Autrefois, les Barbares prenaient Rome, mettaient Byzance à sac…

loup

"Cessez de rire charmante Elvire, les loups vont envahir Paris..."

Autrefois, les Barbares prenaient Rome, mettaient Byzance à sac. Aujourd’hui, ils s’en prennent au Fouquet’s ou à Christian Dior... Si l’on en croit les oiseaux de mauvais augure, cela devrait encore castagner grave ce samedi, où les plus excités des gilets jaunes veulent marcher sur l’Élysée, offrant une fois de plus aux professionnels de la guérilla urbaine l’occasion de tout casser. Pendant ce temps-là, bien au chaud dans ses certitudes anti-macroniennes en attendant le Grand Soir, la cléritude germanopratine vaticine, mollassonne sur les plateaux de télévision, où elle somnole d’un œil inquisiteur, entre les flatulences néostaliniennes d’un nouveau philosophe sur le retour ou les « humeurs » clochemerlesques d’un Cohn-Bendit en mal de remake soixante-huitard…

Même les imprécateurs patentés de la classe politique ne savent plus à quel gilet se vouer ou se couchent, dans l’attente d’illusoires tsunamis dans les urnes. En mai 68, ils voulaient refaire le monde. Aujourd’hui, ils pensent plutôt à refaire leur cuisine ou leur salle de bains… ou le plein de leur limousine pour partir en week-end sur la route du Touquet ou d'Honfleur.

Dans les lupanars cathodiques de l’agitation politique, nos appariteurs socialo-bobos ressemblent de plus en plus à des « indics » de police ou, au mieux, à des indicateurs de chemin de fer. Et ils versent volontiers une larme nostalgique sur tous les trains de l’Histoire qui leur sont passés sous le nez.

À droite, ce n’est guère mieux… « Qu’est-ce que la droite ? » quand elle ne règle pas ses comptes, s’interrogeait Denis Tillinac dans l’un de ses pamphlets. Et de constater qu’elle n’est "rien de plus qu’une suite d’allergies, […] courtes en bouche et entachées de démagogie". Peu importe si le navire prend l’eau de toutes parts et que les électeurs se jettent à l’eau. Sauve qui peut ! "Le premier qui dort réveille l’autre…", avait prévenu le génial Jean-Edern Hallier disparu trop tôt. Mais les âmes fortes ne meurent jamais longtemps.

Avant lui, Dominique de Roux avait dressé un constat sans concessions, prémonitoire : "Dans la France statufiée, qu'elle soit bourgeoise ou qu'elle s'affirme "révolutionnaire", droite, gauche, les mandarins s'arrangent entre eux, uni-latéraux jusqu'au fanatisme, pratiquant la gesticulation libérale des colonels grecs, mais prêts à ouvrir des camps de rééducation, s'ils avaient un jour le pouvoir, enflés de la considération de gens de lettres domestiques et de l'appui de quelques critiques, domestiques en sous-ordre."

Cessez de rire, charmante Elvire, autrefois, les Barbares mettaient Byzance à sac. Demain, les loups, ououh, ououh, de Serge Reggiani envahiront Paris. Soit par Issy, soit par Ivry. Les loups envahiront Paris…

José Meidinger
José Meidinger
Journaliste - Ancien grand reporter à France 3 Alsace, il passe son temps entre l’Alsace et la Grèce.

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