Annie Cordy sacrée patrimoine vivant par la ville de Bruxelles
Annie Cordy vient d’atteindre gaiement ses 90 balais. Indéboulonnable, inusable, immuable, Annie Cordy a toujours semblé hors d’âge. Pas très jeune, mais pas très vieille non plus, entre les deux, mais pas tout à fait… Une énigme. Le relevé du compteur opéré ces jours derniers a dissipé toute ambiguïté : 2028 verra l’avènement de la première chanteuse fantaisiste centenaire. Un redémarrage de carrière avec « La Bonne du curé » devenue, pour cause d’islamisation, « La Bonne de l’imam » : "C’est encore moins commode, d’être à la mode, quand on est bonne de l’imam." Sous le voile, toujours gaie, toujours pimpante, Ali Cordy, transgenre notoire, nous contera les déboires de son métier : je voudrais mettre une mini-voilette et un niqab à trou-trous, mais il paraît que dans la mosquée, ça ne se fait pas du tout… Que de rigolade en perspective !
À l’inverse de bon nombre de ses collègues éplorées pour un oui, pour un non, Annie Cordy a eu l’élégance de ne pas envahir les plateaux télé de ses états d’âme. Un petit tour de bonne humeur et rien d’autre. La classe. À l’occasion de l’anniversaire de Line Renaud, pour lequel elle avait fait le déplacement à Paris, la boute-en-train belge a avoué ne pas être très people, ni très fiesta. "Je carbure à l’eau… pétillante quand c’est la fête." Une sobriété globale qui contraste avec la débauche de costumes farfelus dont elle s’est souvent affublée pour amuser la galerie. Extravagante sur scène, minimaliste en privé… L’alliance de ces deux extrêmes explique sans doute sa longévité.
Plus de 700 chansons, un dizaine de comédies musicales et d’opérettes, une quarantaine de films… Appréciée de la cour de Louis XIV, peinte par Vermeer, représentée dans les grottes de Lascaux, Annie Cordy méritait d’être honorée par la ville de Bruxelles. Le parc de Leken, situé en face de l’église où elle fut baptisée, porte désormais son nom. Une fresque la représentant plus précisément que sur les parois rocheuses du Périgord a également été dévoilée en présence du maire de la ville. Celle qui fut faite baronne en 2004 par le roi des Belges était émue… On le serait à moins. "C’est ici que sont mes racines, ma base, mon socle…" a déclaré l’inconsciente du « politiquement correct » en vigueur (on a frôlé le dérapage).
Avec "le boulot, le boulot, le boulot" pour devise et gage de bonne santé, Annie Cordy a cumulé, récemment, diverses participations dans trois films, un téléfilm et un court-métrage. Elle sera bientôt la narratrice d’un conte pour enfants. Toujours montée sur ressorts malgré le nonante posé sur le gâteau. "Je suis tellement occupée que quand je serai morte, je ne m’en rendrai pas compte", disait-elle à Paris Match, en 2015… Elle sera bien la seule.
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