Equalis : les folles dépenses d’une association d’aide aux plus précaires financée par l’État

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Déjà épinglée en septembre 2021, Equalis, une association qui vient en aide aux sans-abri et aux migrants, est une nouvelle fois soupçonnée de mauvaise gestion des fonds publics. Salaires mirobolants, séminaires de luxe, parc automobile… Dans un long rapport, les services de l’État pointent du doigt l’argent public dilapidé par les dirigeants de l’association.

Salaires exorbitants et avantages injustifiés

Cœur sur la main et main sur le portefeuille. Révélée par Le Canard enchaîné, l’enquête menée par des inspecteurs de la préfecture de Seine-et-Marne lève le voile sur les folles dépenses des dirigeants d’Equalis à leur profit. Sept inspecteurs ont analysé l’ensemble des comptes de la structure qui bénéficie de 83 millions de subventions publiques, dont au moins 14 millions d’euros uniquement pour l’accueil des demandeurs d’asile. Les résultats sont accablants pour cette association qui assure pourtant agir en faveur des plus démunis. Ainsi, en 2020, Arthur Anane, alors directeur général de l’association, percevait 203.000 euros bruts. Un salaire bien supérieur à celui prévu par la législation française ! En effet, une telle rémunération « nécessiterait que l'association ait un chiffre d’affaires supérieur au milliard d'euros », notent les inspecteurs. Or, le budget annuel d’Equalis culmine à 81 millions d’euros… Logé aux frais d’Equalis, ce même dirigeant profitait également d’une carte de 5.000 euros pour ses sorties au restaurant ou ses nuits d’hôtel, de préférence dans des établissements quatre étoiles.

Deuxième anomalie relevée par l’enquête : les effectifs de direction. Alors qu’une association normale se contente au mieux d’un directeur général, d’un directeur général adjoint, d’un directeur des ressources humaines et d’un directeur administratif et financier, Equalis s’offre les services de 29 directeurs. Tous bénéficient de voitures de fonction (carburant pris en charge), de cartes de crédit prépayées avec un plafond entre 2.000 et 10.000 euros, et huit d’entre eux perçoivent un salaire annuel supérieur à 100.000 euros. À cette « dérive salariale » dénoncée par les inspecteurs s’ajoutent les nombreux avantages que s’octroient les dirigeants. « De nombreux cadres utilisent leur carte de paiement pour des dépenses de restauration dont les montants ne se justifient pas », notent les services de l’État. Et d’ajouter, comme le révèle Le Parisien : « Les infractions routières sont prises en charge par l’entreprise. » Mais le plus étonnant reste sans nul doute les « achats injustifiés » d’électroménager, de mobilier et de décoration destinés au domicile de l’ancien directeur et financé par les deniers d’Equalis.

À ce tableau déjà accablant viennent s’ajouter les séminaires dispendieux organisés par la direction. Séminaire à Marseille avec apéritif sur un voilier (71.000 euros), « Journée partenaires » au théâtre du Trianon (123.000 euros), soirée à Malakoff (140.000 euros)… « Il n’y a manifestement peu, voire pas, d’attention portée au bon usage des fonds publics octroyés alors même que ceux-ci sont alloués […] pour permettre à l’association la mise en place d’actions à destination des personnes en difficulté sociale », se désolent les inspecteurs.

Enquête pour abus de confiance

Après Viltaïs, association qui œuvre notamment pour la répartition des réfugiés dans les zones rurales, épinglée par la Cour des comptes, c’est donc au tour d’Equalis, également engagée en faveur des migrants, de se retrouver dans le viseur des services de l’État. En septembre 2021, les premières révélations sur le salaire « scandaleux » de l’ancien dirigeant, finalement licencié, avait conduit les employés d’Equalis à manifester contre leur direction et se mettre en grève. Dans la foulée, le parquet de Meaux lançait une enquête pour « abus de confiance », enquête toujours en cours.

Alors qu’en 2021, un membre du conseil d’administration confiait au Canard enchaîné « Ils ont perdu pied, ils ont perdu de vue l’objet social de l’association », la nouvelle direction assure reprendre les choses en main. Nommée en novembre dernier, Claire Dupond, la nouvelle directrice générale, promet de veiller « à ce que les moyens alloués à l’association servent la lutte contre la pauvreté, à ce que chaque centime dépensé soit bien destiné à l’accompagnement des personnes en situation de précarité ». Étant donné qu’il s’agit d’argent public, cela semble être la moindre des choses a priori

Clémence de Longraye
Clémence de Longraye
Journaliste à BV

Vos commentaires

66 commentaires

  1. On peut penser que sur les 83 M de subventions publiques comptabilisées une part non négligeable soit percue à travers les dons défiscalisés d’entreprises ou de particuliers. Cette défiscalisation conditionnée à la détention par l’association d’un agrément selon lequel elle est reconnue d’utilité publique . agrément accordé par l’administration fiscale à l’examen du fonctionnement de l’association (statuts, objet social, fonctionnement, salaires … etc ) . Le canard enchaîné fait du bon travail d’investigation . mais que fait l’administration des finances qui devrait contrôler et certainement retirer l’agrément , et mettre en cause les personnes physiques de l’association dont les avantages exorbitants et indus sont similaires á de l’abus de bien social …

  2. Encore des associations pro gouvernementales (eh oui mes braves avec l’argent du contribuable!!!) qui sous couvert d’aides aux plus démunis s’arrogent de fastueux privilèges . Ah elle est belle notre société!!! Pour un oubli ou une maladresse dans votre déclaration d’impôts ( sur les dons octroyés aux associations ou organismes déclarés) l’administration fiscale vous rappelle à l’ordre , mais dans ces cas de figure ô combien plus démultipliés , passés sous silence ….

  3. Encore l’un de ces associations paravent fait pour caser les amis dans de supers conditions et tout ça avec l’argent des impôts des français.

    La République exemplaire qu’il disait, on en voit le résultat 6 ans après tout fout le camps et où la corruption se décuple sans la moindre vergogne.

  4. Voila pourquoi la macronie aime les pauvres grâce à eux des planqués vivent très bien…. Moralité il ne fut surtout pas éradiquer la pauvreté mais en créer davantage… C’est ça messe de macron non ?

  5. budget annuel de 81 millions d’euros et 83 millions de subventions publiques…….il y a un sérieux problème !!!

  6. On comprend pourquoi il y a tant d’associations d’aide aux migrants……c’est le contribuable qui paye pour des voleurs .

  7. Toute une pourriture qui sous couvert d’association pour migrants se gave sur le dos des contribuables ,avec la bénédiction du gouvernement et des gauchos.

  8. Il serait naïf de penser qu’il s agit là d un cas isolé.. de même pour les associations d accueil aux migrants il est certain qu’il y a des dérives identiques.. à quand un grand nettoyage en inspectant de près les comptes de ces associations ainsi que les tristes sires à la moralité plus que douteuse qui y siègent .. pour moi il s agit de délinquants de haut vol

  9. Tous ces VIP en prison ! dans une prison quatre étoiles bien sûr, toujours avec nos impôts. Elle est pas belle la vie associative ?

    • Tous les « directeurs » de cette assos devraient être en prison pour abus de biens sociaux et leurs biens confisqués.

  10. Ce type d’association fait le bonheur de la racaille et ne devrait pas exister. L’esclavage moderne et leurs avantage.

  11. Et à côté de ça toutes ces associations lancent des appels aux dons sur les chaînes de télévision. Bien sûr pour des raisons toutes plus émouvantes les unes que les autres auxquelles les bonnes âmes se laissent prendre. Pour ma part j’ignore totalement ces pièges à…fonds.

  12. Ces associations ne devraient même pas exister or elles se multiplient manifestement pour faire le bonheur d’escrocs qui ne semblent pas être inquiéter par la justice / On gaspille on distribue on dilapide l’argent public une honte. Il faut virer tous ces gens et arrêter se subventionner tout et n’importe quoi à commencer par les médias d’ailleurs !

    • Entièrement d’accord avec vous. Cette dilapidation de l’argent du contribuable concerne beaucoup d’associations et pas seulement celles en rapport avec l’immigration. Toute cette débauche ne profite qu’à leurs dirigeants et pas du tout aux bénévoles ou aux employés de base. Je pense aussi aux ONG, comme médecins du monde, où les médecins y ayant travaillé en rentrant en France n’auront qu’une retraite de misère ! Mais il faut aussi dénoncer l’absence d’exemple à la tête du pays : les frais de bouche de Chirac, l’enveloppe parlementaire utilisée pour de la lingerie… Le mieux est que l’Etat collecte le moins d’impôt possible, vu ce qu’il en fait en matière de défense d’éducation de nos enfants et de culture.

  13. Toute honte bue, les ONG comme ce genre d’associations se partagent un fromage des plus « coulant » sur le dos du contribuable. Les gens qui y travaillent (si l’on peut dire car il y a beaucoup de blablabla) ont de plus des avantages fiscaux mirobolants (si je ne me trompe, jusqu’à présent, ils ne payent pas d’impôt sur leur rémunération). Quoi qu’il en soit, la soupe est bonne et le « populo » subit de plein fouet leurs lubies, celles de faire rentrer en Europe toute la « misère du monde » soi-disant. Il faut plus que les contrôler, à mon avis, il faut les démanteler et passer à autre chose de plus sain.

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