On le dit depuis des mois maintenant, cette campagne électorale est totalement abracadabrantesque (mot emprunté au Président le plus inutile dont la France se soit dotée, j’ai nommé Jacques Chirac). D’ailleurs, il paraît qu’aujourd’hui, tous les Français l’aiment ; c’est un signe qui ne trompe pas… D’accord, c’est parce qu’il est cacochyme et gâteux, mais bon, je ne suis pas sûre que Sarkozy, devenu cacochyme et gâteux, suscite un jour les affections.

Bref, c’est n’importe quoi. Du grand n’importe quoi, même. Personne ne sait ce qui sortira de la boîte le 23 avril. Quant au 7 mai, c’est un temps qui n’appartient pas à ce monde. D’ici là, Donald Trump peut avoir déclenché une nouvelle guerre de Corée, le bibendum Kim Jong-un avoir bombardé ses voisins, François Fillon s’être flagellé place de la Concorde, François Bayrou avoir été roulé dans les plumes et le goudron, Jean Lassalle et Philippe Poutou être allés chez l’orthophoniste, Marine Le Pen traînée à genoux jusqu’au Mur des Lamentations, Macron et Mélenchon devenus modestes, que sais-je encore… Tout est possible.

Et donc, perdus dans cet informe galimatias, les abstentionnistes ne cessent de voir leurs troupes grandir. Pour qui voter ? À la rigueur savent-ils – et de moins en moins – pour qui ne pas voter, mais de là à faire un choix… Alors, ils militent pour un parti de l’abstention, ce qui, j’en conviens, est un choix comme un autre.

Et puis, il y a des petits malins qui ont eu une autre idée. Une grande idée, généreuse celle-là : s’abstenir tout en allant voter à la place d’un autre.

Je vous entends d’ici : « Mais ça existe déjà, c’est une procuration ! » Oui, mais non. Là, c’est une procuration morale.

Le Monde.fr, qui relate la chose, nous explique la philosophie du collectif Alter-votants : "Mettre en relation des Français déçus du système électoral ou indécis et des étrangers vivant sur le territoire, qui ne disposent pas de ce droit pour les élections présidentielles et législatives 2017." Il faut mettre sa candidature en ligne, remplir un formulaire, et hop, on attend la rencontre miracle. "Les deux parties sont ensuite associées en fonction de leur profil et de leurs envies, l’échange qui suit pouvant aller du simple débat à l’engagement pour un vote commun." C’est une sorte de speed dating électoral, en somme.

Peut-être que si l’on n’avait pas démantelé la jungle de Calais, peut-être que si l’on n’avait pas évacué les campements sous le métro parisien, peut-être que si Grande-Synthe n’avait pas brûlé… bref, peut-être aurait-on eu pléthore de candidats. Mais pour l’heure, c’est franchement un bide : seuls 30 « couples » se sont formés.

De quoi consoler François Hollande, qui avait promis le droit de vote aux immigrés… et n’a pas tenu sa promesse. Il pourra toujours dire que ça ne les intéresse pas !

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12 avril 2017 à 15:20

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