Étoile jaune et surenchère victimaire : quand la « lutte contre l’islamophobie » vire au délire…

Capture d'écran
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Dimanche, ils étaient 13.500 à marcher contre l’islamophobie. Parmi eux, des pointures. Du beau linge, de beaux foulards, des hijabs bleu-blanc-rouge, de la République et du vivre ensemble que « si tous les gars du monde voulaient se donner la main »… etc.

Les pointures en question répondaient à l’appel lancé par Libération dans sa tribune signée des deux mains par une tapée d'ahuris. Je dis cela parce que signer un truc qu’on reconnaît n’avoir pas lu témoigne d’un certain manque d'attention, d'aucuns diront de déficience neuronale.

Je pense, ici, à nos amis Verts ou à ceux de La France insoumise.

Tenez, Yannick Jadot, par exemple, pas encore redescendu d’un succès électoral qui lui a enflé le ciboulot : « Y a heu… Moi heu… si vous voulez, heu… je valide pas l’ensemble du texte parce qu’à un moment donné, y faut… heu… lancer une alerte… heu, moi heu… ce texte, heu… j’lai lu… heu… il a très mal circulé… J’lai pas… mais encore une fois il y a une philosophie… » On a compris, il n’avait rien lu. Il avait juste posé sa signature comme un chien lève la patte au coin de la rue afin de laisser ses phéromones aux copains. Par réflexe.

Idem pour l’ineffable François Ruffin, le fort en gueule, grand donneur de leçons devant l’Éternel gauchiste. A-t-il lu ce qu’il a signé ? Pas davantage. Pour de bonnes raisons : « Moi, j’étais à Bruxelles en train de manger des frites et des gaufres avec mes enfants, donc c’est pas mon truc. J’étais en vacances. » Rien à redire à cela, mais pourquoi a-t-il signé, alors ? Une overdose de Chantilly, peut-être ?

Même pas. C’est juste parce que ces gens-là font où le conformisme de caste leur dit de faire. Rien d’autre. Du coup, pris le nez dans l’imposture comme les gamins un doigt dans le pot de Nutella, ces deux-là et quelques autres de leurs amis ont décliné l’invitation à la manif. Ruffin, toutefois, faux-cul jusqu’au bout, a tenu à se justifier ainsi : « J’irai pas dimanche parce que je joue au foot ».

Eh oui, faudrait pas croire que c’est l’outrance du propos qui les dérange, tous ces gentils garçons et filles. Pas croire qu’ils pensent que là, peut-être, on va trop loin. Surtout pas.

Dans cette veine, d’ailleurs, il y a pire qu’eux. Mme Esther Benbassa par exemple, la sénatrice d’Europe Écologie Les Verts préposée aux plateaux de télé. Je dis cela parce qu’on la voit partout, toujours, tout le temps, dans tous les sens. Il faut dire qu’elle est bien sous tous rapports, Mme Benbassa. Elle coche toutes les cases ou presque : « Universitaire franco-turco-israélienne, spécialiste de l'histoire du peuple juif et de l'histoire des minorités », dit sa fiche Wikipédia.

Elle était donc à la manif de ce dimanche, ceinte de son écharpe tricolore. Elle a posé pour la photo au milieu d’un groupe de braves gens souriants, brandissant des drapeaux tricolores. Toute fière, elle a publié la photo de cette belle sortie fraternelle assortie de ce gentil commentaire : « Alors, cette marche contre l’islamophobie ? Calme, bon enfant, chaleureuse. Citoyenne en un mot. »

Et là, patatras ! Scandale ! Tout s’écroule.

Elle n’avait pas vu, la pauvre Esther, que la petite fille à sa droite portait une étoile jaune, certes pas une étoile de David, mais jaune quand même. Pas vu, non plus, que ses voisins de gauche en portaient également au revers de la doudoune. Mais voilà, d’autres l’ont vu pour elle et s’en sont indignés. Les gens sont méchants…

Les réactions des politiques ont fusé. La société civile a embrayé, BHL en tête : « Cette mise en scène est ignoble. Qu’une sénatrice la cautionne est indigne. Il n’y a pas d’autobus place de la Contrescarpe. Pas de Vel' d’Hiv' ni d’étoile jaune contre les musulmans. Ce mélange de relativisme et de cynisme est effroyable. »

Depuis le temps qu’on vous le dit !

À votre avis, quand elle a su, à défaut d’avoir vu, Esther Benbassa a-t-elle condamné cet ignoble détournement d’un symbole qu’elle connaît mieux que personne ? Non. Elle l’a même justifié : « Et s’il n’était qu’un hommage aux souffrances passées des juifs et une mise en garde contre toute possible dérive ? »

Marie Delarue
Marie Delarue
Journaliste à BV, artiste

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