Christianophobie : 365 millions de chrétiens persécutés dans 78 pays

Les faits ne sont, hélas, pas nouveaux et risquent même de confiner à la lassitude : une fois de plus, les chrétiens demeurent la communauté religieuse la plus persécutée dans le monde, toutes branches confondues. Le 16 janvier, l’ONG évangélique Portes ouvertes a présenté son Index de persécution des chrétiens pour 2024 où l’organisme a recensé pas moins de 365 millions de chrétiens persécutés dans 78 pays.

En tête des meurtres se trouve le Nigeria, avec 4.118 chrétiens tués en raison de leur confession, sur 4.998 au total, ainsi que 3.300 kidnappés, sur 3.906. Nous avons tous en mémoire le massacre des 23-26 décembres où des djihadistes ont massacré près de 200 personnes dans une église. Le pays figure également en troisième place pour le nombre d’églises ciblées, c’est-à-dire fermées ou détruites par les autorités (14.766, au niveau mondial, avec la Chine au premier rang). On retrouve dans ce classement une liste déjà largement connue de pays soit islamistes, soit communistes : l’Iran, l’Afghanistan, l’Arabie saoudite, la Chine, l’Inde, la Corée du Nord…

Dans l’index de 2024, les trois pays qui persécutent le plus sont désignés comme étant, dans l’ordre décroissant, la Libye, la Somalie et la Corée du Nord. Toutefois, bien qu’ils représentent la grande majorité des pays persécuteurs de chrétiens, ces pays ne sont pas les seuls, puisque des attaques djihadistes de grande ampleur et des persécutions ont également été relevées au Cameroun, en Mozambique et au Burkina Faso.

La gauche haineuse en Amérique latine

Mais l’élément le plus étonnant (et choquant) de cette liste provient de la présence de pays d’Amérique latine, pourtant de culture catholique. Parmi eux, outre Cuba, le Mexique, la Colombie et, surtout, le Nicaragua. Dirigé par le gouvernement communiste de Daniel Ortega, ce petit pays d’Amérique latine compte 50 % de catholiques et 30 % de protestants mais vit néanmoins une vaste campagne de persécution anticléricale, refusant leur reconnaissance aux universités chrétiennes, bloquant leurs comptes bancaires aux église et diocèses et ciblant 347 églises. Le pays a d’ailleurs grimpé de vingt places dans ce sinistre classements, au point que le Vatican est allé jusqu’à fermer sa représentation diplomatique le 18 mars dernier. Le mois dernier, Mgr Rolando José Alvarez Lagos, archevêque de Matagalpan, a été arrêté, jugé, condamné à 26 ans de prison et déchu de sa nationalité. Il avait précédemment critiqué le gouvernement d’Ortega. Le 20 décembre dernier, un autre évêque, Mgr Isidoro del Carmen Mora Ortega a également été arrêté… pour avoir prié pour Mgr Lagos. Enfin, le régime communiste a emprisonné quinze prêtres et deux séminaristes, finalement expulsés du pays le 14 janvier pour être accueillis au Vatican.

Des enseignements multiples

Les enseignements de ce classement sont multiples. Tout d’abord, il rappelle une vérité largement connue mais très souvent oubliée ou relativisée, le fait que les chrétiens demeurent la communauté religieuse la plus persécutée et menacée dans le monde, alors même qu’ils sont les moins défendus en Occident, que ce soit dans les grands médias, les associations ou l’opinion publique. Un traitement à comparer avec les Palestiniens ou les migrants issus de pays arabo-musulmans. Ensuite, il dévoile des tendances inquiétantes comme l’augmentation des chiffres de ces persécutions ou son extension à de nouvelles zones géographiques (notamment en Amérique latine). Enfin, en montrant clairement l’orientation des régimes politiques et des organisations persécuteurs (islamistes ou communistes dans la quasi-totalité des pays), il nous rappelle l’aspect intrinsèquement nocif et toujours actif de ces idéologies, par ailleurs largement défendues en Occident (notamment en France).

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