Terrorisme islamiste : les médias ont vraiment changé

Les dernières réactions aux agressions islamistes ont fait apparaître une nouvelle approche politique et médiatique du phénomène et l’on a vu, ces derniers temps, se tenir et se développer, de plus en plus nombreux, des propos nouveaux, en contraste avec les indignations immenses et graves qui étaient de mise à l’époque héroïque des Charlie, charlots et autres résistants des terrasses et cafés des lendemains d’attentat…

Et, certes, on organise encore des marches blanches, mais avec moins de monde et de conviction ; la tour Eiffel, sur ordre de la reine socialiste Hidalgo de Paris, est privée de lumière toute une nuit, mais plus personne ne s’en soucie ; on voit encore bougies et bouquets de fleurs s’entasser sur les lieux où ont péri les malheureuses victimes, mais en moins grand nombre ; et les heures de reportage qui leur sont consacrées fondent comme neige au soleil…

Non, le cœur n’y est vraiment plus, et les médias se font peu à peu l’écho d’un début de changement de pensée sur le terrorisme islamiste et ses effets, alors que les célèbres pilules de Cépassalislam ou de Padamalgame ont vu leurs ventes baisser sensiblement.

C’est qu’un nouveau concept vient de naître, qui est celui de sa banalisation et de sa normalisation, exprimées à travers la formule : « Il faut que les Français s’habituent, il faut qu’ils apprennent à vivre avec, car cela ne s’arrêtera pas… »

Exemple de ce discours, sur une chaîne de télévision — j’ai oublié laquelle, mais peu importe puisqu’elles disent toutes la même chose —, le propos tenu par un célèbre chroniqueur — mais de plus en plus de journalistes et de politiques le tiennent également. Voici à peu près ce que cela donnait : « Il faut que chaque Français se dise, tous les matins en sortant de chez lui, qu’il peut se faire renverser par une voiture, qu’une tuile peut lui tomber sur la tête ou qu’il peut aussi recevoir un coup de couteau, alors qu’il marche sur le trottoir. »

Eh oui, c’est comme ça, c’est la vie, mon brave ! Tout peut arriver !

N’en doutons pas, ce nouveau concept fataliste, avec les nouvelles perspectives économiques qu’il pourrait engendrer, est appelé à se développer dans les mois et les années qui viennent. Bientôt, les coups de couteau en pleine rue, les voitures qui vous foncent dessus, les massacres de clients dans les supermarchés au nom d’Allah seront mis sur le même plan qu’une glissade sur une peau de banane, un entartage crémeux façon BHL ou un dépassement du 80 km/h.

Et pour encore plus de banalisation, mais aussi de bénéfice économique — car, dans la France du Président Macron, tout ce qui peut rapporter de l’argent est vite repéré —, j’imagine d’autres suites lucratives. N’a-t-on pas vu se créer, déjà, une entreprise (pardon, une start-up) pour compter les manifestants de la CGT et des Insoumis chroniques ? Ainsi, une nouvelle start-up pourrait bientôt proposer à ses clients des cottes de mailles et des minerves ultrafines en acier trempé sur lesquelles aucun couteau, y compris le plus acéré, n’aurait de prise. L’heureux acheteur de ce nouveau produit vestimentaire pourrait se promener tranquille dans les rues sans risque de se faire égorger ou poignarder dans le dos ou la poitrine. En même temps, il contribuerait à la prospérité du pays et à la création de nouveaux emplois.

On pourrait appeler cette nouvelle start-up, dont on peut être sûr qu’elle sera vite cotée en Bourse, et que ses actionnaires percevront de gros dividendes, "Stop Attentat" ou "Marche Tranquille" ou encore "Jecrainsplusrien.com"...

Jean-Pierre Pélaez
Jean-Pierre Pélaez
Auteur dramatique

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