Éducation sexuelle : enfants traumatisés, parents sidérés

harcèlement enfant triste

« Les garçons peuvent aimer d’autres garçons » ; « les garçons peuvent devenir des filles en changeant de genre » ; « le plaisir des rapports sexuels par l’anus et le vagin » ; « pour la question de la LGBT, elle a expliqué la signification de chaque lettre, en ajoutant que l’on peut changer de sexe et prendre des médicaments pour bloquer la barbe et les poils » : florilèges de témoignages d'enfants de classes de CM2 ayant assisté à des cours d'éducation sexuelle recueillis par les association SOS Éducation et Mamans louves...

De quoi légitimement s'inquiéter quant au futur contenu des séances d'éducation sexuelle à l'école que prépare le Conseil supérieur des programmes pour la rentrée 2024 à la demande de Pap Ndiaye. Nous savons que le rapport du Conseil supérieur des programmes a déjà été transmis à Gabriel Attal, puis sans doute à Amélie Oudéa-Castéra (qui n'est restée que 29 jours au ministère de l'Éducation nationale), et qu'il doit désormais se trouver sur le bureau du cinquième ministre que l'Éducation nationale a vu passer en moins de deux ans. Le secret du contenu de ce rapport est pour l'instant bien gardé...

Enfants traumatisés, parents sidérés

En attendant, des associations saisies par des collectifs de parents inquiets (Parents en colère, Parents vigilants) prennent les devants. À l'initiative du Syndicat de la famille, ce 9 février, se tenait un colloque avec la participation de plusieurs associations et professionnels de l'enfance sur le sujet. « Nous avons des parents totalement sidérés de l'état dans lequel ils récupèrent leur enfant après de telles séances », explique Sophie Audugé, déléguée générale et porte-parole de SOS Éducation que nous avons interrogée : « Après les prises de position de Pap Ndiaye déclarant, dès sa prise de fonction, qu’il ferait de l’éducation sexuelle à l’école sa priorité par rapport aux fondamentaux, ces déclarations nous ont paru extrêmement graves, compte tenu du faible taux d’instruction des élèves et, surtout, du nombre de remontées de terrain que nous avions, de parents inquiets par les propos tenus à caractère sexuel dans des classes de primaire de leurs enfants par des infirmières ou des associations intervenantes, souvent militantes. » Faute d'avoir reçu une réponse du ministère après quatre courriers demeurés lettre morte, l'association orchestre et publie un ouvrage collectif (Éducation à la sexualité à l’école, de la prévention à la sexualisation précoce, Risques et bonnes pratiques) relatant des travaux d'experts, juristes, médecins et psychiatres spécialistes de l'enfance : « Il n'y avait pas d'autres solutions pour informer le grand public que de formaliser un travail rigoureux. »

Parents, si vous saviez

Des parents qui ne sont d'ailleurs que très peu informés de ce qui se passe à l'école de leurs enfants. En témoigne ce récent sondage IFOP de janvier 2024 réalisé pour le Syndicat de la famille selon lequel la grande majorité des parents d'enfants scolarisés (63 %) ignore le contenu des programmes dispensés en matière d'éducation sexuelle, 49 % d'entre eux se déclarant pourtant « totalement opposés à ce qu'une information et une éducation à la sexualité soient effectuées dès la classe de CP »  (pour des enfants de 5 à 6 ans), 70 % estimant qu'il n'est « pas approprié de parler aux élèves de sexualité en dessous de l'âge de 13 ans » et, pour 59 %, que « c'est aux parents que revient la primauté de l'éducation à la sexualité ».

Des chiffres qui interrogent d'autant que le contenu de l'enseignement réellement dispensé est tout, sauf anodin, car largement influencé par des idéologies « susceptibles d'impacter le développement affectif, cognitif de très jeunes enfants et de modifier leur perception », alerte Sophie Audugé, qui s'appuie sur les travaux de médecins spécialistes de l'enfance et de l'adolescence, à l'instar du célèbre pédo-psychiatre Maurice Berger, du pédiatre Régis Bruno et du médecin gynécologue Nicole Athéa. Un enseignement dont les contenus mis en cause par l'association sont fondés sur les fameux « standards de l'OMS » adoptés par la France en 2013 (dont s'inspire le document gouvernemental Stratégie nationale de santé sexuelle agenda 2017-2030) et qui se nourrissent des travaux d'un certain Alfred Kinsley et de ses condisciples, à l'origine du développement de l'idée d'une sexualité positive de très jeunes enfants et même de bébés considérés comme capables de ressentir un plaisir sexuel. « Tout ceci rassemblé en un tableau pour expliquer ce qu’il faut enseigner à des enfants de 4 ou 6 ans qui sont évidemment révoltants pour n’importe quelle personne normalement constituée », précise la déléguée générale de SOS Éducation.

Les standards de l'OMS pour la sexualité des 0-4 ans (https://pfl.lu/wp-content/uploads/2022/08/WA_standarts_ESA_OMS.pdf)

 

Que faire ?

Si le cadre légal fixé par la circulaire du 12 septembre 2018 qui oblige l'école à organiser trois séances d'éducation annuelles à la sexualité « n'est pas suffisant pour protéger l'enfant », expérience oblige, et que, compte tenu de la volonté du gouvernement de renforcer ces séances, le meilleur reste sans doute à venir, les associations travaillent à fourbir des armes pour aider les parents.

Ainsi, Olivia Sarton, directrice juridique de l'association Juristes pour l'enfance, rappelle à BV quelques principes juridiques fondamentaux que l'école ne peut fouler au pied : « Les parents et leurs enfants ont droit au respect de leur vie privée et à l'intimité. Personne ne peut aller à l'encontre de la primauté du rôle éducatif des parents dans ce domaine (inscrit dans les articles L111-2 du Code de l'éducation et 371-1 du Code civil) ni violer certaines de leurs libertés fondamentales comme celles de penser, de conscience, de religion, de droit à la santé, de droit à une information appropriée et à la liberté d'expression (pour formuler un désaccord). » La juriste donne quelques recommandations pratiques aux parents telles que « réclamer à être informés en début d'année sur le contenu des enseignements et éventuellement s'y opposer s'ils l'estiment non adapté au développement de leurs enfants tout en privilégiant toujours le dialogue avec les enseignants qui, bien souvent, permet de désamorcer les conflits ».

Dans l'hypothèse où « le mal est fait » et les enfants malheureusement déjà exposés à des séances choquantes, certains comportements d'intervenants indélicats pourraient tomber sous le coup de la loi. Ainsi, les violences, la corruption de mineurs, le harcèlement sexuel et la contravention d'outrage sexiste et sexuel sanctionnés par le Code pénal pourraient fonder une plainte de parents. « C'est avant tout aux parents de s'emparer de ce sujet. En formant leurs enfants en amont », conclut Olivia Sarton. À condition, bien sûr, d'en prendre pleinement conscience, ce que nous nous sommes efforcés de faire ici.

Sabine de Villeroché
Sabine de Villeroché
Journaliste à BV, ancienne avocate au barreau de Paris

Vos commentaires

49 commentaires

  1. N’est-ce pas le rôle des associations de parents d’élèves de réagir en manifestant clairement, voire violemment, leur opposition à ce nouveau programme ?

  2. Attention! Après la théorie, viendra peut-être la pratique! Et on nous demande de « Faire des Enfants »???….Je suis , moi aussi, sidérée.

  3. Je suis sidérée, mais surtout je ne décolère pas : comment des jeunes vont, par exemple, refuser la sodomie puisqu’on leur aura dit que c’était une pratique normal. Pour moi ce genre de propagande est proche de l’acceptation du viol puisqu’on leur explique que tout est normal !!!!

  4. Quelle catastrophe cette école ! Le wokisme.dans tous ses états. Parents, refusez cet endoctrinement forcé de vos enfants par ces énergumènes vicelards et dépravés. Au pire, épargnez leur ces séances en refusant par écrit qu’ils y assistent, voire en les gardant chez vous à ces moments là. MACRON est le responsable, c’est un monstre.

  5. Je ne veux même pas commenter. Cela fait partie de ce diptyque que j’ai décris dans le précédent article sur « la richesse des vieux blancs ». Je dénonçais la désolation industrielle et la dilapidation des finances, j’avais oublié le désastre moral qui accélère encore la descente aux enfers.

  6. Nous ne sommes pas obligés d’accepter cela ! Disons-le haut et fort. Être passif sur cette question est un crime contre nos enfants.

  7. Les responsables, les acteurs de ces dérives, ne devraient-ils pas être poursuivis pour pédophilie ? Alors qu’on montre sans arrêt cette pauvre actrice victime de son producteur, avec lequel elle a vécu de l’âge de 14 ans (il me semble) jusqu’à 20 ans, cette pauvre gamine qui avait semble t’il des parents censés veiller sur elle, on ne parle pas de ces pauvres gosses traumatisés. Dans le cas de cette actrice, le simple fait que ce producteur ait eu des relations avec une mineure beaucoup plus jeune que lui est un crime décrié 40 ans après. Mais n’a t’on pas d’autres cas célèbres, où un adulte a eu des relations avec un mineur beaucoup plus jeune que lui ? Encore et toujours le 2 poids 2 mesures ….

  8. Il n’y a rien de pire que donner des réponses à des questions qu’un enfant ne se pose pas encore, parce que justement il est un enfant. Et puis que de mensonges. On ne peut pas changer de sexe, même une opération ne changera pas qui vous êtes biologiquement. Vous pouvez décider de vivre dans la peau de l’autre sexe, si vous êtes majeur et avez bien pesé le pour et le contre, ça vous regarde. La société le permet mais n’exigez pas que toute la société s’adapte pour quelques individus. Et pitié, ne bousillez pas les enfants !!

  9. Réveillez vous les parents , regroupez vous ,allez les choper dans les écoles ces tares qui enseignent ça à vos enfants , petez leur la gueule ,cassez leur les dents , révoltez vous

  10. Comment peut-on prétendre appliquer ce que Pap NDiaye avait mis en place ? Ce mauvais ministre a été viré, son incompétence devenant gênante. Alors foin de ses idées, car elles sont dégoûtantes. Les enfants ne vont pas à l’école pour qu’on leur apprenne à se tripoter et à se faire tripoter. Bon sang, QUI va enfin ramener la dose de bon sens indispensable pour remettre l’EN sur les bons rails ?

  11. Le but premier de l’école est d’apprendre les fondamentaux de la lecture, des mathématiques , des sciences et de la compréhension des textes tout en favorisant le libre arbitre. La sexualité peut être évoquée dans les cours de biologie mais pas à des enfants encore incapables de discerner le bien du mal. Nous sommes entrés dans un monde de fous où on attaque certains pour absence de pluralisme tout en déployant des méthodes liées au wokisme et a la pensée unique destinée à  »moutoniser » la jeunesse. Stop a cet embrigadement.

  12. j’aimerais savoir si les parents d’enfants de confession musulmane vont laisser faire ! parent n’envoyez pas vos enfants quand il y a cours de sexualité, c’est le seul moyen de préserver vos enfants de ces pervers !!

  13. L’école, lieu de débauche. Ils reprocheront ensuite aux enfants la recherche d’informations pratiques en consultant des sites pornographiques. L’Etat macronien dans toute sa splendeur, la perversité mise en valeur, danser d’un pied sur l’autre et reprocher aux autres les fautes commises. Les parents n’ont-ils pas une grande responsabilité dans cette dérive ? Ils peuvent exiger de l’enseignant l’emploi du temps de chaque semaine. Ils peuvent retenir leurs enfants à domicile le jour des heures d’éducation sexuelle. Il est possible de pratiquer une éducation sexuelle en se limitant à la biologie, définitions des organes, leur rôle, point. Sans tomber dans les rapports et transformations contre nature. Mais dans le doute, dans la crainte de tromperies possibles, détourner les enfants de cet enseignement.

  14. Tout le système est complice du wokisme ! espérons que les médecins, pédiatres, pédopsy, psocho et autres spécialistes de la petite enfance restent vigilants et prennent le temps d’écouter enfants et parents, puisque l’école est embrigadée dans cette non-culture.

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