Buzz autour d’une menace de grève des IVG

test grossesse

Tout comme la ministresse de la Santé, les féministes hystéro-compulsives ont réagi au quart de tour à l'initiative du Syndicat national des gynécologues obstétriciens de France (SYNGOF), qui a recommandé à ses membres de "se tenir prêts" à une grève des IVG. Et la provocation a bien marché.

Tour à tour, #Osezleféminisme, le Planning familial et, bien évidemment, Marlène Schiappa se sont fendus de communiqués pour stigmatiser cette "prise en otage des femmes". Sans oublier la condamnation du Conseil national de l'ordre, qui considère rituellement que les médecins n'ont qu'un seul et unique droit : soigner et fermer leurs g… Mais "si vous ne créez pas le buzz, on ne vous entend pas", se désole le docteur de Rochambeau président du SYNGOF, qui voulait alerter sur un sujet qu'il dit "trop technique pour intéresser la presse".

Or, la question est toute simple : pour un accouchement, un·e obstricien·ne (je m'y mets !) est payé 313,50 € et son assurance en responsabilité professionnelle – en raison de la judiciarisation démente de la médecine - coûte environ 40.000 €. Ce qui veut dire que les 120 premiers bébés qu'il met au monde dans l'année lui financent simplement de quoi payer son assurance.

Est-il, à ce prix-là, au moins bien couvert en cas d'erreur médicale ? Même pas. Parce que jusqu'en 2012, avant qu'un fonds commun n'en prenne en charge les dépassements, les assureurs ne couvraient que jusqu'à un certain plafond.

C'est ainsi qu'aujourd'hui, une bonne dizaine de gynéco-obstétriciens sont encore condamnés à payer des sommes non couvertes en totalité par leur assurance professionnelle ; et c'est un domaine où on compte plutôt en millions. Rappelons, par ailleurs, que quelqu'un qui s'estime victime d'un handicap par la faute de celui qui l'a mis au monde peut porter plainte pendant trente ans, auxquels s'ajoute l'âge de la majorité, soit 48 ans ! On comprend mieux pourquoi les vocations se font rares.

Mais grâce au tollé, Agnès Buzyn assure aujourd'hui que son ministère "suit le dossier de très près", tout en indiquant "qu'il ne pourra être traité efficacement que dans la sérénité nécessaire et l'esprit de responsabilité de chacun". Ben voilà…

Et que ces dames se rassurent : une grève des curettes et des aspirateurs n'est pas pour demain. Jamais, en France, même quand les plus graves menaces pesaient sur la médecine libérale, aucun syndicat n'a réussi un seul jour de grève générale. Seuls, s'il m'en souvient bien, mes confrères israéliens et belges ont réussi de tels exploits face aux petits hommes gris qui, dans ces cas-là, lèvent les bras au ciel en nous disant "Vous avez la chance de faire un si beau métier, et en plus… vous voudriez de l'argent !"

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Richard Hanlet
Médecin en retraite, expert honoraire près la Cour d'appel de Versailles

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