S’il y a bien une gigantesque manipulation de l’information, c’est le budget de l’État. Car seuls les initiés peuvent, un tant soit peu, y voir clair. Les recoupements, analyses et synthèses sont extrêmement délicats en la matière.

Combien coûte réellement l’immigration, par exemple ? Les aides et suppléments de coûts sont dispersés dans les chapitres budgétaires en une multitude de budgets opérationnels de programmes et lignes où sont savamment mélangés des emplois très différents. Tout y est fait pour que le non-initié n’y voie que du feu.

Mais de temps en temps, une petite lueur troue les ténèbres budgétaires. Ainsi ces deux petites nouvelles très récentes :
Bruno Le Maire a annoncé, dans une interview à Sud-Ouest, le 12 août, que les PME, durement touchées par la crise, vont bénéficier d’un plan de relance de l'économie qui comprendra trois milliards d'euros pour « le soutien au financement des entreprises ». « Beaucoup de PME étaient en bonne santé financière avant la crise et auront les ressources pour rembourser leurs prêts. Mais pour certaines, l'endettement est un sujet majeur que nous voulons prendre à bras-le-corps. » C’est beau comme l’antique !

Mais patatras ! En même temps, comme dirait Macron, le site politologue.com nous apprend qu’en 2018, le montant des aides de l’État versées à une multitude d’associations a dépassé les sept milliards d’euros. Comparons avec les trois milliards pour les PME !

L’évolution de cette manne est édifiante : en 2011, ces subventions s’élevaient à 1,3 milliard d’euros, en baisse par rapport à 2010. Sept ans plus tard, leur montant a été multiplié par plus de cinq. Comment expliquer une telle évolution exponentielle ?

Toujours selon ce site, qui reprend les informations des PLF (projet de loi de finances), on recense 382.110 subventions sur la période 2010-2018 et l’on constate que la dotation moyenne de l’État a été peu ou prou constante au fil des ans, mais que c’est le nombre de structures associatives qui s’est multiplié. Le montant médian des subventions oscille autour de 5.000 euros.

Notons que l’hébergement d’urgence est en tête de la croissance des dépenses et est passé de 1,2 milliard, en 2016, à 1,6 milliard, en 2018. Ceci n’est pas là que le coût de nos SDF, mais celui des clandestins généreusement accueillis. Mais comme le déclarait Gabriel Attal, alors secrétaire d’État auprès du ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, lors de son audition à l’Assemblée, en octobre 2019 : « Les associations ne sont pas un coût, un boulet, mais une chance » pour les pouvoirs publics, notamment grâce aux économies qu’elles permettraient de faire ! Il est vrai que tout ce petit monde-là vote si bien...

Il était, effectivement, légitime et urgent de subventionner l’Association des journalistes lesbiennes, gays, bi·e·s, trans et intersexes (AJL), la Société des Habous et des lieux saints de l’islam (gestionnaire de l’Institut musulman de la grande mosquée de Paris), l’Association pour la promotion des migrants de l’agglomération rouennaise, et… Pilou pétanque à Canet-en-Roussillon. Toutes ces importantes associations sont dûment subventionnées par vous et moi. Vous avez dit clientélisme de gauche ?

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13 août 2020 à 18:45

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