Damned ! Le prince George joue avec un pistolet en plastique !

Prince Georges

Pas encore cinq ans et déjà observé sous toutes les coutures. Je veux parler du prince George, fils du duc et de la duchesse de Cambridge. Celui qui pourrait accéder au trône vers 2070, si Dieu prête une aussi longue vie à son grand-père et son père qu’à son arrière-grand-mère, la reine Élisabeth. Samedi dernier, à l’occasion de l’anniversaire de la reine, du haut du balcon, il s’amusait, comme le font tous les enfants du monde, avec sa petite-cousine Savannah Phillips et donnait ainsi une touche d’espièglerie au tableau royal. Et là, le monde n’y voyait que du bonheur. Trop mignon et j’en passe et des plus "Bisounoursonnes". Le prince serait un petit garçon comme les autres petits garçons du monde. Un scoop, quoi !

Le lendemain, changement de décor. Le prince William a laissé son grand uniforme au dressing-room, Kate Middleton son chapeau in the box et le petit garçon sa raie bien comme il faut au gré du vent. La petite famille profite du soleil sur le gazon anglais. Le papa participe, non pas à un tournoi de pétanque, mais à un match de polo : les dimanches après-midi sont décidément bien ennuyeux, d’un côté comme de l’autre du Channel. Mais il y a façon et façon de passer son ennui vespéral dominical.

Et là, c’est le clash sur les réseaux sociaux. Car la scène, vous pensez bien, est photographiée. Tout d'un coup, le garçonnet redevient un prince. Il n’a pas le droit de jouer comme les autres petits garçons d’Angleterre et du monde. Au balcon oui, mais pas lorsqu’il est off. Allez comprendre. Car un prince de Grande-Bretagne ne devrait pas jouer avec n’importe quels jouets. Avait-il revêtu une panoplie de président de la République, crime de lèse-majesté, dans un souci louable de parallélisme des formes ? En France, où l’on n’a plus de rois pour les raisons que l’on sait, les petites filles ne se déguisent-elles pas en princesses ? Alors, au royaume d’Angleterre, pourquoi ne pas se déguiser en Emmanuel Macron, en Donald Trump ou, tiens, pour la parité, en Angela Merkel ? Mais non, le petit George de Cambridge n’avait pas coiffé son royal chef d’une moumoute jaune moutarde. Jouait-il alors avec un de ces joujoux fabriqués par milliers en Chine ? C’est fort probable. Comme pour beaucoup d’enfants du monde, aujourd’hui. Mais là n’est pas le problème.

Non, il jouait avec un pistolet en plastique. Damned! "Les clichés font d’ores et déjà polémique", nous dit Gala. D’emblée, sur Twitter, la guerre des jouets est déclenchée par les âmes pacifiques de ce monde. Montrer le prince en train de s’amuser avec une arme en plastique serait une façon d’inciter à la violence. Sa regrettée grand-mère paternelle, Lady Diana, qui mena le combat contre l’emploi des mines, doit en être horrifiée dans son mausolée ! Un twittos, sociologue ou psychologue, on ne sait, s’insurge en déclarant : "Avec le taux de criminalité s’élevant plus vite qu’un compte en banque qu’est-ce qu’ils donnent comme jouet au Prince George… Une arme."

Je ne suis pas pédopsychiatre mais je ne suis pas certain qu’il y ait vraiment corrélation entre le fait que les petits garçons jouent avec des armes factices et l’augmentation de la criminalité dans notre société. Du reste, il semblerait bien - notre ami Olivier Damien qui écrit dans ces colonnes en parlerait mieux que moi - que l’étape de l’arme en plastique est allègrement zappée en certains endroits. J’ai, pour moi, ma seule et lointaine expérience : ces interminables et terribles batailles entre la cavalerie des Etats-Unis d’Amérique et les Sioux dans la campagne de mon enfance. Il ne me semble pas qu’elles aient été à l’origine d’une recrudescence de la criminalité dans les années qui suivirent…

Georges Michel
Georges Michel
Editorialiste à BV, colonel (ER)

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