[CINEMA] Le Répondeur, dernière comédie de mœurs française, plutôt agréable

Une comédie plutôt agréable et bien menée, exempte de vulgarité.
Copyright 2025 Emmanuelle Jacobson-Roques - Le Bureau Films.
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Baptiste Mendy est un jeune imitateur/humoriste encore méconnu, néanmoins rompu aux spectacles seul-en-scène. Un soir, après une représentation, il reçoit la visite dans sa loge de Pierre Chozène, un romancier à succès, hyper-médiatisé, qui pourrait bien l’aider à faire décoller sa carrière. Admiratif de son talent, Chozène l’invite chez lui et lui révèle enfin la raison de son approche : harcelé de coups de fil, notamment de ses proches, il n’a plus une minute à lui. Pire : ces sollicitations intempestives l’empêchent de se consacrer pleinement à l’écriture de son nouveau roman. L’écrivain demande alors à l’imitateur de répondre à sa place au téléphone. D’abord réticent, Baptiste finit par accepter ; leur partenariat fonctionne un temps mais, très vite, la situation va leur échapper…

La dictature du téléphone portable

Adaptation du roman éponyme de Luc Blanvillain (Éditions Quidam), Le Répondeur, de Fabienne Godet, s’affiche de prime abord comme une innocente comédie de mœurs, légère et inoffensive, avec son lot de quiproquos plus ou moins attendus, sur la dictature du téléphone portable et l’obligation tacite d’être joignable à tout moment – rares sont ceux, de nos jours, qui ont su se soustraire à cette dérive « progressiste » de la société libérale, flexible et hyper-connectée…

Délesté de cet engin de malheur, Pierre Chozène va enfin pouvoir redécouvrir la tranquillité d’esprit, le silence et un rapport au temps qu’il avait fini par oublier. Baptiste, de son côté, aura toutes les peines du monde à gérer, sans trop faire de gaffes, le carnet d’adresses de son complice.

Le fantasme du « jeune de banlieue » au secours de la bourgeoisie…

Après Intouchables, qui célébrait avec emphase la revitalisation de la vieille France (forcément) impotente, acariâtre et « fin de race », selon les mots récents de l’inénarrable Mathieu Kassovitz, par la jeunesse issue de l’immigration, voulue plus serviable et joviale […], Le Répondeur vient nous rappeler que ces « jeunes de banlieue », les pauvres, sont toujours là pour accomplir les basses besognes mais qu’au fond, en y réfléchissant bien, ils n’ont de meilleure alliée que la bourgeoisie parisienne de gauche, tolérante, ouverte sur le monde et attentive aux plus défavorisés… Finalement, nous dit-on, l’amitié qui lie les personnages de Denis Podalydès et de Salif Cissé triomphera de toutes les difficultés et de tous les conditionnements sociologiques. Tant et si bien que l’imitateur parviendra à remettre de l’ordre dans la vie de l’écrivain et obtiendra même la couche de sa fille Elsa…

Si l’on veut bien faire abstraction de ses discours sibyllins et politiquement corrects, Le Répondeur s’avère une comédie plutôt agréable et bien menée, exempte de vulgarité. On salue, en particulier, le travail de Salif Cissé, qui a dû apprendre l’imitation aux côtés de son coach Michaël Gregorio. Sa voix, en postproduction, a été mixée à celle de Denis Podalydès pour un résultat assez bluffant.

2,5 étoiles sur 5

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Pierre Marcellesi
Chroniqueur cinéma à BV, diplômé de l'Ecole supérieure de réalisation audiovisuelle (ESRA) et maîtrise de cinéma à l'Université de Paris Nanterre

Vos commentaires

10 commentaires

  1. Eh bien ! Vous avez tous tort. Personnellement je suis une passionnée de cinéma qui a pris l’habitude de lire entre les lignes et je vais rarement voir les films grand public qui sont faits pour la France basse du plafond mais je me réjouis des pépites que j’ai decouvertes…des grands moments de bonheur

  2. Dans la même veine qu’intouchables que je n’avais pas plus vu d’ailleurs…..Donc je me félicite d’économiser une place de cinéma, je serai incapable de vous dire le prix, vu que ça fait pas mal de temps que pas allée au cinéma, le dernier film vu Les Stroumpfs 1 !!!!

  3. Bref, au final , c’est encore une incitation à la mixité raciale sans concessions .Seuls des dhimmis peuvent se réjouir en allant voir un tel film de propagande . Encore une belle démonstration de l’escalier de la tolérance de Saint Augustin …qui conduit gentiment et par renoncement à tout ce qui est fondamental .

  4. désolé mais encore de la propagande cachée qui fait la gloire de la diversité ! aucun intérêt

  5. Il n’en reste pas moins qu’en filigrane, il y a bien l’idée que les Français (de race blanche) abusent des Français ou pas (de race non blanche). Tirez en le fil et tout vous apparaîtra clairement. Et cela malgré le talent des comédiens. On ne nous la fait pas.

  6. Je n’arrive pas à banaliser des situations qui ne me paraissent pas légitime. J’ai détesté intouchable donc je vais éviter ce film. Je ne veux pas que mon cerveau s’habitue à ce genre de spectacle, c’est mon droit, mon choix et pas du tout mon monde. Avant d’être nationaliste je suis régionaliste et avant d’être régionaliste je suis departementaliste! Je ne peux pas avaler ce genre de couleuvre. Mon département se meurt je ne pense pas à sauver l’Afrique en banalisant ce type de film. J’aime votre magazine mais je ne vous suis pas pour tout, j’ai mon libre arbitre

  7. Je dis souvent que je boycotte le cinéma en général et particulièrement le cinéma français avec tous ses acteurs et actrices gauchistes et wokes,donc je persiste et signe même si BV me dit que ça n’est pas si mal et plaisant. Je reste sur mes positions de franc-tireur et donc nc pas un rond jour ceux qui nous crachent à la figure ,même si occasionnellement ils fournissent une prestation qu’on va dire de qualité ( ça reste encore à prouver)car tout ce qu’ils ont fait,dit, joué, produit avant,je n’oublie pas.Et puis, pourquoi aller payer pour un film que le service public ne manquera pas de nous imposer dans un an.

    • Tout à fait d’accord avec vous, ras-le-bol du cinéma français et de sa promotion constante de cette diversité!

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