Encore un adversaire d’Hidalgo : Lionel Messi peste contre les embarras de Paris

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Il était attendu à Paris comme le… Messi par tous les aficionados du PSG, mais arrivé au mois d'août, il n'a pas tardé à déchanter. « On a passé un mois et demi à l'hôtel et ce n'est pas simple pour les enfants, qui avaient déjà commencé l'école en Espagne. En plus, nous logions dans le centre et, à Paris, la circulation est infernale, insupportable. Il nous fallait une heure pour l'école et une heure pour l'entraînement. »

Ce pauvre Lionel s'attendait à la Ville Lumière du baron Haussmann, traversée de grands axes pour faciliter la circulation (et un peu aussi pour pouvoir, en cas de besoin, tirer au canon sur les foules mécontentes…). Une cité où la ligne droite est le plus court chemin d'un point à un autre. C'était son habitude, à Lionel, d'aller droit au but, tant sur la pelouse que dans une Barcelone réurbanisée par Cerdà (l'Haussmann catalan) au XIXe siècle. En ce temps-là, les bourgeois vivaient dans les étages nobles et leurs domestiques sous les toits, mais dans les mêmes immeubles. Depuis, c'est toujours le même vivre presque ensemble, à ceci près que le lumpenprolétariat des livreurs et des femmes de ménage a été concentré dans le nord-est, les bourgeois boboïsés se partageant le reste de Paris. Mais toujours à l'intérieur du périphérique, isolat électoral où les uns n'ont pas les moyens d'avoir une voiture et où les autres n'en ont pas besoin.

Ce qui tombe à pic pour une mairie passée, depuis vingt ans, de l'ombre à la lumière socialiste, mais qui a besoin des bonnes grâces des écologistes les plus acharnés contre l'automobile.
Avis à Lionel Messi : tout est donc mis en œuvre pour réduire à une voie les boulevards les plus larges, ainsi que les possibilités de stationner, dont le coût avoisine souvent celui de la note du restaurant (50 euros la demi-journée dans le 7e arrondissement). Un enfer pour tous les corps de métiers qui n'ont pas la chance de travailler dans le secteur tertiaire ou, mieux encore, de télétravailler.

Quand aux banlieusards « qui fument des clopes et roulent en diesel » et qui ont encore le courage - ou la nécessité - de venir à la capitale pour travailler ou se distraire, qu'ils se débrouillent avec les transports en commun si pratiques et si accueillants, puisqu'ils votent ailleurs !

Ce ne sont pas des talents de buteur qu'il faut désormais pour se déplacer à Paris en voiture, mais ceux de marin, parce qu'il faut savoir y louvoyer comme en dériveur. Et tant qu'on est dans la marine, la nouvelle devise de Paris ne devrait-elle pas être « Fluctuat et mergitur » ? Mais attention, Lionel Messi risque de passer rapidement du statut de star des pelouses à celui de méchant opposant complotiste à la lumineuse maire de la Ville Lumière, candidate du PS à la présidentielle.

Richard Hanlet
Richard Hanlet
Médecin en retraite, expert honoraire près la Cour d'appel de Versailles

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