2018 : La santé pour tous ?
L'année 2017 n'aura pas été marquée par des progrès majeurs en thérapeutique, même si des pistes prometteuses se dessinent avec plus de précisions telles que par exemple, l’immunothérapie dans la lutte anticancéreuse, mais plutôt par une dégradation progressive de notre système de santé.
La couverture médicale en milieu rural devient préoccupante, et les solutions proposées pour y faire face brillent surtout par leur inefficacité. Le peu de disponibilité des médecins en particulier dans certaines spécialités, s'est accru et va devenir un véritable problème de santé publique si la profession, à défaut des autorités (ARS), qui sont particulièrement incompétentes en la matière, ne trouve rapidement des solutions satisfaisantes pour les malades comme pour les médecins.
Cette dégradation du système de santé dit « à la française » (tarifs conventionnés, libre choix du médecin, liberté d'installation, liberté de prescription), ne fera que s'aggraver en 2018 si la profession ne se mobilise pas pour encourager des solutions innovantes, car il est maintenant à peu près certain qu'il ne faut rien espérer des autorités de santé qui ne désirent que formater le système afin de mieux le contrôler ; hélas les jeunes médecins se détournent de l'esprit libéral, générateur de créativité, et préfèrent se plier aux exigences des organismes payeurs en appliquant les recommandations de pratique clinique, abandonnant ainsi une partie de leur liberté de prescription pour bénéficier de primes que la sécu accorde aux bons élèves qui se plient à ses exigences.
Il faut aussi accepter de faire parfois un constat d'échec, et admettre que l'exercice libéral et la liberté d'installation ne permet plus aujourd’hui d'assurer une couverture sanitaire satisfaisante sur l’ensemble du territoire. Il faut aussi accepter de reconnaître que les médecins généralistes n'assument plus (ou très peu) la médecine de petite urgence et de dépannage dont les patients se retrouvent ainsi à faire la queue à la porte des services d'urgences hospitaliers, faute d'avoir trouvé un recours suffisant dans les structures libérales.
Souhaitons que 2018 puisse permettre à la profession de mettre en place des solutions innovantes au moins dans ces deux domaines de la distribution des soins, qui risquent sinon devenir de graves problèmes de santé publique, mais sans doute faudra-t-il attendre qu’il y ait quelques morts !
Tant que nous en sommes aux vœux, souhaitons aussi que les médecins sachent se dégager de l'emprise toute-puissante de l'industrie pharmaceutique et qu'ils sachent faire entendre leurs voix ainsi que celles de leurs patients (leurs intérêts étant intimement liés) pour initier des solutions originales, et ne se soumettent pas aux exigences léonines des organismes payeurs dont on peut craindre hélas, qu'ils ne prennent de plus en plus d'importance dans la distribution des soins et donc dans la relation médecin-malade.
Alors pour 2018, à défaut de la santé pour tous, qui ne peut être qu’un vœu pieu, souhaitons nous des soins d’accès facile et de qualité.
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