C’est décidément une manie, pour la Macronie. Après la Convention citoyenne pour le climat et le collectif citoyen sur la vaccination, un nouveau simulacre de démocratie participative va tenter de faire croire aux Français que leurs voix seront entendues dans le débat. Élisabeth Borne, grande adepte du 49.3, a donc lancé, ce 9 décembre, la Convention citoyenne sur la fin de vie.

Précisément 150 citoyens seront tirés au sort et volontaires dans le but, selon Claire Thoury, membre du Conseil économique, social et environnemental (CESE) et présidente du Comité de gouvernance qui s'exprimait sur CNews, d’avoir « un dialogue entre citoyens issus d’horizons divers, représentatifs des différentes sensibilités qui s’expriment au sein de la société française, au plus près de la complexité des intérêts et opinions ». Ces bonnes volontés devront se pencher sur la question suivante : « L’accompagnement de la fin de vie en France est-il adapté aux différentes situations rencontrées ou d’éventuels changements devraient-ils être introduits ? »

Si l’idée recherchée et communément admise est de soulager la souffrance, ne vaudrait-il pas mieux développer l’accès universel aux soins palliatifs ? Alors que 150.000 à 200.000 personnes en auraient besoin, on dénombre seulement 7.500 lits en soins palliatifs. Les citoyens consultés se prononceront-ils en ce sens ? Ou - et c’est à craindre - se laisseront-ils influencer par tous les voyants déjà au vert en faveur de la légalisation de la mort administrée ?

Rappelons que le Président Macron a déclaré au pape François qu’il n’aimait pas le mot d’euthanasie, que « la mort, c’est un moment de vie, pas un acte technique ». En même temps, à son amie Line Renaud, il a promis « nous le ferons ». Cette hypocrisie s’est confirmée avec la nomination du très militant Olivier Falorni à la tête de la mission parlementaire d’évaluation de la loi Clays-Leonetti. S’ajoute le travail d’influence notoire de la Fraternelle parlementaire, autrement dit l’association des parlementaires francs-maçons, sur les lois bioéthique. Son ancien président, Christian Bataille, rappelait qu’elle vise à « inspirer les législateurs que nous sommes et que nous puissions également relayer, lorsqu’elles nous sollicitent, les obédiences dans leurs attentes et leurs préoccupations ». Une enquête de Marianne, qu’il faut lire absolument, prouve combien les francs-maçons ont été actifs sur les questions sociétales : loi Veil, divorce par consentement mutuel et, maintenant, légalisation de la mort administrée, poussée depuis longtemps au Parlement par l’Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD).

Pourtant, nos voisins qui ont déjà adopté ces lois nous mettent en garde contre les dérives possibles. Theo Boer, ancien contrôleur des cas d’euthanasie aux Pays-Bas et favorable à la légalisation de l’euthanasie, signe une tribune dans Le Monde pour alerter de certaines évolutions qui l’ont « inquiété de plus en plus ». Parmi elles, l'augmentation spectaculaire du nombre d’euthanasies et les évolutions dans l’interprétation des critères juridiques : « La pratique s’est étendue aux personnes souffrant de maladies chroniques, aux personnes handicapées, à celles souffrant de problèmes psychiatriques, aux adultes non autonomes ayant formulé des directives anticipées ainsi qu’aux jeunes enfants. Actuellement, nous discutons d’une extension aux personnes âgées sans pathologie. » Une pente glissante vers une société mortifère où l'on préfère manifestement légiférer sur le bien mourir plutôt que sur le bien vieillir. Puissent ces citoyens garder à l'esprit ce que vivent les Pays-Bas : « Ce qui est perçu comme une occasion bienvenue par ceux qui sont attachés à leur autodétermination devient rapidement une incitation au désespoir pour les autres. »

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11 décembre 2022

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29 commentaires

  1. Pourquoi la plupart de vos commentateurs refusent à une personne lambda qu’ils ne connaissent pas le droit de disposer de sa vie. Cela ne veut pas dire que tous les vieux et les personnes fragiles seront exterminées. En ce qui me concerne personne ne choisira à ma place. Mes descendants sont morts avant moi, et une fin de vie solitaire abandonnée dans un EHPAD ne m’intéresse pas. Tous oublient de considérer la souffrance psychologique et ne voient que la souffrance physique. On met le problème sous le tapis en laissant les personnes se débrouiller toutes seules. Ma mère a fait une grève de la fin pendant le premier confinement Covid car elle ne comprenait pas pourquoi elle ne me voyait plus. Son suicide a duré 6 mois !

  2. « Personnes souffrant de maladies chroniques, personnes handicapées, personnes souffrant de problèmes psychiatriques, adultes non autonome, jeunes enfants… » Cela en fait du monde à exterminer! Jadis, un certain moustachu avait ajouté d’autres populations à cette liste hideuse. Quelle solution de facilité. Un problème? On élimine. Génocide!

  3. Je suis contre toute loi sur la fin de vie. Cela engendrera des dérives criminelles. Il faut absolument augmenter les recherches pour aider les gens en fin de vie, réduire leurs souffrances est primordiale.

  4. Ah !!! il ne fait pas bon de vieillir et de surcroit de n’être plus très en forme , le cocktail mortifère est disponible dans tous vos bons centres séniles , la génération boomer est en voie de disparition , avec elle une certaine vision de la France.

  5. La convention citoyenne sur la fin de vie n’a aucune légitimité pour imposer ses conclusions, mais il est scandaleux que si elle estime que ses propositions n’ont pas été suffisamment prises en compte dans la loi, elle ne puisse pas en appeler à l’arbitrage des électeurs à l’occasion d’un RIC;
    il est fondamental d’arracher à l’olygrachie l’initiative de la révision de la Constitution pour les citoyens qui dans une démocratie digne de ce nom doivent être les legislateurs en dernier ressort§

  6. Ce sera la même fumisterie que la convention pour le climat. Comme le conseil économique et social est impliqué dans ces macroneries, il serait temps de s’intéressé à cette structure représentative dans notre constitution et qui devait être réformé par le référendum de 1969 du Général De Gaulle pour être plus en rapport avec notre puissance économique régionale. Au lieu de cela, il sert aujourd’hui les lubies internationalistes des minorités agissantes en rapport avec l’UE dont on voit tous les jours l’utilité.

    Tant qu’on ne se dégagera pas de ces tenants du wokisme-indigénisme-eugéniste et des influences de l’industrie médicale patenté il est à craindre que l’état de défiance généralisé pour ne pas parler de situation explosive perdurera.

  7. Cela sert à quoi tout ce cinéma ..c’est certain les vieux et les malades gênent le gouvernement ..certain a dit la même chose en son temps …mais seul le ciel peut décider du grand départ ..n’en déplaise aux élites .

  8. Un nouveau film produit par la macronie qui vise à substituer au peuple des pouvoirs conférés à de prétendus citoyens tirés au sort.
    La tyrannie n’a pas de limites…

  9. En France, la peine mort n’est abolie que pour les racailles. Mais elle existe pour les enfants à naître et, bientôt, pour les vieux. Douce France !

  10. Dans une des précédentes conventions citoyennes faites de personnes tirées au sort, nous avions remarqué
    Cohn-Bendit en tant que participant. Bizarre me suis-je demandé. Va-t-il être encore « tiré au sort » encore
    cette fois-ci ?

  11. « Ou – et c’est à craindre – se laisseront-ils influencer par tous les voyants déjà au vert en faveur de la légalisation de la mort administrée ? »
    OUI ! Et je l’espère vivement !
    Ma mère, en EHPAD, sans pathologie, a pleuré chaque jour, pendant des mois et des mois, puisqu’il lui était INTERDIT d’en finir volontairement, comme elle le souhaitait tant.
    Cessez de juger du haut de vos 30, 40 ou 50 ans, en pleine santé, et respectez le souhait et l’honneur de ceux qui sont réduits à rien.
    Ni un comité ni les proches n’ont à se prononcer sur une décision intime, qui peut d’ailleurs être prise a priori.

    1. je vous approuve :  » ni un comité ( d’experts) , ni les proches. Et les jeunots qui n’ont encore rien – ou quasiment – vécu n’ont pas leur mot à dire sur ce qui relève de l’expérience et de l’intime

    2. Ma mère a vécu la même fin de vie… En Ehpad (c’est elle qui avait choisi d’y aller), n’en pouvant plus, gavée de médicaments censés la soulager mais qu’elle ne supportait plus, elle m’a dit un jour « il faut me sortir de là ». Je lui ai donc demandé si elle souhaitait venir vivre chez moi. « Non, emmène-moi dans un établissement où ils me feront une piqûre pour en finir ». Quand je lui ai rappelé que malheureusement, en France, c’était interdit, elle s’est tournée contre le mur… Quelques jours après, elle décédait, et je pense qu’elle a tout fait pour, notamment en ne prenant pas les médicaments qui la maintenaient en vie contre son gré.

  12. une façon de plus de vouloir imposer sa volonté !
    Nous avons des représentants déjà, qui eux ont vraiment été choisis

    1. Contrairement a je crois 19 PAYS sur 27 nous ne disposons pas du vote préférentiel pour choisir nos représentants qui nous sont imposés par les commissions d’investiture des partis. Cela est une des causes de l’abstention galopante
      Nous devrions par exemple pouvoir choisir au moins entre le candidat et son remplaçant.

  13. C’est écrit noir sur blanc :les personnes souffrant de problèmes psychiatriques ,les jeunes enfants ,les personnes âgées sans pathologie …..Là est le glissement très dangereux qui se profile à l’horizon …..
    Les vieux coutent cher il va falloir s’en débarrasser quant à permettre aux déprimés de mourir c’est la mort de la psychiatrie …
    Quelle horreur !

    1. Merci pour votre conseil : j’avais oublié cette fable.
      Hélas, la macronie ne connait pas La Fontaine…

  14. Qui choisit et sur quels critères ces cent cinquante citoyens? Non, cela n’est pas de la « Démocratie » mais un simulacre. Cette question est bien trop grave pour qu’elle soit confiée à des personnes lambda voire déjà convaincues. Honte à ce gouvernement de réduire la vie à un acte comptable.

    1. Il serait bon que les journalistes (les vrais) se penchent sur leur « croyance » concernant la dignité.
      Il faudrait refuser à toute personne faisant partie de l’ADMD d’y participer car ayant des conflits d’intérêts probants sur le sujet
      ADMD : Association pour le droit de mourir dans la dignité de M Romero , monsieur qui adore Anne Hidalgo et la soutient afin de continuer de construire une ville de Paris, fière, inclusive, internationale et solidaire.et est Défenseur du mariage pour tous, entre autres.

  15. Choisir au hasard des gens qui n’ont aucune compétence sur un sujet précis et leur demander leur avis, c’est un peu comme le Conseil des ministres…

    1. Sauf que la probabilité de trouver un être humain intelligent est moins importante dans un conseil des mini stres

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