Aujourd’hui, 39 millions de personnes ne vivent que des revenus de l’État ou des collectivités publiques !

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Au 30 avril, la France comptait 39 millions de personnes dont les seuls revenus proviennent de l'État, des caisses sociales et des collectivités. Faisons le point :
- 3,5 millions de chômeurs toutes catégories ;
- 11,3 millions de chômeurs à temps partiel ;
- 5,5 millions de fonctionnaires (État, collectivités, caisses sociales, hôpitaux) ;
- 3,5 millions d'allocataires aux minima sociaux (RSA, ASS) ;
- 1,1 million de titulaires de l'allocation adulte handicapé ;
- 14,3 millions de retraités.

Faites le compte : ce sont près de 39 millions de personnes qui ne vivent que de revenus de l'État, sur une population totale de 67 millions, soit près de 60 %. Cela veut donc dire que 40 % des Français qui tirent leurs revenus du secteur marchand doivent assurer les revenus de 60 % d'autres. Et encore, ce chiffre ne tient pas compte des allocations que touchent les fameux 40 % qui ne vivent pas exclusivement de revenus de l'État : allocations familiales, allocations logement, prime d'activité, etc. Si l'on rapporte à la population active, c'est encore plus effrayant : sur 30 millions d'actifs, 24 millions sont actuellement dépendants des revenus de l'État...

Je tiens à être clair : la présentation que je fais de ces données statistiques ne vise pas à opposer certaines catégories de Français à d'autres. D'ailleurs, la situation de ceux qui perçoivent l'essentiel de leurs revenus de l'État est très diverse : certains travaillent, d'autres ont travaillé (retraités), d'autres sont à l’arrêt provisoire à cause du coronavirus. Je veux seulement montrer à quel point la situation actuelle est intenable, même à court terme.

Dans ce chiffre de 60 % de Français qui tirent leurs revenus de l'État, 20 % sont ceux qui sont aujourd'hui au chômage partiel, donc temporaire. En théorie seulement, car il est évident que la reprise du travail va s'étaler sur plusieurs semaines, donc le chômage partiel ne disparaîtra pas d'un coup, le 11 mai, comme par enchantement. La décrue sera progressive, délicate, il y aura, pendant encore au moins deux mois, un très grand nombre de chômeurs partiel.

Et après ? Les vacances vont arriver, on ne sait pas encore si le déconfinement autorisera la libre circulation. Mais il est sûr que la saison touristique sera terriblement gâchée, quoi qu'il arrive : la hantise de la « deuxième vague », la perte de revenus considérable des Français comme des Européens qui projetaient de visiter la France va faire de cette année 2020 une saison noire, où l'on se contentera de sauver ce qui peut l’être. Mais le plus probable, c'est qu'un grand nombre de faillites, dans l’hôtellerie, la restauration, le commerce de proximité, l'artisanat, va faire exploser le niveau du chômage en France : le gouvernement parle d'un niveau de 20 % au deuxième semestre 2020, soit le double du chômage « habituel ». De quoi provoquer une faillite du système de protection sociale, qui est d'ores et déjà plombé par les déficits de l'assurance maladie (41 milliards de déficit sur deux mois de pandémie). Et derrière, une crise sociale sans précédent, une déflagration qui va secouer notre pays et fera sans doute passer la révolte des gilets jaunes pour un gentil rassemblement de grincheux.

Olivier Piacentini
Olivier Piacentini
Ecrivain, politologue

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