[Point de vue] Blanc, riche, vieux : portrait-robot de l’écoterroriste parfait !

senior retraité

Né à l’aube des années 1960, on le qualifie souvent de baby boomer. Durant sa jeunesse, il a profité de la croissance inédite à 6 % des Trente Glorieuses. Tenté un court moment par la gauche soixante-huitarde, il a vite compris que son avenir se jouait ailleurs. Diplômé d’une grande école d’ingénieur ou de commerce, il a effectué la plupart de sa carrière dans un grand groupe industriel dont il a gravi les échelons à la sueur de son front. Dès son jeune âge, il n’a jamais compté son temps de travail car ce dernier, loin d’être un labeur, était un plaisir.

Expatrié plusieurs fois, il a terminé comme cadre sup ou cadre dirigeant avec un confortable salaire et une voiture de fonction. Ses dernières années de carrière ont parfois été perturbées par les nouvelles règles inclusives qu’il n’avait pas connues auparavant, mais auxquelles il s’est adapté. Il n’a jamais touché aucune allocation mais a été matraqué par un impôt, notamment sur la fortune, qu’il a payé en silence. Hormis Mai 1968, il n’est jamais descendu dans la rue pour manifester et n’a jamais adhéré à aucun parti politique.

Il est aujourd’hui un sexagénaire avancé heureux, jouissant d’une retraite douillette et d’un capital confortable. Il partage son temps entre la salle de sport, ses petits-enfants, un reliquat de consulting souvent bénévole et du farniente dans sa maison secondaire. Ayant passé une partie de sa carrière entre deux aéroports et fréquenté la plupart des Hilton™ du monde, il a émis plus de CO2 que personne. Mais aujourd’hui retraité, il a radicalement réduit son empreinte carbone.

Triple lutte des classes

Pourtant, dans l’imaginaire écologiste, il représente l’écoterroriste parfait, et ce, à travers une logique parfaitement huilée. Ce qu’on lui reproche ne sont pas ses émissions actuelles mais ses émissions passées lui ayant égoïstement permis de jouir d’un confortable niveau de vie sur le dos des pays du Sud, à l’époque fortement sous-développés. Ses émissions passées mais aussi celles de ses ancêtres handicapent, par ailleurs, les générations futures qui, pour pallier l’irresponsabilité de leurs aînés, devront se serrer la ceinture. On lui reproche, enfin, ses rentables actifs financiers susceptibles, dit-on, d’encourager le monde à poursuivre les investissements dans les énergies fossiles.

La démarche relève donc d’une triple lutte des classes : à la classique lutte économique riches/pauvres se superposent une lutte géographique Nord/Sud et une lutte générationnelle jeunes/vieux. Pour la traduire en termes climatiques, des ONG comme Oxfam ou le World Inequality Lab ne manquent pas d’imagination.

Au-delà des classiques émissions territoriales et empreinte carbone (émissions territoriales + émissions d’importation) sont ajoutées des émissions financières liées à la détention d’actifs. Si, en tant que riche retraité, vous détenez des actions de TotalEnergies, de Saint-Gobain ou autres Lafarge, les émissions liées à la fabrication et la ventes de leurs produits vous sont attribuées. Ainsi, quand un citoyen gabonais fera le plein d’essence ou achètera un sac de ciment à Libreville, c’est l’actionnaire et non le consommateur qui assumera les émissions associées. En utilisant cette comptabilité plus que discutable, le WIL arrive ainsi à démontrer que les 10 % les plus riches émettent plus de 50 % des émissions mondiales et le 1 % le plus riche davantage que 50 % les plus pauvres.

Notre retraité cumule toutes les tares

Par ailleurs, ces mêmes ONG conseillent de prendre en compte les émissions depuis le début de l’ère industrielle, ce qui permet de minimiser l’impact des pays émergents (aujourd’hui responsables des deux tiers des émissions) et de renforcer celui des pays OCDE qui, jusqu’à un passé récent, émirent bien davantage que les émergents.

Notre retraité « blanc, vieux et riche » cumule donc toutes les tares. À la fois responsable de significatives émissions financières, il est aussi redevable de ses émissions passées vis-à-vis de ses congénères du Sud mais aussi vis-à-vis de ses cadets. Il doit donc se repentir moralement en payant au dieu écolo des indulgences climatiques, par exemple sous forme d’un nouvel ISF que les écologistes appellent de leurs vœux.

Excepté que ce même dieu ne sera pas capable de faire revenir sur terre les émissions passées qui resteront dans l’atmosphère plusieurs centaines d’années. Mais peu importe le climat, l’important, c’est que ce Blanc, riche, vieux soit exécuté sur le bûcher purificateur de la vertu.

Philippe Charlez
Philippe Charlez
Chroniqueur à BV, ingénieur des Mines de l'École polytechnique de Mons (Belgique), docteur en physique de l'Institut de physique du globe de Paris, enseignant, expert énergies à l’institut Sapiens

Vos commentaires

32 commentaires

  1. Et encore, ces écolo terroristes n’ont pas fait le bilan carbone, évidemment abominable, dont sont redevables les innommables blancs responsables et contributeurs de la construction des cathédrales, des châteaux de la Loire, de Versailles, etc. (pour ne s’en tenir qu’à la France)… Mais n’en doutons pas, cela va venir.

  2. « Il a émis plus de CO2 que personne ». Et alors ? Si vous admettez le réchauffement anthropique, vous êtes obligé d’accepter tout ce qui en découle… Attendez donc qu’on vous le démontre !

  3. Après plusieurs dizaines d’années, j’attends toujours en vain une démonstration SCIENTIFIQUE, non idéologique, validant l’effet de sphère atmosphérique, le réchauffement climatique anthropique et la pollution carbone. Peut-être cette année? Ce qu’il y a d’établi, par contre, ce sont les taxes inhérentes.

  4. Tous les fous ne sont pas au Vinatier [les Lyonnais comprendront], disait déjà ma mère. Étudier, travailler, fonder une famille, épargner et investir pour s’assurer une retraite paisible mais aussi pour aider sa descendance… Je ne vois là qu’un comportement normal et louable. Pour ce qui est de l’empreinte carbone, la jeune génération n’est pas en reste. Entre deux petits boulots, hop, on s’envole à l’autre bout du monde. Ne parlons pas de certains politiques qui, à tort ou à raison, ne tiennent pas en place. Quelqu’un a-t-il pensé à cesser la construction d’avions ? Quoique, Paris/Tahiti en bateau à voile, c’est peu pratique !

  5. Je suis très déçu de voir que BV et ses chroniqueurs parlent toujours du CO2 comme d’un gaz à effet de serre, « responsable » du réchauffement climatique, ce qu’il n’est en aucun cas… Les fausses nouvelles qui nous expliquent un réchauffement climatique d’origine humaine, qui n’existe pas, qui n’expliquent pas, en revanche la pollution catastrophique générée par les éoliennes pourtant subventionnées au prix de la ruine des contribuables, ou les bienfaits du CO2 sur les cultures ou les forêts… C’est l’idéologie meurtrière des écologistes toujours prêts à faire disparaître l’homme blanc par tous les moyens, et à promouvoir la décroissance de l’économie occidentale. Halte à cette escroquerie !
    Je me demande d’ailleurs pourquoi ces décérébrés ne s’insurgent-ils pas contre l’Otan, qui fournit des armes à l’Ukraine pour prolonger cette guerre voulut par Obama et Biden, sans en calculer le bilan carbone? Pas plus que pour les véhicules électriques, et autres billevesées prônées par Soros.

  6. N’étant pas millionnaire, encore moins milliardaire, si j’ai un toit sur le tête, je l’ai acquis honnêtement. J’estime avoir contribué, dans une modeste mesure, à l’enrichissement du pays et ce pendant 43 ans de labeur avec des semaines de 70 heures, soit le double que font ceux qui nous critiquent aujourd’hui et qui devraient s’interroger sur qui a dilapidé (finances) et détruit (industries) dans ce pays en ruines et au bord non de l’implosion, mais de l’explosion. Il suffit de tirer sur une ambulance qui ne peut plus rien pour le pays, hélas.

  7. Après les non vaccinés, voici le nouveau bouc émissaire si bien décrit par René Girard ! Il fait néanmoins vivre tous les non imposables, ce qui n’est pas négligeable.
    Le plus drôle, c’est que ceux qui ont lancé ce concept, les caciques de Davos , sont eux-mêmes blancs, vieux, richissimes, polluent le ciel avec leurs nombreux déplacements en avion ou hélicoptère, et consomment sans retenue. Ils ressemblent furieusement à ceux qu’ils veulent clouer au pilori !!!!

  8. En fait, ce qui est reproché à l’homme Blanc, riche , vieux, par toute cette bande de pseudo écolos, c’est d’être le prototype de ce qu’ils ne seront jamais et qu’ils en crèvent de jalousie.

  9. A méditer : »On contourne un homme debout, mais on piétine un homme couché « , ou celle-ci : il n’y a pas de persécuteurs si il n’y a pas de victimes ». Opposons-nous a cette dictature de la pensée.

  10. C’est bien pour ce blanc qu’on va voter l’euthanasie. Racailles barbares, délinquants, rassurez-vous : o vous,on ne proposera jamais l’euthanasie pour mettre fin à vos méfaits, délinquance, crimes barbares, etc. On a bien supprimé la peine de mort dans ce pays et on veut inscrire l’avortement dans la constitution, cet avortement qu’on veut autoriser jusqu’à la veille de l’accouchement pour motif de détresse de la mère. Et tout ça, avec l’argent de la « sécurité » sociale. Pendant ce temps, on nous explique qu’il faut encourager l’immigration pour repeupler la France, voire l’Europe !

  11. Je défends la compétence, tant qu’elle n’est pas prédatrice, l’initiative honnête.
    Je défends l’élite altruiste.
    Les pur-sang doivent pouvoir galoper pour le plus grand bien de tous!
    Pierre Godicheau
    Président de l’ALS

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