« Chers enseignants, quand nous unirons-nous face à l’assassinat des nôtres ? »

Samuel Paty Conflans prof 2020-10-20 à 12.38.36

Après sa lettre au ministre de l’Éducation nationale Gabriel Attal, Marc H., enseignant d’histoire-géographie, s’adresse à ses collègues. Suite aux assassinats barbares de Samuel Paty et Dominique Bernard, il déplore le manque de solidarité de la communauté enseignante et révèle une typologie des profs, partagés entre ceux qui font preuve de passivité et ceux qui (à l’extrême gauche) montrent une complaisance à l’égard de l’idéologie islamiste. Quand les professeurs comprendront-ils qu’ils sont spécifiquement visés par les terroristes en tant que promoteurs des valeurs républicaines et en tant que vecteurs de transmission de la culture et de l’identité françaises ? Marc H. interroge la profession.

Lorsqu’un cheminot ou un conducteur de bus est agressé par une racaille, cela entraîne inévitablement l’arrêt de travail de ses collègues. Ils font corps, ils sont solidaires. Depuis la Préhistoire, la condition de la survie pour une communauté, c’est de se regrouper autour de celui qui, parmi les siens, est attaqué. Ainsi, les bovidés ont cette réaction dans la savane lorsqu’ils sont menacés par un prédateur. Nous, les enseignants, serions-nous doués de moins d’empathie pour nos collègues que les buffles à l’égard de leurs congénères ? En effet, à l’école publique, il y a chaque jour des profs invectivés, agressés physiquement ou dont l’enseignement est contesté par de jeunes talibanlieusards, djihadistes en herbe et parfois sous herbe, qui les menacent de leur faire « une Samuel Paty ».

Dominique Bernard a rejoint Samuel Paty au Panthéon des martyrs de l’enseignement public : de nouveau, l’un des nôtres a été égorgé au sein même de l’ex-sanctuaire de moins en moins laïc de l’école publique et, pourtant, le corps enseignant (homophonie révélatrice…) n’a pas réagi solidairement et unitairement. Nous, les profs, avons-nous engagé une grève générale pour exiger d’être mieux protégés ? Avons-nous revendiqué ensemble l’expulsion des radicalisés de nationalité étrangère et la mise hors d’état de nuire des radicalisés français? Avons-nous, au moins, organisé une manifestation commune pour protester contre l’intégrisme islamique et défendre les valeurs républicaines ? Non, rien de tout cela n’a été mis en place, ni même évoqué.

Aujourd’hui, la typologie des enseignants se résume à deux groupes : un groupe majoritaire constitué des profs passifs et amorphes qui ne souhaitent pas s’engager contre la mouvance islamiste, une mouvance les contraignant pourtant à s’autocensurer ; un autre groupe minoritaire, mais militant et bruyant, constitué des profs de l’extrême gauche antirépublicaine qui sont devenus les compagnons de route du totalitarisme islamiste, comme leurs prédécesseurs communistes furent autrefois les compagnons de route du stalinisme.

Solidarité en service minimum 

Je m'adresse à vous deux. À toi d’abord, mon collègue, le prof passif : bien entendu, tu déplores avec sincérité la disparition violente d’un enseignant, mais tu ne t’interroges surtout pas sur les causes de l’attentat et encore moins sur les motivations du terroriste. Tu refuses la colère (« vous n’aurez pas ma haine ») et tu te résignes, tout simplement. Tu t’es juste contenté de prier pour que certains de tes élèves, plus ou moins influencés par le djihadisme d’atmosphère évoqué par Gilles Kepel, n’éructent pas trop d’obscénités pendant la minute de silence dédiée à Samuel Paty et Dominique Bernard.

Et maintenant ? Maintenant, tu fais le dos rond (comme la plupart des Français sous l’Occupation) et tu espères juste que le prochain sacrifié sur l’autel du vivre ensemble imposé, de l’antiracisme hémiplégique, de la repentance post-coloniale et de l’anti-islamophobie inquisitoriale sera un AUTRE collègue, un autre, par pitié, mais surtout pas toi ! Tu espères passer entre les gouttes (de sang). Face aux revendications (par exemple vestimentaires) des barbus, tu rases seulement les murs.

Je m’inclus dans cette catégorie car, oui, je l’avoue, je n’ai pas le courage de Cyrano partant affronter seul une centaine de spadassins à la porte de Nesle. Aux Thermopyles, les Spartiates n’étaient que 300 pour affronter les hordes perses, mais chacun des hoplites grecs savait qu’il pouvait aveuglément confier sa vie à son frère d’armes rangé à ses côtés dans la phalange, épaule contre épaule. Toi, mon collègue apathique, si jamais je m’insurgeais contre ceux qui nous tuent, serais-tu à mes côtés pour que nous nous protégions mutuellement, ou bien resterais-tu derrière moi, pour que mon corps s’interpose entre toi et le couteau ?

Islamo-gauchisme : l’haïe cité 

Toi ensuite, mon collègue le prof islamo-gauchiste-wokiste-décolonial-intersectionnel, d’ordinaire si prompt à protester contre l’administration, le ministre, le gouvernement ou la catastrophe écologique que constitue la disparition du gypaète barbu dans le Morvan : ton courant est la contestation, mais tu approuves quand les Frères musulmans déclament que le Coran est leur Constitution. Tu approuves parce que tu hais la nation française, tu hais la République et tu te hais toi-même ; alors, tu soutiens ceux qui partagent tes haines.

Tu devrais actualiser ton obsolète slogan « le fascisme ne passera pas » en « le fascisme ne passera plus », car le fascisme islamiste est déjà passé. Par toi. Oui, par toi ! Parce que depuis des années, tu psalmodies qu’il faut comprendre, sinon excuser, la violence et la radicalisation d’une frange de la jeunesse des quartiers populaires (traduire : quartiers islamisés), une jeunesse qui serait victime du racisme systémique de la très vilaine France coupable à tout jamais de crimes colonialistes et esclavagistes inexpiables.

As-tu expliqué à tes élèves que la civilisation arabo-musulmane a également été colonialiste, esclavagiste et raciste... et qu’elle le demeure, comme en témoignent actuellement les traitements dégradants dont sont victimes les migrants noirs subsahariens au Maghreb et en Libye ? Non, tu ne l’as pas fait ? Alors, tu es négationniste et tu ne vaux pas mieux que Faurisson.

Le fascisme est passé par toi encore, parce qu’entre l’assassinat de Samuel Paty et celui de Dominique Bernard, tu as continué à militer pour le port des accessoires sexistes et symboles du patriarcat salafiste que sont le voile et l’abaya. À présent, et en attendant un éventuel troisième prof égorgé, envisages-tu de t’engager pour la lapidation et l’excision parce que ce serait raciste de les interdire ? Crois-tu que c’est en soutenant l’idéologie politico-religieuse totalitaire à l’origine de l’assassinat de nos deux collègues que tu vas honorer leur mémoire ? Ne me dis pas que tu ne savais pas non plus que tu participais activement à la résurgence de l’antisémitisme ! Quand on acquiesce aux arguments des sections spécieuses de LFI, c’est qu’on est totalement à la masse (encore un homophone révélateur).

La trahison éclair

Deux enseignants égorgés par des djihadistes ! Combien t’en faudra-t-il encore, mon cher collègue d’extrême gauche, pour que tu comprennes que c’est ton frère qui gît sur le sol de la cour du lycée et qui se vide de son sang, assassiné par un nazi, un vrai, pas un fantasme inventé par Libé, Le Monde ou France Inter ?

Combien te faudra-t-il encore de profs égorgés pour concevoir que le prochain, ce sera peut-être toi, et que le cirque médiatique t’agite devant les yeux Marine Le Pen ou Éric Zemmour comme des épouvantails uniquement pour détourner ton attention du retour de la seule véritable « bête immonde » meurtrière, à savoir le fascisme islamique ?

Combien te faudra-t-il encore de profs égorgés pour que tu admettes que, même parmi tes élèves, il y a d’authentiques petits fachos irrécupérables pour lesquels tu deviendras une cible si jamais tu leur fais étudier une caricature du prophète Mahomet ou si tu déplores (en même temps que les civils palestiniens morts sous les bombardements) les bébés israéliens démembrés lors de l’attaque terroriste du Hamas ?

Combien te faudra-t-il encore de profs égorgés rituellement pour comprendre que Mélenchon (pour qui tu votes et qui a quitté l’enseignement il y a bien longtemps, lui…) ne te protégera pas ? Il encaissera d’abord cyniquement les voix des banlieues pour être élu, en surfant sur un antisémitisme en plein essor. Il t’enverra ensuite en première ligne dans un établissement situé au sein d’un quartier « sensible » (mais pas sans cible, puisque la cible, ce sera toi) ; et enfin, si jamais tu es la victime suivante, il refusera de qualifier ton assassin de terroriste. Mélenchon ne t’aime pas, il n’aime pas les profs, il n’aime que son ambition.

Toi, mon collègue d’extrême gauche qui soutiens les revendications identitaires des islamistes ici, tout en justifiant leurs violences terroristes ailleurs, ton attitude témoigne d’un effondrement anthropologique terrifiant de notre corporation et ta responsabilité est accablante : tu aiguises en partie la lisse lame avec laquelle notre prochain collègue sera peut-être égorgé.

Un jour prochain, toi qui te crois tellement supérieur d’un point de vue moral, par solidarité avec ces islamistes injustement stigmatisés à tes yeux, désigneras-tu du doigt tes élèves juifs aux tueurs en cas d’intrusion djihadiste dans ta classe?

L’étrange défaite de la pensée

L’atmosphère en salle des profs est aujourd’hui semblable à celle de la société française de 1940, décrite par Marc Bloch dans L’Étrange Défaite, à mi-chemin entre lâche passivité et connivence idéologique plus ou moins assumée avec le nouveau totalitarisme islamiste (qui a succédé aux totalitarismes nazi et communiste), tandis qu’un syndrome de Gaza semble se substituer au syndrome de Stockholm pour paralyser intellectuellement une majorité de profs. Quand ceux qui doivent apprendre aux jeunes à penser n’osent plus penser eux-mêmes, c’est qu’une civilisation se meurt.

Vos commentaires

30 commentaires

  1. « Je m’inclus dans cette catégorie car, oui, je l’avoue, je n’ai pas le courage de Cyrano ». Ok, jolies paroles, alors on propose quoi concrètement ?

  2. Jamais, hélas ! Vous demandez : « Chers enseignants, quand nous unirons-nous face à l’assassinat des nôtres ? » Jamais, en tout cas pas tant que tout ce petit monde parallèle gravitant autour de notre planète continuera à voter à gauche, par principe, par idéal républicain, par idéologie, pour éviter « le chaos ». Or, cette politique meurtrière et mortifère ne s’arrête qu’avec la fin de la macronie. Mettez Philippe, Darmanin, Attal ou même Ciotti, vous aurez toujours des serfs soumis à Bruxelles qui vous répondront, à l’instar de M. Édouard Philippe « Face à un RN, je vote communiste ». Ite, missa est.

  3. Excellent article très réaliste , mais le problème est aussi dans les universités, depuis 12 ans la dégringolade complète!!! Déjà à huit ans dans une ville que je ne citerai pas « mais qui sent bon «  »dans les AM!! les petits maghrebens font la java pendant les cours , aucun respect pour leur institutrice et les parents convoqués ne parlent même pas français!! Je n’ose même pas envisager l’avenir !!

  4. Je ne comprends pas. Les profs n’ont ils pas voté a gauche pendant des décennies? Ne sont-ils pas des gens dotés d’une intelligence normale? Donc ils ont signé pour ce qui leur arrive. Alors pourquoi se plaignent ils?

  5. Quand le Gouvernement finira t il par comprendre que ce ne sont pas seulement les professeurs parce qu’ils enseignent le respect des lois républicaines, mais TOUS LES CITOYENS FRANCAIS qui représentent la cible des égorgeurs au son de « Allah akbar » dans l’exacte mesure où ces citoyens refuseront de se soumettre aux lois islamiques à la place des nôtres …???

  6. Excellente initiative de cet enseignant, mais même si son constat est sans appel, ce qu’il constate pour son corps de métier l’est pour une trop grosse majorité de nos concitoyens. Nous devrions tous, et depuis bien longtemps ne plus accorder une seule voix à ceux qui participent de la destruction de la France. Manifester ne sert à rien quand lors d’élections on réélit les responsables de nos maux.

  7. Excellent article!!.Je viens de lire que les pourcentages s’envolaient pour le RN et marine Le PEN .Bientôt peut être on ne parlera plus de profs égorgés ni même peut être de civilisation qui se meurt; Allez mesdames, messieurs les professeurs,abandonnez vos visions Mélanchonistes et votez pour votre sécurité

    • « votez pour votre sécurité » ? Vous y croyez vraiment? Regardez Mme Mélonie qui, malgré tous ses beaux discours, est obligée de passer sous les Fourches Caudines de la commission européenne aux ordres de Van Der Leyen. Piègée par les faucons de Bruxelles tout comme le sera tous Mme. Lepen : l’Europe dans sa forme actuelle est un piège mortel pour tous les pays qui y adhèrent…à l’exception des courageux comme la Hongrie et d’autres qui se réveillent avec la gueule de bois.

    • Des conscients il y en a quelque uns, des courageux peu, des pleutres beaucoup, des qui tirent avantages financiers de la situation la majorité.

  8. Très belle lettre. Mais vous savez , Monsieur H, que par tradition les profs votent à gauche. Je me suis toujours demandé d’où leur venait cette attirance pour un parti si prompt à démolir ce que les professeurs essaient d’enseigner à leurs élèves. Essayaient plutôt, car tout ce qui fait notre passé et donc notre présent passe aux oubliettes. Faudrait pas froisser une certaine communauté. Vous avez voulu l’inclusion, le multiculturalisme, vous l’avez, avec tout ce qui va avec : les morts, les nounours et les bougies. Vous trouvez que ça en vaut la peine ? Les profs n’osent pas dire qu ils ont peur. Ils préfèrent dire  » vous n’aurez pas ma haine « . Les terroristes doivent bien rigoler!
    Quand est-ce que vos collègues vont se réveiller et comprendre qu’ils doivent voter en conséquence pour que les tueries cessent ?

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