Et Miller inventa les mauvais juifs…

Miller

« À frayer avec le pire, les Juifs d’extrême droite mettent en danger l’ensemble de la nation comme leur propre communauté. » Dans une tribune incendiaire publiée dans Le Monde, le psychanalyste et militant LFI Gérard Miller renoue avec la polémique. Selon lui, les Juifs français ne doivent pas voter à droite. « Jamais un aussi grand nombre de Juifs français n’ont perdu à ce point leur boussole morale », regrette celui qui n’a jamais caché son admiration pour Jean-Luc Mélenchon.

Une prise de position qui n’a pas manqué de faire réagir certaines voix médiatiques. « Prendre de telles libertés avec les Juifs est un luxe que Le Monde ne peut plus s’offrir », a publié sur son compte X l’avocat Gilles-William Goldnadel. L’avocat franco-israélien s’est par ailleurs demandé si Le Monde pourrait titrer « Jamais un aussi grand nombre de musulmans français n’ont perdu à ce point la boussole ». Même son de cloche chez la journaliste Noémie Halioua, qui nous confie : « Miller pense qu’il y aurait en France un parti juif », s’étonne celle qui a publié, récemment, une enquête dans Le Figaro sur les Juifs de Sarcelles en butte avec cet antisémitisme des banlieues. « Si cette diatribe avait été dans la bouche de quelqu’un d’autre, cela aurait été dénoncé comme antisémite », affirme Noémie Halioua.

Une réalité politique parallèle ?

On l’a déjà dit, Gérard Miller est un proche de Jean-Luc Mélenchon. Or, n’était-ce pas La France insoumise qui avait massivement manifesté avec les collectifs islamistes contre « l’islamophobie » et dont certains manifestants arboraient une étoile jaune sur le revers de leur veste ? N’est-ce pas Jean-Luc Mélenchon qui a pris la défense du leader travailliste Jeremy Corbyn tandis que ses prises de position antisémites l’avaient mis à l’index ? Si Gérard Miller reconnaît du bout des lèvres : « Je sais bien que des familles juives sont contraintes de déménager de certaines banlieues, [...] et que la liste est longue des abominations antisémites de ces quarante dernières années : attentat de la rue Copernic, attentat de la rue des Rosiers, meurtre d’Ilan Halimi, prise d’otages et meurtres de l’Hyper Cacher, meurtre de Mireille Knoll, de Sarah Halimi… »

Mais alors, pourquoi mettre sur un même pied Éric Zemmour, Marine Le Pen et les terroristes ? D’autant que le candidat de Reconquête avait, au premier tour de l’élection présidentielle, recueilli près de 54 % des voix en Israël. Preuve, s’il en est, que les accusations d’antisémitisme proférées par Miller n’ont pas effarouché les électeurs franco-israéliens ou expatriés.

En revanche, « Zemmour a été accueilli à Nice avec des slogans comme "Zemmour, sionniste ! Rentre dans ton pays" par des militants d’extrême gauche », rappelle Noémie Halioua. Si, en 2022, les représentants des principales institutions juives de France ont appelé à faire barrage à Marine Le Pen, on ne peut qu’observer un progrès de cette dernière auprès d’un électorat subissant de plein fouet un regain d’antisémitisme émanant des populations pas vraiment issues d’Europe du Nord. « Miller partage quelque chose avec les institutions juives », nous explique Me Goldnadel. « Ils voient que les Juifs quittent massivement l’extrême gauche et même la gauche », affirme l'avocat.

Miller, porte-étendard de l’ultra-gauche

Restant dans le sillage de Mélenchon, Gérard Miller a tout essayé pour atténuer la défiance de ses coreligionnaires vis-à-vis du patron de LFI. Pourtant, il a été impuissant à enrayer l’expulsion, manu militari, de la délégation de LFI qui, en mars 2018, a tenté de se rendre à la marche de soutien en mémoire de Mireille Knoll. Cette vieille dame tuée parce que juive par son voisin. « Moi, j'ai voté Mélenchon et toute ma famille est morte dans les camps et je n'ai pas le droit d'être ici ? C'est une manifestation contre l'antisémitisme, où tout le monde devait être uni », s’était ému celui qui n’avait rien dit lorsque la délégation emmenée par Marine Le Pen avait été malmenée elle aussi.

L’ancien maoïste a par ailleurs été étrangement silencieux lorsqu’une délégation d’extrême gauche était allée accueillir le terroriste pro-palestinien Salah Hamouri à l’aéroport et dont la conférence à la mairie écologiste de Lyon a été annulée en catastrophe après la mobilisation outrée de la communauté juive. « Miller a parfaitement le droit de combattre les idées de Zemmour », note Gilles-William Goldnadel au téléphone. « Mais peut-il le faire alors qu’il soutient le parti de France le plus complaisant avec les islamistes ? » s’interroge l’avocat. De son côté, le président du CRIF Yonathan Arfi a réagi sur X : « Avant, on accusait les Juifs d’être des agents du bolchevisme. Dorénavant, on les accuse d’être d’extrême droite. Grotesque ! »

« Même quand elle prend la pose et vous fait des sourires, la bête immonde que vous nourrissez est insatiable », conclut Miller. On en frissonnerait presque.

Marc Eynaud
Marc Eynaud
Journaliste à BV

Vos commentaires

50 commentaires

  1. A la veille de la nouvelle année civile hébraïque, de la fête du grand pardon, je peux vous dire que ce que Mr Miller dit ne représente pas ce que la communauté juive pense et ressens… Pas du tout.

  2. j’ai l’impression que ce Miller qui a perdu la tête non pas les personnes de confession juive qui votent à droite comme il le chante sur les toits.

  3. Ce Miller ! Je le croyais pensionnaire dans un EHPAD. Il aurait réussi à s’en échapper pour raconter sa ritournelle de sottises prétentieuses et pédantes ?

  4. « Mais alors, pourquoi mettre sur un même pied Éric Zemmour, Marine Le Pen et les terroristes ? » Par l’usage systématique de l’amalgame, socle de la bonne vieille dialectique communiste. C’est le progrès, qu’ils disent!

  5. Ce mec est psy ?
    Quand on manifeste autant de hargne et ce co………….rie, on ne peu qu’en douter.
    A moins que ce ne soit que la nième manifestation d’une sénilité dont les premières atteintes remontent à son plus jeune âge.
    Tout à fait dans les normes des surprenants QI des joyeux membres de LFI et consorts.
    Puisque tous ces abrutis se disent français, je n’aurai qu’un seul mot pour conclure :  »Pauvre FRANCE ».

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