C’est RTL qui a révélé, lundi matin, cette information : une famille de djihadistes français arrêtés par les Kurdes du PKK à Raqqa, en Syrie, demande au gouvernement son rapatriement sur notre territoire, acceptant l’idée "d’y être jugée".

Trop aimables…

Ben oui, faut les comprendre, ces braves gens : mieux vaut être en prison en France que dans les geôles du PKK, lequel a combattu Daech sur le terrain et n’est sans doute pas particulièrement tendre avec les barbus et leurs petites familles. Et puis ils ont trois enfants, dont un né en Syrie, qui seront assurément pris en charge par nos services sociaux et nos impôts si la mère patrie les rapatrie.

C’est Maître William Bourdon qui les cornaque. Une célébrité. Tête à la Jospin, mousse de cheveux blancs et lunettes rondes, cet homme court le monde pour défendre les grandes causes chères à son cœur de gauche. Comme tant de fils de bourgeois qui voudraient expier le fait d’être bien nés, ce descendant du fondateur du groupe Michelin est, en effet, un moine droits-de-l’hommiste.

Pourfendeur des Dérives de l’État d’urgence (Plon) et auteur d’un Petit manuel de la désobéissance citoyenne (Lattès), longtemps secrétaire général de la Fédération internationale des droits de l’homme, aujourd’hui président de l’association Sherpa – installée dans les locaux de France Libertés –, Me Bourdon s’est spécialisé dans la défense "de contestataires, de partisans de la “lutte sociale” ou de militants de “l’ultra-gauche” », nous dit sa fiche Wikipédia. Proche de la CIMADE pour la défense des étrangers en situation irrégulière, longtemps avocat de Danielle Mitterrand, il a notamment à son palmarès la défense d’Hannibal Kadhafi, assortie d’un dépôt de plainte en diffamation contre le magazine Jeune Afrique pour le compte de Moussa Koussa, chef des services de renseignement extérieur libyens… Un drôle de mélange.

Il représente donc, aujourd’hui, cette famille de djihadistes pour laquelle il est intervenu auprès du Premier ministre Édouard Philippe afin que la France prenne en charge leur rapatriement. "Ils ont bien compris qu’ils ont fait sans doute l’erreur (sic) la plus gravissime de leur vie. Ils veulent rentrer en France et ils sont prêts à répondre de leurs actes. Ils seront évidemment mis en examen et sans doute incarcérés. Ils le savent et ils comprennent que c’est normal", a-t-il confié à RTL.

Des « erreurs », donc. Dans la bouche des criminels, des violeurs (cf. Harvey Weinstein) ou des avocats de djihadistes, le mot est à la mode. C’est que l’erreur peut toujours se réparer quand le crime mérite punition. Dans notre société du tout-amour et du vivre ensemble, la nuance est d’importance.

L’Etat français va-t-il répondre favorablement à la demande de Maître Bourdon ? On ne sait pas. Pour l’instant, seul le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian s’est prononcé en faveur d’un rapatriement des mineurs, mais la question des adultes n’est pas tranchée, même pour ceux qui, là-bas, ont allègrement tranché les têtes…

Alors, peut-être pourrait-on demander aux Français ce qu’ils en pensent ? Leur demander, par exemple, s’ils sont prêts une fois de plus à mettre la main au porte-monnaie pour entretenir des individus qui rejettent à ce point la France et ses valeurs qu’ils sont partis porter les armes contre elle, et dont rien ne dit, surtout, qu’ils ne seront pas prêts à les reprendre une fois rentrés au pays !

Et puis, quoi, à l’heure du serrage de ceinture, on va leur offrir aussi un logement, les APL, l’AME et les allocs ?

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30 octobre 2017 à 11:52

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