Après la précédente divulgation, par les Archives nationales, d’environ cinq millions de pages sur l’assassinat de John Fitzgerald Kennedy, il resterait maintenant (avant le délai légal du 26 octobre 2017) quelques dizaines de milliers de pages à présenter au public. Donald Trump a donc signalé, sous réserve des avis concernés (services secrets), qu’il libérerait la sortie desdites informations.

Il a fort à parier que celles-ci ne révéleront rien de révolutionnaire, hormis sans doute quelques errements administratifs. Et elles confirmeront probablement la thèse de la balle magique qui est capable de zigzaguer et de faire machine arrière. Car on imagine mal que le FBI, la CIA et toutes les agences de renseignement ou de mystification impliquées puissent reconnaître d’éventuelles impréparations, et surtout ce cafouillage de l’enquête qui a provoqué les délires les plus pathologiques, en complicité avec des médias en mal de taux d’écoute.

Tout dépendra de la capacité de Trump à lever l’embargo sur certains documents que, nul doute, les agences vont tenter d’imposer, ne voulant apparaître incompétentes ou de mauvaise foi, au moment même où elles sont censées prouver que la Russie a "attaqué la démocratie américaine", tandis que les préparatifs d’opérations militaires en Europe centrale et baltique se cachent derrière le tohu-bohu coréen.

La remontée du sujet "JFK" est toutefois intéressante, ressemblant à un acte manqué de l’assurance-baraka trumpienne. Après tout, une élue du peuple – la flamboyante californienne Maxine Waters - vient de monter d’un cran dans ses appels à la violence verbale, usant ce week-end du jargon des snipers ou des gangsters ("Take him out"), confirmant son engagement à « éliminer » Trump… devant une foule enthousiaste.

Peut-être donc qu’une invocation des mânes de « JFK » calmerait les ardeurs des djihadistes du bien-pensé ? Y compris celles du Texan George W. Bush qui – excellent timing - a tout récemment éreinté Trump, publiquement, tandis qu’Obama faisait de même au même moment.

Trump lance-t-il un hameçon ? Les médias rappellent déjà que des proches de Trump, dont Roger Stone (rien à voir avec le cinéaste), abondaient dans l’idée selon laquelle un autre Texan (Lyndon Johnson, le vice-président de Kennedy) faisait partie de la conjuration.

Bref, quelle que soit l’information révélée sur l’assassinat de Kennedy, l’effet sera simple : chez les "gens raisonnables", l’on retiendra l’incurie de l’establishment de l’époque, et, chez les conspirationnistes-populistes-révolutionnaires, le fait que ses héritiers d’aujourd’hui seraient parfaitement capables "d’éliminer" un autre trublion : Trump.

Malgré (ou grâce à) ce climat de violence, Trump vient cependant de recevoir le soutien inattendu d’un électeur de Bernie Sanders : l’ancien président Jimmy Carter. Et sur plusieurs thèmes : "Les [très injustes] médias se sentent libres de proclamer que Trump est mentalement déséquilibré, et tout le reste, et sans hésitation ! Au centre Carter, nous avons affaire régulièrement avec Poutine sur la Syrie… il n’y a aucune preuve que les Russes aient fait basculer suffisamment de votes, si tant est qu’ils l’aient jamais fait..." Avant de conclure que Trump a hérité des crises internationales amplifiées par Obama, et que lui, Carter, sera toujours disponible pour lui servir de médiateur, en particulier sur la Corée du Nord…

Dont acte.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 07/11/2023 à 10:52.

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24 octobre 2017 à 11:25

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