Niveau scolaire : à force de tomber, on touche le fond !

Lundi, les jeunes et moins jeunes bacheliers ont survécu à leur première épreuve. Dans quelques semaines tomberont les résultats et l’on entendra, comme chaque année, le pays se réjouir d’un score mirifique : 90, 92, 95, 98 % peut-être de réussite. Mais quelle réussite, au juste ?
Car ce mercredi, deux jours seulement après les épreuves de philo donc, tombe le rapport du haut-commissaire à la Stratégie et au Plan .Sans surprise, hélas, Clément Beaune l’a intitulé « Niveau scolaire : faut-il s’inquiéter ? » Et tout démontre, dans sa note de seize pages remise au ministre de l’Éducation, qu’il y a plus que lieu, en effet, de s’inquiéter : cette fois, on ne pointe pas seulement le niveau catastrophique des élèves mais aussi celui de leurs professeurs ! Plus globalement, une seconde note se penche sur les difficultés et « la crise d’attractivité du métier ».
De PISA en TIMSS en passant par PIRLS, c’est la Bérézina…
On connaît tous, maintenant, le classement PISA chargé d’évaluer les compétences (on ne dit plus connaissances) des élèves de 15 ans. Réglé comme les profondimètres des plongeurs, il nous indique, tous les trois ans, que nous nous rapprochons du fond. On connaît moins ses petits copains : TIMSS, qui évalue le niveau en maths et en sciences, et PIRLS, qui se penche sur l’acquisition de la lecture en CM1. Ces enquêtes sont internationales et leurs résultats fort peu glorieux pour le Vieux Continent en général, et la France en particulier. Sans surprise, là encore, ce sont les pays asiatiques qui raflent la mise. Pays de bosseurs à la discipline de fer, Corée, Singapour, Chine et Japon font dans toutes les disciplines la course en tête.
Quant à nos résultats, ils sont dignes du bonnet d’âne : en CM1, nos élèves sont les derniers, en 4e, avant-derniers. Avec une particularité, nous dit-on : « La proportion de très bons élèves est faible. Les petits Français ne sont que 3 % à entrer dans cette catégorie en 4e, contre une moyenne européenne de 11 %. »
La faute à qui, la faute à quoi ?
Depuis trente ans que dure cette dégringolade, on a eu le temps de s’interroger. En vain, manifestement. Les auteurs de la note, reprise par Le Figaro, pointent « l’effet potentiellement nocif des écrans » et puis, en vrac, « les rythmes scolaires, les pédagogies qui ne seraient pas suffisamment explicites, des programmes scolaires trop instables et peu clairs ou encore un métier enseignant peu attractif pour les meilleurs étudiants, à commencer par les scientifiques ».
Curieusement, il semble que deux points, corrélés et essentiels à notre point de vue, ne sont pas évoqués. Il s’agit des effets désastreux de l’immigration massive et du très idéologique collège unique. Celui-là même que Bayrou qualifiait de « collège inique » avant d’endosser le costume de ministre de l’Éducation…
Comment, en effet, peut-on correctement enseigner dans des classes où se mêlent parfois 20 ou 30 nationalités ? Enseigner normalement à des enfants qui, pour nombre d’entre eux, ne parlent le français qu’à l’école ? Comment se fait-il que cette question ne soit pas abordée, pas plus comme explication du niveau général des élèves que comme motif de la désaffection pour le métier d’enseignant ?
Qui peut encore vouloir enseigner ?
La seconde note du commissariat à la Stratégie et au Plan s’intitule « Enseigner : une vocation à reconstruire, un équilibre à restaurer ». Vaste entreprise, sachant que les effectifs suivent la même courbe que le niveau des élèves : il manquait 3.200 enseignants à la rentrée dernière et la seule solution trouvée pour pallier le déficit est le recrutement effréné de personnels contractuels : +43 % entre 2015 et 2022. « Plus précaires, moins expérimentés, parfois moins légitimes aux yeux de leurs collègues et des parents, ils ne permettent pas d’assurer le bon fonctionnement du service public », écrit le rapporteur.
À quoi il faut ajouter une baisse fort inquiétante du niveau des enseignants eux-mêmes, la rareté des candidats faisant que l’admission aux concours est de moins en moins sélective. En 2024, les moyennes nécessaires étaient de 10 sur 20 dans 14 académies « avec, là encore, des situations variables selon les territoires : 4 sur 20 à Créteil, contre 14,6 sur 20 à Rennes ».
Interrogé par Le Figaro, Clément Beaune assène cette vérité : « Un enfant de cadre en 2017 a de moins bons résultats en calcul qu’un enfant d’ouvrier en 1987. » Preuve que le baratin sur l’inégalité des chances a produit le pire des effets pervers en instaurant le nivellement par le bas. « Le décrochage concerne tous les élèves, les filles et les garçons, les catégories favorisées et défavorisées », dit-il. Pour lui, la raison principale de tout cela est la mauvaise formation de nos enseignants, mal payés de surcroît, mais on notera, là encore, qu’il ne remet pas en cause le pédagogisme et ses nuisances. Tout juste concède-t-il qu’on « pourrait évoquer les écrans, les questions d’autorité et d’encadrement, les difficultés des élèves étrangers… »
On pourrait aussi évoquer l’insécurité qui plombe le milieu scolaire. Autre record du jour, Bruno Retailleau rapportait ainsi, ce mercredi matin au micro de Sonia Mabrouk sur Europe 1, qu’hier, un enfant de 7 ans est arrivé avec un couteau à l'école Koechlin de Mulhouse. Il voulait « se venger » de l’un de ses camarades...

Pour ne rien rater
Les plus lus du jour
LES PLUS LUS DU JOUR

59 commentaires
L’ Education Nationale nous a donné nos meilleurs illettrés à l’Assemblée : Delogu, Boyard, Soudais entre autres !
Je ne suis pas surprise de ce constat. Je l’ai fait depuis longtemps ; 1982 exactement. Quand je suis entrée à l’Education Nationale, je me suis dit que j’allais évoluer dans un milieu culturel où je pourrais acquérir une certaine culture. Cela n’a pas été le cas. En fin de mois, les profs scrutent leur buletin de salaire et tempestent quand ils y voient quelques sous remboursés pour des frais de bouche, et dont des impôts sont comptés sur ce rajout. Le pire, c’est leur comportement indécent vis à vis des élèves filles. Un enseignant à qui une élève demandait ce qu’il allait faire en rentrant d’un séjour au ski, il répondit fier de lui : » Mon devoir conjugal « . Comme si les élèves avaient besoin de le savoir pour évoluer dans la société. Quelques années après avoir quitté ce millieu, une de mes anciennes élèves, rencontrée en ville, m’a dit : » Vous ne pouvez pas savoir, Madame, ce qui se passe dans les vestiaires des piscines « . Les profs femmes ne sont pas mieux. L’alarme au feu se déclenche un jour dans un collège où j’ai un poste pour un an. Je fais sortir mes élèves de ma classe et je préviens les collègues des classes avoisinantes. L’une d’elles me claque sa porte au nez. Je descends dans la cour où je suis seule avec mon groupe. Au bout d’un moment, les pompiers arrivent et les collègues sortent à leur tour. Voilà le genre de turpitudes auxqu’elles j’ai été confrontée, avec des enseignants Bac +3 ou des agrégés. A la Fac, j’ai demandé aux étudiants si l’enseignement les tentait. Au vu du désordre général, elles ont répondu NON. » On préfère être assistantes sociale ou autre chose « . Bonne chance à ceux qui enseignent.
Lisez cette note de Brian Krebs, « Why so many top hackers hail from Russia », note publiée sur son site » Krebson Security Blog » en date du 22 juin 2017: depuis 2009, tous les élèves russes, du cours préparatoire à l’université, font des maths et du codage informatique (ce qui explique par exemple la maîtrise d’une technologie originellement française, les missiles hypersoniques). Conclusion logique : la maîtrise prochaine par les BRICS du futur ordinateur quantique ; dans l’immédiat, de l’IA générative de Deepseek, elle-même fondée sur un logiciel russe. Pendant ce temps, nous persistons à utiliser des ordinateurs, modèle Napoléon III !
Voilà une belle niche d’economie pour celui qui fait office de premier ministre. Supprimer intégralement l’enseignement public, qui ne sert plus à grand chose, mettre à pied tous ces enseignants qui n’ont eu de cesse de creuser leur tombe, confier l’éducation et l’instruction des enfants à leurs parents et à l’enseignement privé. Je suis certain que globalement, cela ne fonctionnerait pas plus mal.
Les socialistes (de tous les partis) ont atteint leur but : fabriquer un peuple d’abrutis manipulabes…
C’est le meilleur moyen de les manipuler.
En incidente, eu égard à la plupart des commentaires, ne pas oublier qu’il est plus facile de manipuler l’opinion lorsque l’inculture, et son corollaire, l’absence d’esprit critique règne ! Et en ce domaine, l’utilisation des réseaux dits sociaux est reine !
Commencer par virer la gauche militante. Yaka-foke.
Métaphore sportive : comme les égalitaristes ne supportent pas que certains courent vite et/ou longtemps et d’autres moins vite, moins loin, on change les épreuves. On n’exige plus 100m mais 80m puis 50m. C’est plus accessible pour tous et les temps sont plus proches mais ceux qui pourraient courir 100m ne s’entraînent plus pour et n’y arrivent plus non plus. Voilà ce qu’est devenue l’école sans sélection. Pourtant la sélection dans le sport ne choque personne.
Le mot de la fin nous est judicieusement soufflé par AIKI, ci dessous ( voir son commentaire de ce jour à 6h25)
Soyons sérieux un instant… Je ne remettrai pas en cause l’effet néfaste des smartphones auprès des jeunes mais :
Comment voulez-vous que des professeurs mal formés depuis 20 ou 30 ans transmettent un savoir qu’ils ne maîtrisent plus ?
Comment aussi lutter contre le défaitisme qui assomme de plus en plus de professeur quand on leur dénie de nos jours toute autorité ? Quand les directions d’établissements préfèrent aujourd’hui donner raison à des crapules et à leurs géniteurs tout simplement pour préserver la paix sociale ??
Je ne comprendrai jamais ce besoin irrépressible de changer ce qui fonctionne ! Les parcours, les méthodes et les contenus pédagogiques que j’ai connus dans les années 60/70 étaient efficaces et productifs ! Certes, ils étaient discriminants, et alors ! Nous naissons libres et égaux oui mais en droit. La nature est ainsi faite que nous n’avons pas les mêmes capacités, qu’elles soient intellectuelles, manuelles ou créatives. Les pédagogistes, au nom d’une prétendue égalité sociale et pour permettre une pseudo intégration de certaines populations à ne surtout pas froisser, chamboulent constamment la donne en tirant évidemment le niveau par le bas. Par exemple, la fameuse « méthode globale » a fait énormément de dégâts dans l’apprentissage de l’écriture, l’orthographe et l’expression de la langue Française et combien d’autres exemples en histoire et autres matières. Au rythme de dégradation actuel, dans 20 ans, on apprendra la table de 5 en classe de Seconde et à faire des phrases simples en Première…
C’est pour ça que dans les écoles privées on a gardé la méthode syllabique. La globale a donné de quoi vivre à des générations d’orthophonistes… mais la gauche ne reconnaîtra jamais ses échecs et donc non seulement poursuit mais persévère pour ne pas donner raison à l’enseignement privé….
Sur un point politique, j’ai entendu à la télévision, il me semble, deux socialistes en discussion, et l’un d’eux disait : » On ne s’est tout de même pas trompés à ce point là « . Cherchez l’erreur.
40ans de critique de l’excellence et de discrimination positive ! On ne récolte toujours que ce que l’on sème. Le lycée Papillon dans sa splendeur !
Qu’en est-il du niveau des ministres et députés macronistes? On a vu et entendu de bien tristes exemples.
Et dire qu’on a eu un des meilleurs systèmes scolaire au monde …. Mais la réforme Haby a l’origine du collège unique (merci Giscard …. Il aura bien commencé à saper les bases du pays) a été le début de la descente aux enfers pour l’école en faisant entrer le principe d’égalité. Tout le monde devait avoir le me cursus … sauf qu’on n’est pas tous pareil, on n’a pas tous les mêmes capacités ni même les mêmes envies. Et heureusement. Imaginez un pays qu’avec des universitaires (gauchos de surcroît) et qui ferait le pain ? Qui réparerait les voitures et les construirait ? Qui ferait les maisons ? Etc etc dans ces domaines aussi il faut du monde et il faut aussi des gens motivés et doués dans ces domaines. J’ai eu la chance d’étudier avant le collège unique mais pas le reste de ma fratrie. Les dégâts sont vite apparus … et tout s’accélère puisque les enseignants qui ont bénéficié de professeurs avec d’excellents niveaux sont partis ou en fin de carrière et sont de plus en plus remplacés par des profs formatés et plein d’idéologie gauchiste à cause de la gangrène gauchiste à toutes les strates de l’éducation nationale…. Mais on a atteint + de 90 % de réussite au bac … avec des jeunes dont beaucoup sont incultes et certains quasi illettrés mais les parents sont contents. De toute façon ceux qui ont les moyens leurs enfants sont mis dans les bonnes écoles. Au final est on vraiment dupe ?
Sans compter les enfants. Enfants de profs qui ont les meilleures places, même si ce sont des cloches. Et en plus, ils ne se cassent pas la tête. Partisans du moindre effort.
A propos du niveau des enseignants, je regardais il y a quelques semaines le jeux « Tout le monde veut prendre sa place ». Une enseignante est arrivée en finale. J’ai été effarée de son manque de culture! Quelle honte!
J’ai entendu aussi une prof.de français parler de « mille s enfants » avec la liaison du « s » bien appuyée. Elle ne s’est même pas reprise, c’est vous dire !