[ANIMAUX] Fêtes médiévales : les fauconniers menacés par une association écolo

fauconnerie

« Stop aux animaux sauvages dans les fêtes médiévales » : l’association Paris Animaux Zoopolis (PAZ) fait pression pour que cessent les exhibitions de faucons et autres rapaces. Rien d’anodin, quand on connaît le succès de ces fêtes médiévales organisées par centaines dans toute la France. Un marqueur identitaire, à l’ombre du château local ou des vestiges de fortification, avec des activités musicales, des joutes, des jongleries, de l’artisanat, des contes… et des spectacles animaliers. « Un tiers des fêtes programment des spectacles avec des animaux sauvages », assure l’association PAZ.

Une loi de 2021 a d’ores et déjà interdit ours et loups. Pour les rapaces, l’interdiction interviendra fin 2028. Sans attendre cette date, les militants de PAZ font pression sur les régions pour qu’elles cessent leur soutien financier (c’est le cas de la Normandie), sur les villes aussi : Falaise et Cerisy-la-Forêt ont abandonné les exhibitions d’oiseaux. Dernière visée, la fête médiévale de Guérande, qui se tiendra début juin. Mais voilà, Guérande se rebiffe. La ville entend conserver son spectacle fauconnier. « Il s’agira de la présentation d’un camp médiéval de fauconnier, explique à BV la mairie. Ce spectacle est proposé par des passionnés qui mettent le bien-être animal au cœur de leurs préoccupations. Les oiseaux ne sont pas stressés, mais bien traités. »

L’affamement de l'oiseau, un mythe ?

C’est toute la question, car, pour Paris Animaux Zoopolis, la captivité est en soi une maltraitance, à quoi s’ajouteraient l’affamement des oiseaux et des coups. Affirmations démenties par Jean-Louis Liégeois, qui fut longtemps responsable des faucons au Puy du Fou - une référence dans la profession. « Quand PAZ parle de la faim comme moyen de dressage, c’est totalement faux ! explique-t-il à BV. Demandez à Marie-Jo Perrec si elle avait bouffé une choucroute avant de courir son 400 mètres. Elle vous dira que non, qu’elle était en état d’appétit mais sans avoir faim. Un oiseau se traite comme un sportif de haut niveau. » Il doit être maintenu dans une bonne condition physique. D’ailleurs, « un oiseau affamé choperait toutes les maladies et mourrait, continue Jean-Louis Liégeois. Un oiseau maltraité prendrait son envol et ne reviendrait pas. » Pour lui, certains activistes de la cause animale méconnaissent le lien unique qui se crée entre le dresseur et le faucon.

Dans les faits, on ne s’improvise pas fauconnier. Il faut passer devant une commission nationale et obtenir un certificat de capacité. Les fauconniers exercent avec une autorisation préfectorale. Pour Jean-Louis Liégeois, il faut donc les laisser travailler et les communes n’ont pas à céder aux pressions. Comme Guérande, Auberchicourt (Nord) maintient sa journée médiévale (la Fête du loup le 8 mai) et témoigne des bonnes conditions faites aux oiseaux : « Le fauconnier est très strict sur le bien-être de ses animaux, confirme un responsable de la mairie à BV. Il les adore et les chouchoute. Ils sont ses bébés ! Toutes les conditions sont respectées : le public ne peut ni les approcher ni les toucher ; ils ont de l’ombre, un lieu au calme… »

Une sensibilisation à la nature - et une tradition

Pour la ville de Guérande, les spectacles animaliers ont une importance pédagogique : « Oiseau au poing, nous dit-elle, les fauconniers profitent de leurs représentations pour insister sur l'importance de protéger ces magnifiques oiseaux et leur environnement pour les générations futures. » Un point de vue rejoint par Jean-Louis Liégeois : « Les fauconniers font vivre les programmes de conservation de la nature et des associations de protection efficaces, car il en existe. » L’AVM, l’Association des voleries mobiles, par exemple, qui milite pour l’existence des fauconniers et contribue à l’étude de la faune.

Dernière utilité des spectacles de fauconnerie : faire connaître cet art ancien et son rôle dans la société médiévale. Pour PAZ, l’argument de la tradition ne compte pas : « Il est louable que les fêtes médiévales ne mettent pas en scène toutes les "traditions" historiques, telles que chasses aux sorcières, actes de torture ou massacre de chats noirs ! » Une vision du Moyen Âge qui, pour les besoins de la cause, relaie des croyances plus que des faits établis. Reconnu « patrimoine culturel immatériel de l’humanité » par l’UNESCO, la fauconnerie doit-elle subir les oukases écologistes sans broncher ?

Samuel Martin
Samuel Martin
Journaliste

Vos commentaires

29 commentaires

  1. Zoopolis association d’écolo parisiens qui n’ont jamais mis les pieds a la campagne sinon pour les vacances et encore. Donnez leur une bêche pour retourner un potager , ils elles en sont incapable ; quand aux animaux on est en droit de ce demander si ils elles ont un chat ou un chien chez eux.
    Si ont continue a les laissez faire , ils elles arriveront bien a faire fermé tout les grands parcs animaliers français qui en plus de montrer les animaux , participent a la reproduction d’espèces en voie de reproduction et a leur réintroduction dans leur milieux naturel..

  2. Toujours et encore ces écolos qui veulent se mêler de tout sans avoir eux mêmes travaillés dans les cites ou des professionnels élèvent, soignent et même font travailler ces oiseaux pour le bonheur de tous . Le rapprochement de ces animaux et de l’homme existe depuis la nuit des temps . Ces gens dit écolos ne sont que des jaloux , ce sont des pisse-vinaigre

  3. Que vont-ils encore nous inventer ces faux écolos. Quand vont-ils demander d’interdire à la terre de tourner car elle risque de se fatiguer. Leurs neurones le seront avant elle. Il est vrai qu’ils n’existent que pour enquiquiner le monde
    Victorine31

  4. Tous ces gens ne diront rien aux charmeurs de serpent ou ceux organisant des batailles Mangoustes vs Serpents.
    Pourquoi ?

  5. Avant d’éradiquer les fauconniers, ce sont les écolos qu’il faudrait éradiquer. Ont-ils pensé que sur les aéroports, ou à proximité de palaces on emploie des fauconniers pour la sécurité des avions ou rassemblements ? Les oiseaux n’ont jamais été maltraités bien au contraire. Ils feraient mieux de s’attaquer à d’autres sujets bien plus importants mais n’osent pas car il y a un risque. N’ont-ils rien d’autre à penser. Dehors !

  6. … et qui subventionne ces fameuses associations ? Cela m’étonnerait que ce ne soit que les adhérents. A partir du moment où ces spectacles ont du public, c’est que les gens n’y voient pas le mal. Ce n’est pas à quelques hérétiques bisounours de leur faire la morale.

  7. Que cette association se renseigne sur les fermes à sang pour chevaux, ce que des soi disant humains font à ces animaux est abject, immonde.

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