Le gouvernement augmentera-t-il à nouveau la taxe carbone en 2020 ?

gilet jaune

Le Parisien a consacré un long article aux embarras du gouvernement en matière d’écologie. M. Macron regrette beaucoup d’avoir dû céder aux manifestants et d’avoir suspendu l’augmentation de la taxe sur les carburants en 2019. Comme le mouvement des gilets jaunes semble en déclin (il faudra voir en janvier s’il ne reprendra pas), le pouvoir ressort ses arguments éculés qui avaient pourtant laissé les Français de marbre : il faut sauver la planète, diminuer les rejets de CO2 (gaz carbonique), et, pour cela, il est impératif que le diesel coûte de plus en plus cher. Ce ne sont que les éléments de langage d’une farce, ou plutôt d’une escroquerie honteuse, car, selon WikiLeaks, l’augmentation du prix des carburants ne sert qu’à boucher les trous du budget provoqués par la diminution des charges des entreprises.

M. Macron a reçu le renfort de la fameuse pétition contre la supposée inertie du gouvernement : il n’agirait pas suffisamment contre le réchauffement climatique. Deux millions de Français l’ont signée (4 % de nos compatriotes de plus de 18 ans). Voilà bien un comportement bobo : on paraphe un papier sans valeur, dégoulinant de bons sentiments, qui reprend les arguments mensongers des « réchauffistes » sans les analyser et sans s’interroger quand les prédictions du GIEC ne se réalisent pas. (Tuvalu, qui devait être submergé en 2018, a vu sa surface augmenter !). Signer ne sert strictement à rien, mais on se congratule, on se félicite, on se croit un grand résistant et une personne admirable.

Ces bien-pensants devraient plutôt lire l’ouvrage de M. Gervais L’urgence climatique est un leurre, qui a été recensé sur Boulevard Voltaire. Si on réduisait de 30 % les rejets de gaz carbonique (au prix d’une catastrophe économique sans nom et de la faillite du pays), on diminuerait de 0,01 °C le réchauffement climatique ! Pour ma part, j’ai signé une autre pétition, demandant l’arrêt immédiat de la transition écologique, afin de sauver la France. Car financer des éoliennes qui ne produisent de l’électricité que 16 % du temps, des panneaux solaires qui ruinent l’environnement et coûteront cher à démanteler, et racketter les pauvres avec des taxes injustifiées sur le gaz et l’électricité (qui constituent le tiers de la facture totale de l’énergie) est une politique économique stupide qui produit de la dette et nous mène tout droit à l’abîme.

Le gouvernement envisage de créer une Banque européenne du climat, ce qui fait bien sur le papier. Or, si les activités vertes étaient si rentables, on n’aurait pas besoin d’un établissement spécifique ! Les banques classiques se précipiteraient pour prêter les fonds nécessaires. Si elles ne le font pas, c’est qu'il y a un loup. Créer un nouvel établissement bancaire dont il faudra abonder les fonds et garantir les emprunts risque donc d’être périlleux pour nos finances publiques car, bien entendu, les autres pays européens ne mettront pas un centime d’euro dans une affaire douteuse.

Le pouvoir envisage également d’augmenter à nouveau, en 2020, les taxes sur les carburants. Il ressortira les mêmes arguments qu’en 2018 et s’appuiera sur la pétition signée, d’ici là, par tous les bobos de France et d’Europe. Il prétextera que le pays exige cette hausse pour sauver la planète. Pourtant, le nombre de signataires ne dépassera pas 10 % du corps électoral et restera minoritaire.

Faudra-t-il ressortir, en décembre 2019, les gilets jaunes ?

Christian de Moliner
Christian de Moliner
Professeur agrégé et écrivain

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