Au Danemark, les migrants déboutés du droit d’asile iront sur une île

Que faire, en attente de leur expulsion, des migrants qui terrorisent la population ? Le Danemark a trouvé : les expédier sur une île !

Les quelque 2.300 habitants de Bording en avaient assez, depuis 2016, de supporter les migrants, déboutés du droit d'asile, hébergés dans un centre et qui créaient du désordre dans leur petite commune. Alors, à l'écoute de sa population et afin de pallier l'insécurité ambiante, le Danemark a décidé de résoudre le problème en les transférant, d'ici deux ans, sur l'île de Lindhomen, à 100 km de Copenhague, où ils vivront jusqu'à leur expulsion dans leur pays d'origine. Lindhomen : sept hectares jusqu'à présent occupés par des vétérinaires travaillant sur des virus.

La réaction d'Amnesty International ? Le vilain gouvernement danois « va toujours plus loin » dans sa volonté de ne plus accueillir de migrants, il met en réalité en place un « véritable lieu de détention ». À cause de lui, certains déboutés expédiés de force dans leur pays d'origine risquent d'y être « persécutés » et, le comble, en agissant ainsi, le Danemark « violerait les conventions internationales ». Déplorant, à cet effet, ne pas être certain de voir, en l'état actuel des choses, ses recours aboutir.

Au fait, pour quelles raisons ces 125 migrants n'ont-ils pas obtenu du Danemark le droit d'asile ? Parce que ces déboutés, justement, ont commis des actes de délinquance ou carrément des crimes tandis que, pour les autres, « soupçonnés ou accusés d'un délit ou d'un crime », le gouvernement danois applique tout simplement... le principe de précaution.

En outre, quel sort, une fois arrivés sur l'île, en 2021, les méchants gouvernants leur réservent-ils ? Eh bien, après une brève traversée, débarqués sur cet îlot préalablement décontaminé, ces déboutés logeront dans des locaux dont la construction est estimée à 115 millions de dollars.

Vraiment rien à voir avec les déportations de forçats des temps anciens où voler une pomme vous condamnait à rejoindre Cayenne après des mois de traversée, jamais lavé, mal nourri, enchaîné dans une cale surpeuplée, luttant contre la vermine et les épidémies. Rien de comparable, non plus, avec ces forçats anglais, grands criminels ou petits délinquants ou encore hommes et femmes injustement condamnés, expédiés pour coloniser l'Australie et dont la survie ne dépendait pratiquement que du fruit de leur labeur.

Mieux : libres en journée, ces déportés du XXIe siècle pourront prendre un ferry à destination du continent. La surveillance dont ils feront l'objet se cantonnera, pour l'essentiel, à les compter chaque soir de retour de virée.

Mais tout cela ne compte pas, aux yeux d'Amnesty International, les conditions envisagées ne s'avèrent jamais assez souples ni assez douces pour ces dangereux fauteurs de troubles. Les ferrys seraient « rares et chers », la traversée trop longue – 100 km ! - qui, par les « pointages quotidiens », les empêcheront d'aller voir leurs familles ou d'avoir des contacts avec l'extérieur ! À entendre ce « machin », on oublierait qu'il s'agit de criminels...

Un îlot tout confort pour les criminels migrants, ce serait bien ! Et des îles ou autres contrées sauvages et lointaines où ils ne se sentiraient pas "coincés", et se débrouilleraient fièrement avec quelques moyens mis à leur disposition pour pourvoir à leur survie, à la manière des valeureux pionniers ? Cela ne serait-il pas... encore mieux ? Si on ne peut plus rêver...

Caroline Artus
Caroline Artus
Ancien chef d'entreprise

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