Pour que vive Radio Courtoisie !

Il y a un an, en juin 2016, la crise éclatait au sein de Radio Courtoisie. Onze patrons d’émission publiaient alors une lettre ouverte au président de la station, Henry de Lesquen, pour faire part de leurs inquiétudes et de leur consternation à la suite des propos délirants tenus à l’antenne, qui ont valu à l’intéressé une lourde condamnation pénale. Depuis, la quasi-totalité des responsables de l’antenne, souvent parmi les plus anciens et les plus fidèles, ont quitté les ondes, mis dehors par le tout-puissant rédacteur en chef, ou simplement démissionnaires.

Radio Courtoisie n’est plus que l’ombre d’elle-même. À sa tête, Henry de Lesquen du Plessis-Casso, haut fonctionnaire retraité de 68 ans, fait régner depuis 2006 une discipline de fer. À la mort de son fondateur, Jean Ferré, et de Serge de Beketch, un de ses plus anciens animateurs, il a pris la tête de la station dans des conditions encore contestées aujourd’hui. Après avoir verrouillé le conseil d’administration, il a imposé sa ligne sur les ondes. Une ligne simple : très libérale sur le plan économique, mais ouvertement raciste et antisémite. Lesquen n’a cessé de proférer des propos qui, de "limites" au début, sont devenus insupportables à la fin.

Chaque émission qu’il anime est émaillée de réflexions qui dépassent l’entendement. Ses invités sont interrompus à chaque instant. Celui qui a le malheur d’utiliser un mot anglais est immédiatement repris sans vergogne. Désormais, bien peu sont ceux qui se risquent à fréquenter les studios du boulevard Murat. Plus aucun politique d’envergure ne veut passer pour complice d’un personnage qui fait mentir à la fois le nom de Radio Courtoisie et son projet initial : réunir toutes les droites.

On croyait les exclus résignés. Bien au contraire, ils n’ont jamais abandonné l’idée de mener une action contre celui qui, à leurs yeux, mène cette radio libre droit dans le mur. Face aux menaces de suppression de la fréquence FM, ils ont décidé de s’unir et mettre en œuvre une action judiciaire. On ne peut qu’espérer qu’elle sera couronnée de succès.

Dimanche 25 juin aura lieu, comme chaque année, la fête de Radio Courtoisie, annoncée à grand renfort de « bobinos » à l’antenne. Henry de Lesquen pourra sans doute s’y montrer, fier d’être le seul maître à bord d’un bateau ivre et sans passagers. Peut-être sera-ce la dernière fois. Les adhérents à l’association, support juridique de la radio, ne partagent pas tous – loin s’en faut - les positions de leur président. Nombreux sont ceux qui sont véritablement atterrés de l’orientation prise ces dernières années. Des adhérents dont les remarques ne sont jamais diffusées à l’antenne. Au contraire, les lettres de soutien qui y sont lues, rédigées dans des termes mielleux et dans un style inimitable, dégoulinent de reconnaissance envers le patron bien-aimé. Des lettres qui laissent rêveur…

Il faut souhaiter à cette radio une renaissance rapide et énergique. Soit Lesquen reste à sa tête, et dans quelques mois elle sera frappée d’une interdiction d’émission. Soit une autre équipe prend le relais et engage un travail de rénovation fondamental : modernisation, renouvellement des animateurs, ouverture à des contradicteurs libres d’exprimer, sans interruption, des idées différentes et soucieux d’engager un débat loyal, respectueux et fructueux à l’antenne. Radio Courtoisie est nécessaire dans le paysage radiophonique français. C’était la seule radio libre de toute attache financière, de droite décomplexée et aux émissions suffisamment longues pour permettre le développement d’idées intéressantes et débattues. Elle doit constituer un pôle de résistance intellectuelle et culturelle véritablement française. Que vive Radio Courtoisie !

À cet effet, une association des patrons est des auditeurs de Radio Courtoisie (APARC) s'est constituée.

Pour ne rien rater

Les plus lus du jour

L'intervention média

Les plus lus de la semaine

Les plus lus du mois