Il est loin, le temps où Alençon (Orne) abritait les premiers pas de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus et la villégiature d’Élisabeth-Marguerite d’Orléans, petite-fille de France. À quelques pas des rues historiques du centre-ville, le quartier de Perseigne s’est embrasé dans la nuit du 27 au 28 septembre. Bilan des émeutes : 24 véhicules incendiés, un Abribus™ détruit et une centaine de tirs de mortiers lancés contre les forces de l’ordre. D’Alençon à Oyonnax (Ain) en passant par Compiègne (Oise), l’insécurité ne concerne plus seulement les grandes villes françaises mais s’étend à la France des villes moyennes.

Guérilla urbaine

Ce n’est pas la première fois que la ville d’Alençon est la proie d'émeutes urbaines. Déjà, à l’automne 2021, des délinquants du quartier de Perseigne, au sud de la commune, avaient mis le feu à treize véhicules et visé les forces de l’ordre avec des jets de pierres. Onze mois plus tard, l’histoire se répète malgré les efforts fournis par la municipalité pour aider ce quartier classé « prioritaire ». Aux alentours de 23 heures, ce 27 septembre, à la suite de l’interpellation de trafiquants, « une trentaine d’individus mènent une action coordonnée de violences urbaines, avec la volonté manifeste d’attirer les forces de l’ordre dans un guet-apens », détaille la préfecture de l’Orne. Voitures brûlées, tirs de mortiers contre les policiers et les pompiers, mobilier urbain détruit : l’UNSA Police décrit « une véritable scène de guérilla urbaine », dans son communiqué. Pourtant, loin d’être un territoire abandonné de la République, Perseigne a profité de plusieurs rénovations et aménagements au cours de la dernière décennie. Sans grand succès. « Ce quartier est devenu une citadelle de la drogue. Les violences se déclenchent car les opérations de police viennent déranger le trafic », explique Pierre-Marie Sève, le président de l’Institut pour la justice (IPJ), qui a publié plusieurs études sur la montée de la délinquance en France. Selon lui, la désindustrialisation d’Alençon est la principale cause de cette flambée de violence. Le développement de l’usine Moulinex à proximité de la commune avait attiré une importante main-d’œuvre immigrée. Mais avec la fermeture du complexe industriel au début des années 2000 et un taux de chômage de 21 %« les descendants de ces immigrés vivent désormais du trafic de drogue », résume le juriste.

Immigration, drogue et insécurité

Sur la carte de l’insécurité en France, Alençon ne fait pas exception. « Plus aucune zone n’est épargnée », remarque Pierre-Marie Sève. Depuis une décennie, de plus en plus de petites villes et villes moyennes sont gangrenées par une insécurité galopante. Blois, Mulhouse, Oyonnax… la liste des communes concernées par les violences urbaines ne cesse de s’allonger. Début septembre, à Roanne, sous-préfecture de la Loire de 34.000 habitants, une bande s’en est prise violemment aux secours et aux forces de l’ordre avant d’incendier quatre véhicules. Un mois plus tôt, Compiègne, 40.000 habitants, est devenue le théâtre d’affrontements entre les jeunes et les forces de l’ordre. Évreux, 49.000 habitants, dans l’Eure, est également le terrain de nombreuses violences urbaines. Pour le président de l’IPJ, « rationnellement, on est obligé de faire un lien entre immigration et délinquance ». À Perseigne, par exemple, 22,6 % de la population est d’origine étrangère et plus d’un quart est immigrée. Et le juriste de poursuivre : « Emmanuel Macron, avec son projet de répartir les migrants dans les campagnes, va faire augmenter l’insécurité dans les petites villes et les zones rurales. »

Face à cette insécurité, très souvent liée au narcobanditisme qui irrigue l’ensemble des réseaux criminels, les moyens mis en œuvre ne suffisent plus. D’autres politiques de lutte contre cette délinquance qui verrouille de plus en plus de quartiers doivent être menées. Comme l’écrit Michel Aubouin, ancien préfet, dans son livre 40 ans dans les cités (Édition Presses de la cité, 2019), bientôt, « la France pourra trembler, car il ne s'agira plus d'opérations de maintien de l'ordre classiques mais d'opérations de guerre exigeant des moyens dont nous ne sommes pas sûrs de disposer ». Nos petites villes bourgeoises ont bien changé...

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 01/10/2022 à 21:47.

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30 septembre 2022 à 21:10

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55 commentaires

  1. Rien de nouveau dans ce constat au sujet des violences constatées depuis des années par les habitants de ces « petites villes » ! Il faut bien comprendre que les « décideurs » au pouvoir vont accentuer leurs délires concernant ce déni face à cette gangrène pour une simple raison: l’organisation des JO à Paris.
    Rio et Londres ont « sortis le karcher » pour faire croire qu’ils avaient éradiqué ce fléau. macron a « sa solution »: disperser les migrants dans l’ensemble du pays ! Quand ce processus va être « validé », tout comme pour son idéologie au sujet du nucléaire, le désastre sera majeur …
    Stop ou encore ?

  2. Je ne sais même pas si tous ceux qui votent à gauche et vert sont les responsables de toutes ces catastrophes qui défigurent la France. Déversons les devant les résidences secondaires des bobos socialos cocos vertos détestables.

    1. Pourquoi devant ? Directement chez eux ! Il faut leur permettre de prendre le problème à bras le corps et bien sentir la situation.

  3. Arrêter l’ensauvagement des villes ne serait évidemment pas facile au point où nous en sommes, mais c’est encore très possible, à condition d’en avoir la volonté. Or il est évident que le gouvernement en place ne l’a pas et si nous n’en changeons pas ce sera de pire en pire.

  4. Juste encore quelques semaines le temps qu’ils étendent leur rayon d’action grâce au bon plaisir du Roi de l’annexe des USA Macron et la Chasse sera ouverte. En campagne, les fûts ont été graissés et vérifiés tout va bien merci

  5. Le résultat du transfert vers les villes moyennes des banlieues des grandes villes , et de l’immigration. Bientôt à la campagne, ce n’est qu’une question de temps.

  6. Au-delà du constat que tout le monde peut faire, la situation est désormais suffisamment évidente pour n’importe quel citoyen, à l’exception bien sûr de quelques paralytiques de la matière grise englués dans leur idéologie aveugle, c’est la méthode qui interpelle. Il y a une répétition des faits (divers diront ces mêmes paralytiques nommés plus haut). On a bien souvent l’impression, en parcourant les médias, qu’on a sous les yeux toujours les mêmes articles. Des voitures incendiées, des dealers, des rodéos, des pompiers caillassés, des policiers pris dans un guet-apens attaqués au mortier, des personnes fragiles agressées par plusieurs individus au profil quasi-identique, des multirécidivistes … qui récidivent, etc. C’est étrange de constater que les techniques utilisés du nord au sud et de l’ouest à l’est de la France, restent les mêmes, comme si ces individus avaient été formés ou inspirés par des méthodes de guerilla urbaine. C’est curieux et je me demande parfois si certains n’ont pas été formés par des instructeurs ou en tout cas par des personnes de retour du jihad elles-mêmes formées à l’étranger à certaines pratiques de terrain. En tout cas il semblerait que côté ministère de l’intérieur et de la justice on ait du mal à s’adapter à cette nouvelle délinquance …

  7. Il n’y a plus d’état régalien, quand on veut remettre de l’ordre on peut, voir l’exemple de Medellin qui en 2 à 3 ans est redevenu une ville calme.

  8. Et dire que Macron veut en disperser dans les camapgnes ! Maintenant pour faire régner l’ordre il va falloir passer à un cran au dessus , les gaz lacrymogènes , ça n’effraient plus personne .
    Mais , ce n’est pas avec Macron , Bruno « col roulé « et Le Gendre « sèche linge « que ça risque d’arriver

  9. A part tirer dans le tas. Je ne vois pas bien comment on pourras s’en sortir. Et encore. Nous devrions peut-être tous partir en Hongrie ou sur une île déserte, et abandonner notre pays entre leurs mains er subir la destruction massive de notre monde qui a pris tant de temps pour être construit.

    1. Si les Français ne bougent pas, ce sera soit la soumission, soit la fuite en Hongrie ou ailleurs, en laissant nos églises brûler.

  10. Nos petites villes bourgeoises ont bien changé. La faute à qui ? Cette fameuse bourgeoisie qui n’a jamais voulu écouter un certain Jean Marie Le Pen dans les années 80,quand il était encore temps pour agir. Ils votaient pour le RPR à l’époque, qui n’a jamais tenu ses promesses, quand ils ne votaient pas pour le PS. Les fameux « gauches caviar » donneurs de leçons. Aujourd’hui nous avons le résultat et comme vous le dites, nous ne sommes pas sûrs d’avoir les moyens de combattre ces délinquants. Nos dirigeants veulent faire régner la démocratie partout dans le monde (surtout dans les pays où nous avons des intérêts) mais nous sommes incapables de faire régner l’ordre chez nous. On a cru que l’on pouvait soigner un cancer avec de l’aspirine, des mesurettes inefficaces, aujourd’hui c’est la guerre, les bourgeois vivent dans des immeubles sécurisés (ceux qui en ont encore les moyens), mais tremblent dès qu’ils sortent dans la rue. Trop tard !

  11. Si nos petites villes bourgeoises ont bien changé, la majorité des populations autochtones elles sont bien dans le politiquement correct depuis fort longtemps grâce à l’UMPS, la gangrène anti France y est bien implanté, le vers pourri le fruit.

  12. Macron va donc ensemencer la violence partout sur le territoire français et nous dira que le grand remplacement n’existe pas. Seuls les aveugles et ceux qui ne veulent pas le reconnaître ne voient pas le lien entre la délinquance et l’immigration. Nous pouvons encore et encore répéter que Zemmour a raison, et que son constat sur la France ne souffre d’aucune erreur. Bref, vivement les élections avant que la révolte des français ne commence, car il vaut toujours mieux que les forces de l’ordre s’occupent des délinquants et de l’immigration plutôt que la population.

  13. Alençon est une ville d’environ 26.000 habitants. Une trentaine de racailles, seulement s’excitent. Et la France n’arrive pas à maîtriser cela? C’est pathétique.

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