Sur RFI, la police accusée de martyriser les « jeunes racisés »

Journalistes, chercheurs et Défenseur des droits se retrouvent et s'unissent dans leur combat anti-police.
@Rama/Wikimedia Commons
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Une diatribe anti-police, financée par nos impôts. Jeudi 10 avril dernier, le site Web de la radio d’État RFI (Radio France International) a publié un article affirmant que, dans notre pays, des contrôles policiers ont pour but d’« évincer de l’espace public les jeunes issus de l’immigration ». Rien que ça ! Le média public s’appuyait sur une étude pondue par le Défenseur des droits, autorité administrative indépendante créée en 2008 et incarnée, actuellement, par Claire Hédon. Un véritable brûlot, déjà évoqué par BV, repris sans la moindre distance ni le début d’un regard critique par RFI. Il y est question d’une « politique institutionnelle » ciblant les « jeunes racisés issus de milieux populaires », considérés dans certains commissariats parisiens comme des « indésirables ». « Ceux qui sont qualifiés d’"indésirables" sont ici "majoritairement des hommes jeunes qui sont originaires de l'immigration postcoloniale, principalement subsaharienne et nord-africaine" », a confié la chercheuse Magda Boutros, co-auteur du rapport, au micro de RFI.

À écouter cette dernière, les pratiques policières actuelles conduiraient à un véritable « harcèlement » des « racisés ». La radio cite le cas du malheureux Amadou, 19 ans et déjà 32.000 euros d’amendes au compteur. Pour quels méfaits le jeune homme a-t-il été sanctionné ? La radio ne le précise pas. L’objectif est de nous faire croire que la « multi-verbalisation » dont il a été victime était parfaitement injuste, voire raciste.

Avant d’être complaisamment repris par RFI, le sujet avait déjà été traité par Libération et Mediapart. Mais Mediapart, au moins, n’a pas laissé croire que les policiers verbalisent des gens par pure méchanceté. En dépit de son militantisme acharné, le site décolonial a admis que les motifs de verbalisation sont « multiples » et bien réels, allant du simple crachat à des infractions routières en passant par le tapage nocturne ou diurne... Est-ce donc le destin de tout audiovisuel public de servir de courroie de transmission à l’extrême gauche la plus vindicative ?

Une « étude » pondue par des militantes d’extrême gauche

Par ailleurs, il est instructif de voir qui se cache derrière ladite « étude ». Il s’agit d’une petite équipe 100 % féminine composée de trois assistantes de recherche et de deux sociologues. La première des deux chercheuses, Aline Daillère, se présente comme une grande spécialiste des questions de police. Sur le site de référence Cairn, on nous dit qu’elle s’intéresse en particulier au « transfert du pouvoir de juger que l’amende forfaitaire représente ». Un sujet d’étude parfaitement ancré dans le réel, donc. Autre fait d’armes : elle écrit pour le site d’extrême gauche StreetPress.

Quant à l’autre moitié du binôme, Magda Boutros, son militantisme n’est guère mieux dissimulé. Dans ses entretiens accordés aux blogs proches des milieux antifas, elle n’hésite pas à parler d’un « racisme systémique » qui existerait au sein de l’institution policière. En 2023, déjà, elle avait dénoncé un « système de relégation des populations racisées issues d'une continuité de l'héritage colonial », lors d’un colloque anti-police organisé à l’Assemblée nationale par… La France insoumise. CQFD.

Bombardée Défenseur des droits en 2020, Claire Hédon s’en prend, elle aussi, régulièrement à la police. Peu après sa nomination par Emmanuel Macron, l’ex-journaliste de France Inter prit immédiatement fait et cause pour les jeunes de cités qui seraient, selon le prêt-à-penser, victimes d’incessants contrôles « au faciès ». Elle suggéra alors de supprimer tout bonnement les fâcheux contrôles. « Au bout d'un moment, dans certains quartiers, pour certains jeunes, cela devient insupportable. Est-ce qu'on ne peut pas expérimenter l'arrêt du contrôle d'identité ? », proposa-t-elle . Des zones de non-droit au nom de l’antiracisme, il fallait y penser.

Une méconnaissance du sujet

Si des contrôles abusifs peuvent sans doute survenir, les discours laissant croire que les pratiques discriminatoires sont le quotidien de la police relèvent, au pire, d’une hostilité à son égard, au mieux, d’une méconnaissance de la réalité à laquelle elle est confrontée. La surreprésentation des jeunes hommes issus des minorités visibles dans les contrôles s’explique tout simplement par leur surreprésentation dans les quartiers à problèmes. Comment reprocher à nos gardiens de la paix de sécuriser en priorité les zones les plus touchées par la délinquance ?

Outre le critère géographique, ces contrôles d’identité - qui sont, dans bien des cas, exécutés suite à des plaintes de riverains ou sur réquisition judiciaire – ciblent des individus au comportement suspect, indépendamment de leur couleur de peau ou de leur religion supposée. « Je rappelle que les requérants sont souvent les habitants de ces quartiers qui n'en peuvent plus de ces comportements, affirme Abdoulaye Kanté, policier lui-même issu de l’immigration. Et ce n'est PAS une question de couleur de peau ! »

Dans un rapport sur la police et les minorités visibles, des chercheurs du CNRS mirent en évidence que les probabilités d’être contrôlé sont avant tout liées à l’âge, au sexe et au code vestimentaire. Une réalité qui déplaît aux tenants échevelés de l’antiracisme, à l’image de cette magistrate qui, fin juin 2020, remit en liberté un dealer pourtant attrapé en flagrant délit, estimant que son contrôle avait été motivé par sa couleur de peau… avant de s’apercevoir que le policier responsable de l’intervention était lui-même noir ! Penaud, le parquet plaida la « maladresse ». Il aurait cependant été plus honnête de plaider la haine du flic et l’aveuglement idéologique.

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Jean Kast
Journaliste indépendant, culture et société

Vos commentaires

30 commentaires

  1. « Moi j’me marre ». C’est tout simplement parce que tout ce petit monde (hors ceux qui ont un intérêt électoral) n’a jamais été victime de rien. Je me souviens d’un prof en Coopération dans un pays en pleine crise contre l’abjecte ex-puissance coloniale (qui s’en est hélas ruiné). Ce « rousseauiste » ne nous épargnait rien de la doxa gauchiste de l’époque jusqu’au moment où ayant voulu apporter son aide à des manifestants du « peuple », ceux-ci lui filèrent quelques baffes. Revirement « idéologique » coplet sauf qu’il persista à nous casser les oreilles…

  2. Si ces gens là ne se plaisent pas en France, la porte de la sortie leur est toute grande ouverte…..on ne les retient pas, tout au contraire.

  3. On connais le « c’est pas moi, j’le jure sur ma mère » Bravo aux policiers, ils n’en font pas encore assez, il faut leur en donner le pouvoir !

  4. Sujets bateaux traités par des fausses journalistes sous perfusion de subventions de l’état.
    Pendant ce temps là, ils veulent faire taire « Frontières ».

    • « les probabilités d’être contrôlé sont avant tout liées à l’âge, au sexe et au code vestimentaire »
      Il est probable qu’une mamie avec son déambulateur et ses mitaines a moins de chances d’être contrôlée… mais plus d’etre victime d’un « jeune »

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