[ÉDITO] 50 jours avant les élections européennes : rien ne va plus !

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Plus que - ou encore - cinquante jours. Cinquante jours avant les élections européennes. Cinquante jours, c’est aussi ce qui sépare Pâques de la Pentecôte, ce jour où, pour les chrétiens, le Saint-Esprit vint rendre visite aux disciples de Jésus-Christ. Pentecôte, du grec ancien pentêkostê hemera, le cinquantième jour. Plus que cinquante jours, donc, pour que le petit cénacle de la Macronie, barricadé dans ses certitudes, retrouve un peu de souffle – le souffle du Saint-Esprit ! – et évite la descente au tombeau ouvert. Cinquante, c’est aussi la moitié de cent. Merci, on savait ça, mais c’est histoire de rappeler que la Macronie aime les chiffres ronds (nous n’aurons pas l’inélégance de rappeler ceux de la dette…). À l’occasion de ces cent jours, ce week-end, Frédéric Sirgant évoquait pour nous l’avalanche de messages en provenance des ministres d’Attal pour nous rappeler tout ce qui aurait été fait – ou plutôt projeté – durant ces cent premiers jours du petit prodige donné à la France. Un prodige qui aurait multiplié les bonnes nouvelles comme autant de petits pains et poissons.

Défaite annoncée : un seul responsable, Emmanuel Macron

Cinquante jours, donc, et rien pour l’instant ne semble enrayer la machine infernale à défaite électorale. Et cette défaite annoncée ne sera pas celle de la pauvre Valérie Hayer qui, visiblement, fait ce qu’elle peut mais peut peu. Cette défaite sera, évidemment, celle d’Emmanuel Macron. Et de personne d’autre. Emmanuel Macron qui n’a pas été fichu de convaincre l’un de ses « grands féaux » d’aller au casse-pipe pour conduire l’ost européiste à la grande bataille, la seule qui vaille pourtant pour eux. « Grands féaux », on y va fort, mais bon : Bruno Le Maire planqué dans son donjon de Bercy à compter les piles de sous que la France n’a pas, Édouard Philippe retiré dans son fief du Havre à regarder les bateaux qui passent à l'horizon, François Bayrou – le grand Européen devant l’Éternel ! – barricadé dans son château de Pau et Stéphane Séjourné exfiltré du Parlement européen pour le Quai d’Orsay. Et, donc, Valérie Hayer. Elle risque de faire pire que Nathalie Loiseau en 2019, ce qui n’est pas peu dire, mais ne sera en rien responsable du désastre, s’il advenait. Emmanuel Macron qui n’a pas été fichu en sept ans (un chiffre pas rond mais tellement symbolique !) de tenir son engagement du premier soir : celui de faire reculer le Front national (ancien style), devenu depuis Rassemblement national. Au contraire, le Rassemblement national n’a jamais été aussi fort, dépassant la barre symbolique des 30 % d’intentions de vote – du jamais-vu – et faisant une échappée époustouflante dans cette course à l’élection européenne. En 2019, la Macronie avait sauvé les meubles avec son très poussif (à l’image de sa tête de liste) 22,42 %, contre un 23,34 % pour Bardella, et n’avait pas hésité à présenter cet échec comme une presque victoire parce qu’un écart plus important avait été annoncé. Un sondage YouGov publié par Le HuffPost, samedi 20 avril, donne la liste Hayer à 17,30 % alors que celle de Bardella serait à 30,4 %. Plus de 13 points d’écart : comme on dit, ça va être compliqué. À moins qu’entre-temps l’on ne découvre que Bardella est l’arrière-petit-fils de Mussolini et qu’enfant, il disséquait des chatons vivants dans la cave de son immeuble. Et encore, pas certain que cela suffise…

Macron va donner de sa personne...

Alors, cette semaine, Emmanuel Macron devrait donner de sa personne : il a même promis d’apporter ses forces. « Là où je suis, j'essaierai de vous aider et d'apporter mes forces à quelques moments clés de la campagne », a-t-il même déclaré alors qu’il rendait visite au siège du parti Renaissance, vendredi dernier. Clic, clac, une photo avec Hayer, deux sourires de circonstance et puis voilà. Et comme là où il y a de la gêne, il n’y a pas de plaisir, cette visite très partisane du soi-disant Président de tous les Français a même fait l’objet d’une publication sur le compte X de l’Élysée (elle a été retirée, depuis). Donner de sa personne à travers ce qui s’annonce d’ores et déjà comme un grand discours, jeudi 25 avril. Un discours qu’il prononcera à La Sorbonne. Un bis repetita de celui qu’il délivra à l’aube de son premier mandat en 2017. De quoi retourner la situation ? À voir. On ne sait jamais : la magie d'un discours plein de souffle (celui de l'Esprit !) et tout ça... « Je donnerai un peu le cap de ce que le pays a fait et ce vers quoi nous allons et surtout pour les années à venir », a-t-il annoncé. Passons sur le fait de vouloir (« un peu » seulement ?) donner le cap de ce que le pays a fait et notons que cela fait sept ans, maintenant, qu'un cabotin fait du cabotage et fait perdre la boussole à ce pays.

Vos commentaires

66 commentaires

  1. Il est effarant que cet individu occupe le poste suprême depuis sept ans ! Les français en ont assez? Certes, ils manifestent leurs intentions de changement, mais combien d’entre eux les concrétiseront-elles une fois devant l’urne? La proverbiale versatilité de l’électorat implique un pronostic prudent, malheureusement.

  2. Les élections pour l’Assemblée Européenne ?
    Notre actuel locataire de l’Élysée n’attend que cela pour installer son fauteuil à Bruxelles.
    C’est là qu’est son but ! Le reste n’est tout simplement pas son affaire !
    Sa déconvenue, je l’espère, sera grande.

  3. Quand donc nous débarrasserons nous de cet illuminé dont la mêche est grillée depuis déjà trop longtemps ?

  4. Conséquence d’avoir donné le pouvoir à un « Gosse » capricieux , immature et prétentieux !! Vous l’avez voulu et bien assumez !! Mais c’est nous tous qui allons supporter les dégâts !!

  5. Existe t’il encore des Français aujourd’hui capables de croire à la parole de Macron , dans ce cas , il faut être sourd et aveugle .

  6. Il ne peut pas faire perdre la boussole à ce pays puisque c’est au moins théoriquement lui la boussole et que malheureusement on ne l’a pas encore perdu. En réalité, c’est la boussole qui a perdu le nord, ce qui fait constamment tourner le pays en bourrique dans l’attente d’une encore lointaine délivrance.

  7. Son but est de nous livrer pieds et poings liés à l’Europe de Bruxelles et si possible dans un tel état de ruine et de faiblesse que nous ne pourrons plus nous en sortir. Tant qu’il respirera, il emploiera toute son énergie et toute sa folie à ce résultat, destructeur pour le pays…

  8. Le président de la république ne serait il pas le président de tous les français ? Et si la réponse est oui.. pourquoi s’immmiscer dans la campagne… n’y a il pas d’autres sujets de préoccupations plus urgentes pour la vie quotidienne des français

  9. Un plaisir à lire . Merci. Vous soulignez à juste titre « …cela fait sept ans, maintenant, qu’un cabotin fait du cabotage et fait perdre la boussole à ce pays. » . Ajoutons, selon leurs déclarations « Toujours les meilleurs mais jamais responsables ». Certains reprochent aux têtes de listes de cette campagne européenne de se tromper de campagne en prenant Macron entre pointes. C’est négliger que Macron est l’un des principaux acteurs de la dérive de l’Europe laquelle entraine celle de la France et des autres nations. 7 ans de pouvoir, 7 ans de bla-bla-bla pour ce qui est de la gestion de la France. Quelles sont les réalisations majeures qui auraient participé au redressement de la France ? Aucune. Bien au contraire ! Il a laissé filer vers l’étranger des joyaux de notre industrie. Sa politique de l’énergie plombe ses coûts. Il a signé des contrats qui pénalisent notre agriculture et notre santé. Nos services de santé dont les approvisionnements en médicaments se sont profondément dégradés. L’insécurité se développe sans retenues, un couteau à chaque coin de rues. La colonisation rampante de la France se fait avec son assentiment. L’islamisme s’implante sous ses yeux aveugles. Etc. Toujours français ce chef d’Etat ? Surtout toujours incompétent et danseur mondain.

  10. Le cap de la Macronie, on le connait : c’est droit dans le mur… Il veut parler…Et bien qu’il parle. Comme lorsqu’il parle, il exaspère… c’est tout bénef….

  11. M. Macron a hanté les couloirs du pouvoir sous François Hollande pour s’en accaparer depuis 7 ans. Le bilan de ces 13 années est dramatique, la France prend l’eau de partout. Bien sur il n’est pas seul coupable, d’autres avant lui n’ont pas brillé par leur dévouement pour notre pays. Mais lui aura tant à l’intérieur qu’à l’extérieur amoindri d’avantage les capacités et l’image de notre pays. Sa vison de l’Europe ou plutôt sa vision de sa personne dans l’Europe est un frein puissant à la consolidation de l’union. Le mieux serait qu’l se taise?

    • Vous « oubliez » un peu vite sa période où il était dans « les pattes » de Sarko au niveau européen ( Déjà par rapport au pouvoir européen ! ) …Attali et les mondialistes l’ont téléguidé effectivement ensuite dans les pattes d’un « benêt » adepte des scooters et des pains au chocolat de bon matin et qui en même temps scandait : « mon ennemi c’est la Finance ! … » . Le « voyant » a pris des tonnes d’eau mais rien n’y faisait « ça » ne l’a pas réveillé et il s’est noyé dans le marasme quasi systématique dont la « goooche » sait installer ! …

  12. Merci, le cap nous le connaissons, c’est droit dans le mur. C’est pas maintenant, à cinquante jours des élections qu’il va changer ce qu’il n’a pas été capable de comprendre en sept ans. La meilleure action pour ce pays est qu’il dissolve l’AN et termine son mandat en spectateur. C’est le rôle qui lui conviendrait et empêcherait le pays de sombrer définitivement.

    • Certes, mais méfions nous de l’animal blessé à mort car il devient encore plus dangereux… Toujours est-il que la raclée, ce mouvement « en marche arrière » va se la prendre en juin via l’élection européenne à n’en point douter.
      Petit conseil au RN et à Bardella : qu’ils ne se laissent pas embarquer dans un gouvernement de cohabitation, ce serait leur échec garanti pour l’élection présidentielle en 2027, le vicelard bénéficiant de deux longues années pour leur faire supporter l’échec de sa politique depuis 7 ans !
      Comment voulez vous pouvoir gouverner autrement avec des bâtons dans les roues ?

  13. Le locataire actuel de l’Elysée semble se rappeler cette devise: « quand tu es perdu, retourne toi et regarde d’où tu viens ». Ceci est le signe que notre timonier ne sait plus où il est. Mais, nous électeurs, nous devons nous poser cette question: doit on accorder notre confiance à celui qui ne sait plus où il est? La réponse est simple et sans être Albert Einstein, le non doit l’emporter. Mais ceci vaut aussi pour tous ceux qui depuis plus de quarante années ont réussi à égarer le navire France.

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