Affrontements sur les Champs-Élysées : que cherche Emmanuel Macron ?

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Les images pourraient être les mêmes : même lieu, mêmes acteurs, mêmes motivations. Quatre ans après le mouvement des gilets jaunes, les convois de la liberté et les manifestations anti-passe vaccinal aboutissent au même désordre. Démonstration de force massive de la part d'un préfet de police qui aligne ses blindés et des effectifs pléthoriques. Mais qui ne parvient pas à éviter le chaos, comme le montrent les images d'un Clément Lanot ou d'un Rémy Buisine filmées dans la soirée.

On reparle de « nasse », d'antifas. Des lacrymogènes sont jetés à proximité de cafés, touchant des familles.

Et pour ceux qui se demandent encore quelles peuvent bien être les revendications de ces manifestants, après les gilets jaunes, le passe vaccinal, l'augmentation du prix des carburants, et après les déclarations du président de la République et son envie d'em... les Français il y a un mois, ces slogans entendus samedi soir ne laissent aucun doute : « Macron démission ».

Comment le pouvoir en est-il arrivé à nouveau à ce degré de tension et de désordre ? Gabrielle Cluzel soulignait, vendredi, sur CNews, qu'il n'avait visiblement rien appris. Ou a-t-il, au contraire, trop bien appris que, in fine, ce désordre le servait ? Dans les deux cas, sa responsabilité - et son irresponsabilité - est grande.

Effectivement, Emmanuel Macron peut cyniquement parier, au début de cette campagne électorale, sur une réédition du scénario « gilets jaunes» qui le servirait et lui assurerait sa réélection : diabolisation, instrumentalisation des groupes antifas, discrédit des manifestants, et le tour serait joué. Tout en soufflant sur les braises par ses propres déclarations ou celles de M. Beaune, il a appelé « au plus grand calme ». La ficelle est un peu grosse.

Et puis, en Histoire, les événements ne se répètent pas systématiquement à l'identique comme dans les lois physiques. Déjà, des différences entre les deux périodes apparaissent, comme l'image désastreuse des verbalisations de porteurs du drapeau français, quand celui-ci n'est pas jeté au sol par un policier.

Parier sur le désordre en pleine campagne électorale est hasardeux et dangereux. S'il devait achever son mandat sur des images et une atmosphère qu'il aurait dû tout faire, au contraire, pour faire oublier, l'opinion pourrait lui en tenir rigueur. Et ses opposants tirer bénéfice de ce combat à front renversé. En effet, il était de bonne guerre qu'un Président centriste sortant se présente comme le garant d'une continuité tranquille face aux risques de désordre ou de chaos qu'entraînerait une alternance. Or, le désordre et les blindés sur les Champs, c'est durant tout son mandat qu'Emmanuel Macron les a convoqués. Pas étonnant que ses trois rivaux de droite aient, samedi, présenté une tout autre image. Marine Le Pen, interrogée par BFM TV depuis le marché de Menton, a fustigé Emmanuel Macron, « le candidat qui démarre sa campagne avec des blindés ». Valérie Pécresse se présente, dans le JDD, comme la « candidate de l'ordre et de la concorde ». Quant à Éric Zemmour, son meeting du Morvan axé sur l'État protecteur et sa visite dans une forêt domaniale lui permettaient de sculpter sa tendance « France profonde » et « force tranquille ».

 

Frédéric Sirgant
Frédéric Sirgant
Chroniqueur à BV, professeur d'Histoire

Vos commentaires

52 commentaires

  1. Le pompier pyromane appelle au calme…. Ce serait comique si ce n’était pas aussi tragique….quand la violence outrancière vient des forces de l’ordre armées de matraques et non des manifestants paisibles brandissant seulement leur drapeau! Quelle image désastreuse d’un effrayant inversement des valeurs d’un pays dit  » démocratique  » !

  2. Mettre des blindés à ce point ? Pourquoi ne pas les faire passer aussi dans les quartier ou la France ne rentre plus ? c’est mieux de faire CH… les bons petits français qui ne cassent rien EUX !

  3. S’il est réélu cela voudra dire que les français redemande un peu plus de dictature, d’augmentation d’impôts et de taxes, de l’insécurité, de l’immigration, de l’islamisme, du terrorisme.

  4. voila ce qui nous attend si un autre que macron est élu ce dispositif est digne d’un president qui a peur de son peuple ou est passé la democratie !

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