« Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée », dixit le cartésien par excellence. Certitude qui, il faut l'avouer, semble s'éroder un peu plus chaque jour, à la faveur de nouvelles qui auraient autrefois donné lieu à d'incroyables comédies burlesques.

Il semblerait donc que la minorité des derniers tenants du bon sens soit réduite à faire la chronique quotidienne de ces faits qui, s'ils font pleurer, ont le mérite de faire rire en même temps.

Aussi a-t-on pu voir sur le site d'un mensuel local lyonnais, Lyon Capitale, une éminente inconnue voulant se faire éminence, Anne Soupa, se disant théologienne-féministe et revendiquant comme telle le droit d'être évêque laïque. Notons que la chose a été relayée par une femme spirituellement qualifiée : Marlène Schiappa.

Comme peuvent le remarquer nos lecteurs attentifs et avisés, trois choses viennent nous mettre la puce à l'oreille quant à la vaste fumisterie que constitue cette déclaration : le féminisme borné qui s'en dégage, l'aberration théologique qui en découle, le relais officiel qui la coule.

Voici les grandes lignes du programme électoral de Monseigneur ou de Maseigneurie - l'Académie planchera là-dessus.

Tout d'abord, la femme commence à prendre conscience de son rôle au sein de l’Église. Il était temps, à mon humble avis, après 2.000 ans d'existence et de femmes canonisées. Rendons grâce à la modernité, qui a pu apporter la conscience d'un rôle qui n'était pas compris par nos vénérables ancêtres.

Évidemment, le syllogisme traditionnel (et c'est bien le seul) est évoqué : il n'y a pas de prêtres, or il y a beaucoup de femmes dans l’Église, donc faisons des femmes prêtres. Des raisonnements sublimes.

Dans le même temps, notre théologienne (sic) affirme qu'une laïque peut diriger un diocèse et veiller à la rectitude doctrinale, tout en affirmant que l'on peut vivre chrétiennement sans les sacrements. Il est évident, pour tout véritable catholique, que cette femme, fort sympathique au demeurant, n'est pas plus catholique que théologienne. Pourtant, elle l'assure : « J'ai une compétence affirmée ». Bah voyons, dirait Eric Zemmour.

Elle déplore que le recrutement des prêtres soit restreint car, dit-elle, cela participe de l'intégrisation de l’Église. Quand on est féministe, savoir que près d'un quart des ordinations se fait aujourd'hui dans les instituts de la mouvance traditionnelle doit être une croix très lourde à porter. L'interview se termine avec une référence à un « Jésus révolutionnaire ». Inutile de mentionner l'affreuse marque de la théologie de la libération, condamnée et condamnable.

En somme, un tissu d'idéologie protestante, faisant fi de la Tradition catholique (deuxième source de la Révélation !), de la Sainte Écriture, du Magistère, du prêtre qui, in persona Christi, dispense les sacrements.

Anne Soupa se voulant sous-pape, et une soupape de pression libérale qui éclatera bientôt, sans aucun doute, déchaînant ses erreurs.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 03/06/2020 à 18:11.

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27 mai 2020 à 15:03

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