Et un, et deux, et cinq ans de plus !

Capture d’écran (11)

Et un et deux… et cinq de plus ! L’air de Jacques Brel me hante, ne cherchez pas pourquoi. « T’as voulu voir Vierzon et on a vu Vierzon. T’as voulu voir Vesoul et on a vu Vesoul… » On a voulu Macron, et on a eu Macron. Hier, les journalistes rayonnaient de l’huile du sacre. Et que dire du bonheur, dans les chaumières, des bobos, après leur appel à la résistance du 18 juin ? Pour n’en citer que deux : Luchini, l’ami des princes, dans la littérature et dans la vie, et Brigitte (Fossey) qui récita si bien, jadis, le discours de Victor Hugo à la Chambre des pairs, dans un concert pour ATD Quart Monde ? Tous, ils s’y étaient mis pour faire barrage au « pire du pire » - Clémentine Autain dixit - ou à « l’antifascisme sans fascisme », selon l’expression heureuse de Nicolas Gauthier.

Inutile de sonder les reins des votants : Macron a la baraka. Sans campagne, sans débat, trois cartes en main — les boomers, la pandémie et la guerre —, il est venu, il a vu, il a vaincu. Campagne éclair. Le temps d’un bivouac sur la terre de France pour concocter, dans des officines, un programme ambitieux : « un projet humaniste, républicain, social, écolo, fondé sur le travail, la créativité, la libération de nos forces académiques et culturelles, entrepreuneuriales ». Après cela, que demande le peuple ? Sur fond, en riff, de l’« Hymne à la joie », la marche du triomphateur fut sobre : remontée des quais en famille pour « faire famille » ; départ nocturne pour la Lanterne. Présidentiel avait été le salut de la main, par la vitre de la portière à peine baissée.

« Fut-elle difficile et compliquée, cette campagne ? » a demandé une journaliste à la première dame. La réponse fut à la hauteur des enjeux : « Ce fut une campagne. » Que vous êtes-vous dit, vous et le Président ? « On s’est dit merci… on est toujours là l’un pour l’autre. » Merci : le plus beau mot du monde. Que fera la première dame ? Ce qu’elle a toujours fait : répondre aux Français qui lui écrivent, lutter contre le harcèlement des jeunes. Sans oublier les pièces jaunes. Au Président, le champ des possibles s’ouvre. Les dirigeants européens respirent : et ça, c’est bon pour la planète.

En coulisses, les ministres s’échauffent. Schiappa a sans doute fait ses cartons. Attal restera-t-il ? On espère des places ici ou là. On voit Robert Ménard et bien d’autres. Au Champ-de-Mars, ça chante encore. « T’as voulu voir Honfleur, et on a vu Honfleur ! T’as voulu voir Hambourg, et on a vu Hambourg, j’ai voulu voir ta sœur et on a vu ta mère. Comme toujours ! » On a voulu Macron, et on a eu Macron. La liste est longue des défis qui attendent le Président. Nul ne doute qu’il va faire du nouveau. Comme toujours ! Décidément - comme dans Le Guépard -, il fallait que tout change pour que rien ne change. « Se vogliamo che tutto rimanga come è, bisogna che tutto cambi. »

Marie-Hélène Verdier
Marie-Hélène Verdier
Agrégée de Lettres Classiques

Vos commentaires

23 commentaires

  1. Zemmour a en partie raison. MLP, à force de vouloir se « gauchiser » pour devenir fréquentable par la pseudo-élite, a perdu la confiance de la vraie droite. Elle perd donc des électeurs à droite, sans pour celà en retrouver à gauche, celle-ci ne voulant, idéologiquement pas voter pour elle (même si elle a priorisé le fameux « pouvoir d’achat » avant l’identité nationale qu’EZ avait martelée dès le début).

  2. Vu les décennies écoulées ou le balancier des élections, tel un métronome, n’est jamais allé que de droite à gauche et vice-versa, comment être étonné du résultat de ces dernières élections? L’axe du métronome ne peut varier dans un autre plan, pas plus que celui de notre bonne vieille Terre. Imaginez le désastre si pareil événement devait advenir. Ainsi va la vie dans la République des copains( comme cochons) et des coquins. Qui va oser casser le métronome?

  3. Je suis sidéré, la grande, pour ne pas dire l’écrasante majorité des « vieux » ne sont pas des CSP++ mais des gens ne disposant que de maigres retraites, et pour ceux en EHPAD qui ont « bénéficié » du RIVOTRIL, de l’isolement total y compris avec leur famille, je ne peux comprendre qu’ils aient pu voter pour leur bourreau, ça me dépasse. La propagande médiatique a-t-elle un tel pouvoir qu’ils se suicideraient si elle leur demandai ? Abasourdi écoeuré. cordialement.

  4. Quant les cervelles des Français auront retrouvées leur bon sens (c’est à espérer) et que ces Français arrêteront de diaboliser et de comparer son Parti au nazisme, on aura fait un grand pas en avant et remporté une victoire nationale aux élections. Pour l’instant dans ces crânes il n’y a rien et encore moins qu’une cervelle de « mouton ».

  5. Et un, et deux, et cinq ans de plus !
    … et sept ! Les moutons seront tondus jusqu’à l’os !

  6. « Macron » a la baraka » ? Je ne suis pas très d’accord avec cette affirmation. Macon a le soutien du pognon mondial et donc des médias qui l’ont encensé et ont fait, « gratuitement » (enfin sur le dos du con-tirbuable ….) campagne pour lui. Et voilà ce qu’est devenue la démocratie à la française !

  7. « je ne crains pas le suffrage universel, ils voteront comme on le leur dira.» (Tocqueville)
    Les médias ont ciré les pompes de Macron pensant 5 ans et ont fait campagne pour lui. S’ajoutent 30 ans de « le FN c’est le Mal ». Le résultat n’a rien d’étonnant.
    La démocratie est le système voulu par les élites financières pour s’assurer le pouvoir avec le consentement – au moins apparent – des populations.

  8. Dans une mairie que je fréquente, ils sont 13 conseillers. 6 contre 6. Le 13 éme décide. Pareil ici. Les musulmans ont décidé. Et l’avenir démographique Me donnera raison.

    • mais non voyons comme dit l’autre, « c’est juste un sentiment ». démonstration une fois de plus, les français sont des veaux, hélas pour nous les patriotes

    • Je rajouterai :
      « asinus asinum fricat »
      l’ âne se frotte à l’âne
      On est cultivé ,Boulevard Voltaire!

  9. Triste à mourir, quelle déchéance de voir le peuple français se faire ainsi manipuler et voler son choix. Lui naguère si fier, est aujourd’hui semblable à ce vieux coq qui naguère régnait sur la basse cour et ne fait que de la figuration,planté las sur un tas de fumier. Mais bon sang, réveille toi, peuple de France, montre que tu n’es pas mort et que tu vas reprendre ton destin en main en disant « ça suffit » à l’usurpateur et en le chassant.

    • Le peuple ne se réveillera que lorsqu’il aura la tête dans le fumier, le coq a perdu de sa majesté tuée par le consumérisme, l’égoïsme et abreuvé par la télé poubelle.

      • bah en fait c’est surtout qu’il a beau s’égosiller les deux pieds dans la merde, plus personne ne l’écoute, et il y en a même qui porte plainte lorsqu’il perturbe le réveille des vacanciers citadins, qui croient que la campagne est un lieu silencieux ( de coq, de vaches, de clochers etc… )

    • Ce n’ est pas très gentil pour les moutons mais je dirai que la population française ressemble plus à ces ovidés ,genre Panurge!

  10. Je n’entends personne s’interroger sur les raisons de la défaite du camp de la droite conservato-souverainiste. Il y aurait pourtant beaucoup à dire sur son fractionnement, sur l’amateurisme de certains, sur les querelles d’ego, j’en passe et des meilleurs. Depuis 6 mois, beaucoup, dont je fais partie, voyaient la défaite poindre et je suis en colère.

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