Des drapeaux iraniens brandis à Paris : le nouvel avatar de l’anti-occidentalisme

On voit des choses étonnantes, dans les rues de Paris. Samedi dernier, une énième manifestation de soutien à la Palestine s’est tenue dans la capitale, à l’appel de plusieurs organisations extrémistes. Un événement devenu hélas banal, mais qui s’est néanmoins distingué sur la forme par un élément nouveau : la présence de nombreux drapeaux iraniens.

Venu assister au cortège, un journaliste de Quotidien interroge plusieurs de ces manifestants soutenant ouvertement le régime des mollahs. « Je suis iranien et on est déterminé à se défendre contre l’entité sioniste, explique ainsi un jeune homme parfaitement rompu à la rhétorique crypto-antisémite. Israël est une entité terroriste qui déstabilise la région. L’Iran se défend, l’Iran n’a jamais attaqué directement Israël. Le Hamas, c’est pas l’Iran, désolé ! » Même son de cloche de la part d’une jeune femme aux cheveux dissimulés sous un keffieh, peu favorable à l’instauration d’une démocratie en lieu et place de la dictature iranienne. « Une démocratie comment ? Comme celle d’Israël ?, rétorque-t-elle au journaliste, le sourire aux lèvres. En France non plus, le Président n’a pas vraiment le pouvoir. On a plutôt l’impression que les ordres viennent d’Israël… » Mais à côté d’elle, un Français d’origine iranienne ne partage pas cette position. « Ça me gêne de voir ce drapeau. C’est comme si des Français voyaient le drapeau des nazis, s’indigne-t-il. Soit ils sont ignorants, soit ils sont des agents du régime iranien. »

Un journaliste de Quotidien se rend à une manifestation de LFI et constate la présence de centaines de drapeaux du régime des mollahs. pic.twitter.com/2tZAakeC39

— Surmulot (@SurmulotsNews) June 17, 2025

Ce monsieur ne croit pas si bien dire. Selon notre consœur du Point Nora Bussigny, le premier militant à s’exprimer au micro de Quotidien serait un certain Shahin Hazamy, proche du régime iranien. Il sera, par ailleurs, jugé le 3 juillet prochain pour apologie du terrorisme. Encore un individu que notre État inconsistant aurait été bien inspiré d’expulser.

La fuite en avant de l’extrême gauche

Sur les réseaux sociaux, les Français ne sont pas tendres envers cette gauche qui en est désormais réduite à défendre le « guide suprême » Ali Khamenei. « Ils soutiennent un gouvernement que même les Iraniens détestent, seulement par haine d’Israël », commente l’un d’eux, tandis qu’un autre y voit « une dissonance cognitive de fou ». « Faut m’expliquer comment on peut être de gauche et soutenir un régime islamiste qui s’en prend aux femmes, aux homosexuels et tuent les opposants », déclare un troisième.

https://twitter.com/IslamismeFrance/status/1923362810513268803

La très précaire intersectionnalité des luttes va-t-elle survivre à cette nouvelle radicalisation de la gauche ? Après « Queer for Palestine », « Queer for Khamenei » ? Une telle gageure sera difficile à tenir, mais dans la France de 2025, nous savons que plus aucune forfaiture n’est à exclure.

Sous le soutien à l’Iran, la haine de l’Occident

Cela dit, l’un des manifestants de samedi a vendu la mèche et révélé la raison secrète de ce soudain soutien à la dictature iranienne : « L’Iran est le seul pays qui aide les Palestiniens », a-t-il expliqué.

Voilà donc la clef. Que ce soit lors des manifestations du 1^er Mai, à la suite d’un match du PSG, ou après une bombe lâchée sur Téhéran, on en revient toujours au même sujet : la Palestine. Cette « enclave » cristallise l’attention et l’émotion d’une certaine communauté en raison de ce qu’elle symbolise : une entité musulmane face à un État occidental. Indépendamment des nationalités et des spécificités locales, elle fait office de cause identitaire et fédère des millions de musulmans davantage animés par la fidélité inconditionnelle à l’oumma qu’à la défense de pseudo-droits humains. C’est une lutte anti-occidentale dont le soutien à l’Iran n’est qu’un nouvel avatar.

Imprimer, enregistrer en PDF cet article