Ambiance de plomb dans les couloirs de la Macronie

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L'article du Point consacré à l'ambiance désastreuse régnant au sein du gouvernement semble recopié sur certains écrits journalistiques de la période 2007-2012. Ministres déprimés, ambiance pesante, arrogance présidentielle... Emmanuel Macron serait en train de nous faire un bon remake des années Sarkozy. Un membre de ministère régalien passé au confessionnal du magazine l'a chuchoté à l'oreille du journaliste : « Il commence à avoir tous les symptômes Sarko. Il méprise les gens, il les toise de son intelligence. » « Il les bat, les z'humilie, il est odieux », n'a pas osé avouer l'intéressé, dont les larmes coulaient abondamment sur la cravate.

Conformément au quinquennat précédemment évoqué, les membres de l'équipe auraient « de plus en plus de mal à supporter l'attitude cassante du Président ». Décidément, on s'y croirait. « Il prend des cours du soir auprès de qui vous savez », auraient pu avouer des huissiers du Palais.

Lors des Conseils des ministres, l'imitateur de Sarzkozy ne prendrait que rarement la parole et, lorsqu'il sort de son mutisme, préférerait s'adresser au secrétaire général de l'Élysée, Alexis Kohler, plutôt qu'au ministre concerné. Thermostat de la pièce sur moins douze. Le macronisme entre dans son ère glaciaire.

Un personnage décrit par le magazine comme « poids lourd de l'exécutif, toujours très influent en Macronie » déclare, entre deux Prozac™ : « Les ministres disent de lui qu’il se caresse devant les miroirs » nous rapporte l'hebdomadaire. Le syndrome Benjamin Griveaux enfin identifié. L'enquête progresse.

Un autre fidèle passé devant le confesseur du Point règle le compte du ministre de l'Intérieur par ces mots : « S’il a mis Christophe Castaner à l’Intérieur, alors qu’il n’a pas la stature d’un homme d’État, c’est parce qu’il pense qu’il peut faire le job lui-même. »

Seule voix apaisante dans ce festival de plaintes et rumeurs catastrophistes, le brave Bruno Le Maire qui, la tête dans le sable, déclare sobrement : « Qu’on s’occupe plus des Français et moins de politique, c’est tout ce que j’ai à dire. Évitons les commentaires intempestifs. La meilleure réaction, c’est de se taire. » Bien parlé, mon Bruno. « 3615 qui-n'en-veut du Macron » pour en savoir davantage.

Faisant fi des malaises et bruits de couloir, Emmanuel Macron n'aurait qu'une idée en tête : 2022. Et au diable municipales, sénatoriales et autres amusettes ! Les collaborateurs de sensibilité plus droitière se verraient chouchoutés au détriment des pauvres Marcheurs de la première heure. Tactique intitulée, en langage courant, « stratégie des gros sabots » ou encore « M'as-tu vu dans mon beau repli vers un électorat plus populaire ? » Un remaniement dans la direction du vent se profile. L'attitude Sarko mais pas la destinée. Imitateur et équilibriste. Pendant les travaux, le « en même temps » continue.

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Jany Leroy
Chroniqueur à BVoltaire, auteur pour la télévision (Stéphane Collaro, Bêbête show, Jean-Luc Delarue...)

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