Face au terrorisme islamique, nos dirigeants se comportent en munichois

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On en sait un peu plus sur le « kamikaze » qui s’est fait exploser à la sortie d’un spectacle, à Manchester. Il est né dans cette ville, en 1994, de parents libyens qui avaient fui le régime du colonel Kadhafi. Ses voisins le décrivent comme "un jeune homme très discret", bon joueur de football, consommateur régulier de cannabis. Il aurait suivi, puis abandonné des études de management. Quelqu’un de « normal », comme disent régulièrement, en France, les proches des terroristes.

Pas si normal que cela, cependant. Selon plusieurs journaux britanniques, il fréquentait une mosquée qui, dit-on, aurait autrefois levé des dons pour le djihad. Le ministre de l’Intérieur français a précisé que, selon les enquêteurs, "après un voyage en Libye, puis sans doute en Syrie, il se radicalise et décide de commettre cet attentat". Il était, d’ailleurs, connu de la police, sans qu’on en sache les raisons exactes. L’enquête se poursuit. La police soupçonne un réseau. Sept interpellations ont déjà eu lieu…

Beaucoup de points communs avec ce qui se passe en France. Certes, le Royaume-Uni est adepte du multiculturalisme, à un degré que notre pays n’a pas encore atteint, mais nous en prenons le chemin. Certes, plusieurs attentats ont été déjoués grâce aux services de renseignement, mais des mosquées salafistes subsistent, des « fichés S » sont dans la nature, des combattants djihadistes reviennent de Syrie ou d’Irak. Et, comme d’habitude après un attentat, le gouvernement annonce que l’état d’urgence sera prolongé et qu’une nouvelle loi de sécurité sera examinée par le futur Parlement.

En France comme en Angleterre, c’est après coup qu’on réagit. On ne prend pas les devants. On renforce les mesures de sécurité, mais on ne s’attaque pas aux causes.

Tout d’abord, on ne veut pas nommer le mal. Peut-on distinguer le terrorisme islamique de l’islam ? Force est de constater que tous les terroristes sont des musulmans, parfois convertis. Amedy Coulibaly, dans l’Hyper Casher, a pris le temps de faire sa prière avant l’assaut des forces de l’ordre. C’est peut-être un islam primaire, intégriste, caricatural – laissons les spécialistes se prononcer –, mais il prend sa source dans l’islam.

Il faut avoir le courage de le reconnaître et prendre des mesures qui permettent de protéger les Français de confession musulmane qui veulent s’intégrer des pressions d’une minorité militante. Le terrorisme islamique n’a pas seulement pour objectif de s’attaquer aux mécréants : il veut aussi intimider ceux qui partagent leur religion et obtenir, sinon leur complicité, du moins leur passivité.

Ensuite, on met en avant les principes de la démocratie avec lesquels il ne faudrait jamais transiger. Malheureusement, en temps de guerre, il faut savoir, momentanément, faire passer la sécurité avant le respect strict des droits de l’homme. La guerre, hélas, n’a jamais été un exercice de bonnes manières.

Enfin, le modèle communautariste ne protège pas du terrorisme : plutôt que de se montrer complaisant à l’égard du multiculturalisme, il faut entreprendre une véritable politique d’assimilation. Dans ce domaine aussi, force est de constater que ce ne sont pas les immigrés d’origine européenne ni asiatique qui posent le plus de problèmes.

La grande faiblesse de nos dirigeants, c’est leur relativisme culturel, qui met toutes les cultures sur le même plan, leur abandon de nos racines, des valeurs que la France a forgées à travers son histoire. Quand on fait table rase du passé, quand on remplace le sentiment national par le mondialisme, on s’offre désarmé aux coups de l’adversaire. Nos dirigeants ne sont que des munichois irresponsables qui nous livrent au totalitarisme.

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Philippe Kerlouan
Chroniqueur à BV, écrivain, professeur en retraite

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