Lorsque j'ai vu passer sur les réseaux un document résumant de façon polémique les nouvelles orientations de l'éducation sexuelle à l'école, dont notre ministre a rappelé qu'elle était sa priorité, je me suis dit que c'était une blague, une exagération de complotiste nauséabond, un aiguillon des anti-système pour recruter plus large… J'avais quand même un doute. Et je suis allée vérifier. Aurais-je dû ? Chaque vérification apporte aujourd'hui son lot d'indignation et de révolte, et ce n'est pas bon pour le maintien de la paix intérieure…

Le document de référence est « Standards pour l'éducation sexuelle en Europe » de l'OMS.

La première version datait de 2010 ; la version révisée en 2018 est éditée par l'OMS, l'UNESCO, l'UNICEF, l'ONU Femmes et l'UNFPA (Fonds des Nations unies pour la population). Je ne commenterai pas la limitation géographique de ces préconisations, ce papier étant déjà plus long que d'ordinaire…

Que peut-on y lire ? Pot-pourri : « Les enfants ont des sentiments sexuels dès la prime enfance (p.23) ; entre 2 et 3 ans, ils commencent à explorer leur corps (masturbation enfantine, autostimulation) et à tenter d’explorer le corps de leurs amis (p. ex. en jouant au docteur) ; dès l'âge de 3 ans, ils testent les limites des adultes, p. ex. en se déshabillant spontanément ou en utilisant un langage à connotation sexuelle ; dès 5 ans, plus spécialement entre 7 et 8 ans, les enfants aiment montrer leurs parties génitales et veulent voir celles des autres enfants ; la sexualité des enfants est beaucoup plus large que celle de l'adulte moyen. »

Vous en voulez encore ? « Bambins 2-3 ans : ils commencent à délibérément toucher leurs parties génitales parce que cela leur fait du bien. Chez les 12-15 ans : à cet âge, les jeunes se masturbent, les garçons plus que les filles ; ils commencent à trouver les jeunes du même âge sexuellement attirants » (p. 26). Je vous laisse lire seuls la suite de ces standards prônant l'ESC, l'éducation sexuelle complète, et entièrement imbibés de théorie du genre et d'une vision hypersexualisée de l'enfance, dès la naissance. À croire qu'un célèbre libertaire reconverti en député européen en a inspiré la rédaction.

Eduscol, le site-ressources officiel de l'Éducation nationale, n'est pas en reste, et même comme souvent sur tous les sujets qui ne touchent ni à l'autorité, ni à la transmission des savoirs, ni aux conditions de travail des enseignants, il en surajoute et donne de nombreux outils aux « formateurs » pour s'approprier ces « standards » avec les élèves.

On y trouve des tutos et des activités pour les enseignants, tous tournés autour de la déconstruction des stéréotypes de genre et la promotion de la fluidité sexuelle. Une vidéo a retenu mon attention, celle dans laquelle Anaïs Bohuon pense réfuter de manière incontestable la possibilité qu'il y aurait à définir ce qu'est « une vraie femme » (« Matilda, apprenons l'égalité »).

Pourtant, il me semblait que les anthropologues, les paléontologues et les ostéo-anatomistes parvenaient à définir avec assez d'exactitude si un squelette datant de plusieurs années, siècles, voire millénaires, était celui d'un homme ou celui d'une femme. Ils peuvent hésiter, évidemment, comme c'est le cas pour Lucy, mais quand on se rappelle que ce nom lui a été donné en référence à une chanson des Beatles écrite sous LSD, on leur trouve des excuses.

Comme je suis naïve ! Tout cela, selon l'Éducation nationale et tous les intervenants qu'elle accrédite, n'existe que dans les séries télévisées. Bones est une fiction et l'anthropologie judiciaire une imposture. Dans le réel, selon les tutos mis en ligne par le ministère, on ne peut absolument pas distinguer un homme d'une femme, rien de scientifique ne permet de les identifier avec certitude, hors des constructions idéologiques et sociales imposées dans notre esprit par des siècles d'obscurantisme partisan.

Pourquoi l'école est-elle ainsi assiégée ? Le rapport de l'UNESCO intitulé « Principes directeurs internationaux pour une éducation à la sexualité », pièce maîtresse de l'« Agenda éducation 2030 », programme visant à… « éradiquer la pauvreté d'ici à 2030 » (quel rapport avec la sexualité ?), nous l'explique : « En tant que lieux d’enseignement, d’apprentissage et de développement personnel, les écoles apportent une infrastructure, notamment des enseignants vraisemblablement compétents et dignes de confiance, et des possibilités de planification à long terme par le biais des programmes scolaires officiels. […] Les jeunes considèrent l’école et les enseignants comme des sources d’information fiables. Dans la plupart des pays, les enfants âgés de 5 à 13 ans passent beaucoup de temps à l’école (UNESCO, 2008), ce qui donne aux établissements scolaires les moyens concrets d’être en contact répété et durable avec un grand nombre de jeunes issus de différents milieux. »

C'est donc le lieu idéal de la propagande, comme l'avait d'ailleurs clairement rappelé Vincent Peillon.

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28 mai 2023 à 18:00

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41 commentaires

  1. bon d’accord c’est dénoncé , c’est bien ! mais dites moi voyez vous des hordes de parents d’eleves en colere contre cette hystérie gauchiste ? chez moi en province …. que dalle !!

    1. C’est vrai : là-dessus comme sur pas mal d’autres sujets, les parents ne bougent pas. Ne sont-ils pas informés ? Sont-ils formatés ? Sont-ils inconscients ? Sont-ils résignés ? Ils ne peuvent quand même pas être tous d’accord, tandis que nous serions les derniers « résistants » à cette déferlante…

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