Dans les cantines de Grenoble, c’est légumes pour tout le monde !

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Le maire de Grenoble, Éric Piolle, a vraiment tout compris à la société dans laquelle nous vivons. Au milieu de notre cour des miracles quotidienne, il sait comme personne épouser les courbes de l'évolution du monde. Un clin d'œil vers l'islam politique, avec l'autorisation du burkini, et, depuis cette rentrée, un petit coup de barre en direction de l'écologie punitive, avec la mise en place de menus végétariens « par défaut » dans les cantines scolaires.

La rentrée est le temps des retrouvailles, des découvertes, des cahiers neufs et des crayons bien taillés - le moment où les enfants se font la solennelle promesse, vite oubliée, de prendre soigneusement leurs cours jusqu'au mois de juin. Chez les écolos de Grenoble, on a donc également pris de bonnes résolutions. Les menus des cantines seront ainsi végétariens et les parents devront, au jour le jour, demander que leurs enfants mangent du poisson ou de la viande. On n'ose évidemment pas croire que cette viande en option puisse être du porc...

Le régime végétarien, m'apprend le dictionnaire Vidal (référence du monde de la médecine), réduit les risques de diabète et de maladies cardio-vasculaires. Cependant, il est carencé en vitamines B12 et en zinc ; par ailleurs, si ce régime est végétalien, c'est-à-dire ne comprend aucun aliment d'origine animale (par exemple, pas d'œufs, pas de lait, voire pas de miel pour les plus « ultras »), il cesse d'être bénéfique puisque les carences deviennent majeures. Il peut même provoquer d'importants problèmes chez les enfants et les adolescents : retard de croissance ou fragilité des os sont les symptômes les plus graves, mais on pourrait également citer l'anémie, l'asthénie ou les troubles du sommeil.

On a bien compris, depuis longtemps, que la question du bien-être des enfants passait largement derrière celle du bien-être animal, dans les consciences médiatiques. On a également compris que l'écologie à la française n'avait rien à voir avec la défense de la nature (puisque le nucléaire, énergie propre et sûre, est dans le viseur des écolos) ni avec la préservation de sa beauté (il n'y a qu'à voir les champs d'éoliennes, qui défigurent désormais, en mer, la ligne d'horizon de Saint-Nazaire). On a bien compris, encore, que ces amis du règne animal refusaient la régulation par la chasse, que ces pourfendeurs de l'élevage intensif ne trouvaient rien à redire à l'égorgement rituel. On sait désormais que ces gens qui veulent préparer un « meilleur futur » le feront avec cinq fruits et légumes par jour, mais sans un gramme de viande, sauf sur demande. On imagine bien, d'ailleurs, la honte de ces enfants, à un âge où le conformisme social remplace trop souvent l'éducation, lorsqu'ils devront murmurer : « Avec un peu de viande, s'il vous plaît... »

Levez-vous, à présent, enfants verdâtres de Grenoble, bambins mangeurs de pousses, adolescents déconstruits nourris au grain ! Debout, anémiés, bossus, maigrichons de toutes les provinces ! Jeunesse de France nourrie aux légumes et aux gaz d'échappement, gonflez vos thorax de pigeon, bombez vos mollets de coq, penchez vers la Terre Mère vos cous plissés par la cyphose et répétez en chœur : « Vive le retour à la nature ! » Adieu veau, vache, poisson, poulet, cochon (bien sûr) et autres esclaves de la frénésie androcène de barbaque. Encore dix ans et on aura du mal à distinguer les photos de classe individuelles des clichés d'autopsie. Il suffit de tous s'y mettre !

Arnaud Florac
Arnaud Florac
Chroniqueur à BV

Vos commentaires

24 commentaires

  1. A propos de carences, il convient d’ajouter que nos « petites cellules grises » ont besoin, elles-aussi, de protides d’origine animale. Leur absence explique la diminution des capacités cérébrales, déjà faibles a priori, chez ces humains herbivores!

  2. Il demeure qu’il faille comprendre comment, en Bretagne, une cantine scolaire mette au menu du jour du poulet venant du Brésil alors qu’il existe un élevage à quelques kilomètres seulement. Ou encore, pour un porcelet né en France, ce dernier va visiter trois pays avant de terminer en côtes de porc sous cellophane dans votre supermarché. Dans ces deux cas, les éleveurs sont à peine rémunérés au-dessus du coût de production. Voilà les questions qu’un écolo digne de ce nom pourrait se poser.

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