Émilie Koenig, la djihadiste bretonne qui ne « voit pas pourquoi elle devrait aller en prison »

niqab

En février dernier, une équipe de France 3 en reportage dans le camp de Roj a pu rencontrer discrètement Émilie Koenig, la recruteuse de Daech emprisonnée depuis 2017 dans un camp syrien après avoir été capturée par les Kurdes : celle-ci a confirmé que ses enfants avaient été rapatriés en janvier dernier, soignés et placés dans des familles d’accueil. « Ma petite, elle est malade. Elle a des problèmes respiratoires. Je ne veux pas les garder avec moi dans ces conditions-là. Mon fils, il doit rentrer en CP en septembre. » On croit rêver… La France, pour cette Bretonne qui aujourd’hui se souvient opportunément de ses origines, c’est tout au plus un distributeur automatique de soins, d’allocations, d’instruction. Comment lui en vouloir, quand la France donne au monde entier ce qui, dans un pays sain, ne devrait être réservé qu’à ses propres enfants ?

Ces jours-ci, dans un entretien accordé à l’AFP, elle expliquait vouloir rentrer en France, retrouver ses enfants, suivre une formation… Un scénario digne de La petite maison dans la prairie version islamiste. « Je ne vois pas pourquoi j’irais en prison. Je trouve que c’est injuste, parce que je n’ai rien fait, je n’ai pas de sang sur les mains. » Ou encore : « Je veux retourner en France, je veux revoir mes enfants, j’aimerais que la France soit conciliante par rapport à ça. »

Comme posture victimaire, on a rarement vu plus indécent.

Car, au fait, qui est Émilie Koenig ?

Fille de gendarme, issue d’une famille nombreuse de Lorient, cette Bretonne deux fois veuve et mère de cinq enfants se convertit à l’islam et se radicalise au contact de son premier mari algérien, emprisonné pour trafic de drogue. « Elle apprend l’arabe, se fait appeler Samra, se voile entièrement et, au contact du groupe islamiste nantais Forzane Alizza, elle commence sa radicalisation », raconte France 3 Bretagne. Commencent alors une série de manifestations et de provocations, de l’agit-prop islamiste : appels au djihad, refus d’enlever son niqab lors d’une convocation au tribunal – le tout théâtralisé, filmé et diffusé sur les réseaux sociaux -, propagande sur les réseaux sociaux, recrutement pour le djihad, puis départ en Syrie en 2012, en laissant deux enfants en France. L’appel à combattre la France et tout ce qu’elle représente était alors bien plus fort que son instinct maternel. Elle apparaît alors dans des vidéos de propagande de l’État islamique.

Le rôle de pleureuse qu’elle joue actuellement pour rentrer en France n’est donc pas très crédible.

Dans le reportage de France 3, elle nie que ses enfants rapatriés, et dont elle n’a aucune nouvelle, puissent être embrigadés par les islamistes. C’est pourtant elle qui, en 2013, avait envoyé un message à ses aînés restés en France : « N’oubliez pas que vous êtes musulmans. Le djihad ne cessera pas aussi longtemps qu’il y aura des ennemis à combattre. ». Elle a également appelé à s’attaquer aux femmes des militaires français en poste au Mali : sa haine de la France n’a aucune limite.

Elle est évidemment très bien connue des services secrets français et américains.

Enfin, depuis 2014, elle est listée par le Conseil de sécurité des Nations unies « comme associée à Al-Qaïda pour avoir concouru à financer, organiser, faciliter, préparer ou exécuter des actes ou activités de l’organisation État islamique d’Iraq et du Levant, inscrite sur la liste sous le nom d’Al-Qaïda en association avec elle, sous son nom, pour son compte ou pour la soutenir ».

Ajoutons que, se heurtant à la « doctrine de fermeté » du gouvernement français qui ne veut pas les rapatrier, plusieurs détenues françaises ont fait une grève de la faim pour être rapatriées et jugées en France plutôt qu’en Syrie.

On les comprend, vu la faiblesse de la réaction française à la menace islamiste sur le territoire français.

Marie d'Armagnac
Marie d'Armagnac
Journaliste à BV, spécialiste de l'international, écrivain

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