[EDITO] Gabriel Attal : taper sur le cul des vaches suffira-t-il ?

gabriel attal

La semaine qui vient s’annonce cruciale pour Gabriel Attal. Vous me direz qu’au rythme où vont les choses, des semaines cruciales, il y en a pratiquement tous les jours ! Mais quand même. On saura très vite si le fringant et nouveau chef de gouvernement est un laboureur de fond ou un simple butineur. En effet, mardi, il prononcera son discours de politique générale devant l’Assemblée nationale. Trois semaines après sa nomination à Matignon. Autrement dit, une éternité… au rythme où vont les choses ! Entre-temps, Emmanuel Macron lui a coupé l’herbe sous le pied avec sa conférence de presse du 16 janvier et les agriculteurs ont déversé des tonnes de lisier devant les grilles des préfectures. Sans parler d’une loi Immigration effeuillée ou - si vous préférez être moins bucolique et plus charcuterie - désossée par les « sages » du Conseil constitutionnel.

Gabriel Attal face aux « injonctions contradictoires »

Certes, vendredi dernier, Gabriel Attal a fait fort. En tout cas, a minima, sous l’angle de la com’. Frédéric Sirgant a démontré toutes les limites de ce bel exercice champêtre. Et la menace d’un « siège » de la capitale, ce lundi 29 janvier, par la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs confirme ces limites. La preuve : ce dimanche, Gabriel Attal a dû se rendre, une fois de plus, sur le terrain, cette fois-ci en Touraine, pour faire de nouvelles annonces. Il envisagerait des mesures « supplémentaires » au niveau national et européen pour protéger nos agriculteurs de la concurrence déloyale. Nous y voilà. « Je veux qu'on clarifie les choses et qu'on voie les mesures que l'on peut prendre, supplémentaires, sur ces histoires de concurrence déloyale », a-t-il déclaré. Les choses étaient pourtant claires depuis longtemps, semble-t-il. Des années, en effet, que les agriculteurs se plaignent de cette concurrence déloyale. Le Premier ministre, ce dimanche, a évoqué « les injonctions contradictoires », ajoutant : « On ne sait plus où on va. » On lui répondra que si, on sait où on va. Au rythme où vont les choses, dans le mur. Mais comment ne pas s’étonner, s’indigner même, justement, de ces « injonctions contradictoires ». Un exemple très concret : les accords de libre-échange entre l’Union européenne et plusieurs pays, grands producteurs agricoles. C’est vrai – et Gabriel Attal l’a rappelé aux agriculteurs -, la France, par la voix d’Emmanuel Macron, s’oppose à la signature de l’accord commercial entre l’Union européenne et les pays d’Amérique latine du Mercosur (Brésil, Argentine, Paraguay, Uruguay). Bientôt vingt-cinq ans que ce projet est en discussion ! En décembre dernier, le président de la République, alors à Dubaï, avait déclaré : « Je ne peux pas demander à nos agriculteurs et à nos industriels […] d’œuvrer à la décarbonation de leurs activités et, dans le même temps, supprimer les droits de douane sur des biens qui ne respecteraient pas ces règles. » Très bien. Et, pratiquement dans le même temps, plus exactement deux semaines avant cette déclaration, le Parlement européen votait à une très large majorité, comme le rappelait ici même Nicolas Gauthier, la ratification du traité de libre-échange entre l’Union et la Nouvelle-Zélande. Et, la semaine dernière, la commission du commerce international au Parlement européen a approuvé l’accord de libre-échange avec le Chili. Il est vrai que le Chili ne fait pas partie du Mercosur. Il n’est que pays associé... Inutile de préciser que les députés macronistes siégeant dans le groupe Renew Europe à Strasbourg ont voté des deux mains la ratification de ces accords. Comprenne qui pourra.

Comment Gabriel Attal se sortira-t-il des ronces de ces « injonctions contradictoires » ? Pas certain que taper sur le cul des vaches suffira. On se souvient de François Hollande, en 2012 à Florange, huché sur un camion pour promettre, en pleine campagne présidentielle, de défendre l’acier français. Aujourd'hui, Attal est aussi en campagne (élections européennes) et c’est devant une botte de paille qu’il a promis de sauver notre agriculture. La paille dont on fait les feux ou qui cache la poutre ?

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Georges Michel
Editorialiste à BV, colonel (ER)

Vos commentaires

70 commentaires

  1. « Le Premier ministre, ce dimanche, a évoqué « les injonctions contradictoires », ajoutant : « On ne sait plus où on va. » » d’ici à ce que les panneaux des ministères soient renversés il n’y a qu’un pas que les agriculteurs ont été les premiers à inaugurés.

  2. Attal,comme les autres ministres ,se range toujours du côté de ceux qui se plaignent ,il s’exprime très bien mais au bout du compte il n’y a rien de concret ,en ce qui concerne la politique agricole les états de l’UE dépendent de Bruxelles ,nous avons perdu notre autonomie en bien des domaines et sans faire de bruit.
    Pour ma part je vote Français !

  3. G.Attal est plutôt à plaindre car même s’il fait le maximum pour être efficace , que pourra-t-il faire au niveau de Bruxelles /Strasbourg quand son big chef est européïste mondialiste qui n’a que faire des agriculteurs toutes catégories confondues et de la France qu’il s’acharne à détruire depuis ….même avant d’avoir été nommé président

    • Les agriculteurs, combien de Divisions ? Leur nombre fond comme neige au soleil et il faudra nous nourrir de fruits, légumes et viandes importés de pays qui ne croulent pas sous les impôts ni les normes auxquelles Bruxelles nous contraint . Que l’Europe commence par exiger la même chose des autres pays .

  4. Jacques Chirac savait taper sur le cul des vaches , pour le gamin ce n’est pas gagné .
    Les vaches préfèrent les caresses aux petites tapes .

  5. Après l’exercice parfait de  » com  » sur une botte de paille où Gabriel Attal n’a rien laissé au hasard, il faut maintenant une réponse sérieuse et concrète, des actes significatifs, à la hauteur des enjeux et de la détresse du monde agricole.

  6. Pauvre Attal, je crois que Macron lui a fait un cadeau empoisonné et que si toutefois il avait l’envie de résister, il ne ferait pas le poids.

  7. Sans un Bruxit aucun politicien même honnête et de bonne volonté ne pourra rien faire, sinon continuer à guider la France dans le mur.

  8. Nous sommes tous AVEC nos agriculteurs. Du moins je l’espère!. Stop à la « mal-bouffe » et à l’obésité qui en résulte. Stop aux pubs pour des produits malsains avec en sous-titre qui défile « mangez cinq fruits et légumes par jour » une imbécilité de plus. Nos parents et grands-parents se contentaient de moins que ça, mais de qualité, et étaient en bien meilleure santé que nous.

    • Je ne suis pas sûre qu’ils étaient en meilleure santé que nous puisqu’ils mouraient plus jeunes. Ce qui n’empêche pas qu’il faut soutenir nos agriculteurs qui sont maltraités dans le but de nous rendre dépendants des importations pour notre alimentation et au besoin, si nous ne sommes pas sages, d’organiser des pénuries alimentaires.

      • Ils travaillaient beaucoup plus dur que nous devant nos ordinateurs, sans voitures, ni ascenseurs, ni antibiotiques et tous ces médicaments mis à notre disposition et dont, bien souvent, nous abusons et il n’y avait pas d’acharnement thérapeutique. L’espérance de vie est d’ailleurs en train de diminuer, contrairement à ce qui se dit dans les médias. On vit peut-être plus vieux aujourd’hui mais dans quel état artificiel…

      • Vous avez raison. Mon père est mort à vingt-cinq ans. Il n’est jamais revenu de la guerre. Porté disparu.

  9.  » les députés macronistes siégeant dans le groupe Renew Europe à Strasbourg ont voté des deux mains la ratification de ces accords. Comprenne qui pourra. » C’est pourtant clair : trahison et mensonges partiellement masqués par des faux-semblants. Comportements de type mafieux.

  10. De toutes façons, Attal ne peut rien faire , malgré toute sa bonne volonté, car nous sommes pieds et poings liés depuis que Macron s’est plié aux ordres de madame Von Der Layen . Nous ne sommes plus maitres de nos vies et de notre destins . Macron a vendu la France, notre France , à l’Europe .

    • Non seulement il se plie aux ordres de Madame Von Der Layen, mais il va au devant, puisque nous avons des normes plus sévères pour nos agriculteurs que celles imposées par la C.E. Comme nous avons accepté » d’aligner le prix de notre électricité sur le prix du gaz, alors que d’autres pays comme l’Espagne et le Portugal l’ont refusé.

  11. Attal ne fera rien contre les lois cadres de Bruxelles qui tuent les agriculteurs; contre les traités signés sans nous ou avec la complicité des chefs d’états (ça c’est pour le cas où Macron dirait « c’est pas moi »). Parce que ces lois réclameraient une opposition de la France à l’UE et aux intérêts allemands, ce que Macron refusera. Les agriculteurs ne doivent donc s’attendre qu’à des miettes, présentées comme autant de belles concessions.

  12. Il est à la peine ce pauvre garçon ( G.Attal ) qui ânonne ce que les communicants lui ont préparé et qui n’est pas crédible dans ce rôle.La claque était bien choisie car pas un n’a abordé les sujets qui fâchent dont le principal : l’Europe. Entre les y’à qu’à faucon que peut faire ce petit homme bien propre sur lui devant les diktats de l’Union Européenne et dont il se garde bien de parler. » La terre se meurt » et les agriculteurs avec elle.

    • En plus, nous ne savons même pas si ce pauvre Gabriel a envie d’autre chose que de complaire au Président, il est là pour faire semblant, comme il a fait semblant à l’éducation nationale.

  13. Le traité UE-Chili, vanté par les commissaires européens, est sûrement destiné à récupérer du lithium et du cobalt pour l’industrie automobile allemande. De ce fait, en roulant électrique, on assassine nos agriculteurs.

    • Le traité n’est encore signé mais vous trouvez des pommes chiliennes dans les garndes surface. Des pink-lady pour ne pas les citer, mais au gout affreux pour rester poli, j’ai testé.

      • Le commentaire ci-dessous était pour Maria William. Par contre, votre réflexion me fait penser qu’au début de l’apparition des Pink-lady sur le marché, c’était des pommes délicieuses, de même les Chantecler, je trouve qu’au fil des années elles deviennent moins savoureuses. Pour quelle raison ? peut-être que du fait de leur succès les pommiers ont été trafiqués pour produire une récolte plus abondante et que les engrais apportés nuisent à leur goût ?

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