Uberisation des coiffeurs : les « coupes à 10 € » enterrent les salons

Ce 30 juin 2025, les coiffeurs de France se sont donné rendez-vous pour une manifestation, place de la Bastille, afin d’exiger une baisse des charges qui leur sont imposées. Depuis plusieurs mois, en effet, les salons de coiffure traditionnels sont confrontés à une concurrence qu'ils estiment déloyale et menacerait directement leur survie. En effet, les barbershops se multiplient à grande vitesse. Partout, dans les villes moyennes comme dans les métropoles, ils attirent une clientèle jeune avec des tarifs défiant toute concurrence. Pour les coiffeurs installés, cette distorsion de concurrence est devenue insupportable. D'autant que de lourds soupçons de fraude reposent sur ces nouveaux établissements.
Pour BV, une coiffeuse installée dans les Yvelines (78) résume les raisons de la colère. « Ils n'ont pas de diplôme, ne sont pas déclarés et donc ne paient pas d'impôts. » En revanche, elle déplore les charges extrêmement lourdes qui pèsent sur les salons de coiffures « traditionnels », comme le sien : « Nous demandons des charges allégées pour nous. J'ouvre le salon à 8h00, je ferme à 19h00 et je ne prends que quinze jours de vacances par an. Ce n'est pas normal de payer autant d’impôts ».
Concurrence déloyale
Au-delà de la guerre des prix, c’est la question du respect des règles qui crispe toute une profession. RMC a relayé la colère croissante des artisans, exaspérés par des établissements ouverts le dimanche ou jusqu’à tard dans la nuit, sans contrôle ni sanction. Le président du principal syndicat du secteur, l’UNEC, réclame des inspections plus nombreuses et un retour à des exigences claires : même activité, même encadrement. Les nouvelles règles mises en place en 2023 permettent désormais d’ouvrir un salon avec un simple CAP coiffure et trois années d’expérience. Le brevet professionnel, auparavant incontournable, n’est plus exigé. Résultat : l’installation de dizaines de salons qui échappent aux standards. Certains emploient du personnel sans déclaration. D’autres rognent sur la qualité et la sécurité, en particulier sanitaire. Tout cela dans un contexte déjà tendu, marqué par une hausse des coûts et une baisse de fréquentation. Le syndicat UNEC alerte : en 2023, plus de 1.100 salons ont cessé leur activité - un record. Et pendant ce temps, les barbiers prolifèrent, sans frein ni filtre.
Pratiques opaques
La situation ne se limite pas à une crise économique. Elle commence à inquiéter au-delà de la seule filière coiffure. La Dépêche rapporte la fermeture administrative d’un barbershop à Auch, après un contrôle de l’inspection du travail ayant révélé du travail dissimulé. Derrière ces devantures similaires - vitrines sombres, lettrages standard, prix dérisoires -, certains professionnels du secteur évoquent des pratiques opaques. Une coiffeuse témoigne avoir vu des employés coiffer après quelques jours à peine de présence. D’autres s’interrogent sur la rentabilité réelle de ces structures. Comment peuvent-elles survivre avec si peu de revenus officiels, dans un secteur aussi exigeant ? D'autres encore évoquent des soupçons de blanchiment. La patronne du salon de coiffure des Yvelines que nous avons interrogée fait remarquer que chez ces « barbiers », « il faut toujours payer en espèces. Le terminal de paiement est toujours en panne.... Ça sent le blanchiment d'argent », lance-t-elle. Des forces de l’ordre mentionnent en effet des liens entre certains salons et des réseaux illégaux, notamment dans les trafics de cigarettes ou de stupéfiants. Sans jeter l’opprobre sur tous les barbiers, une partie du secteur apparaît comme une zone grise, peu contrôlée, propice aux abus.
Le 30 juin prochain, les coiffeurs défileront à Paris pour alerter les autorités : selon eux, ce laisser-faire menace non seulement leur métier, mais aussi l’intégrité de tout un pan de l’économie locale. Comme les Uber pour les chauffeurs de taxi, les nouveaux barbiers qui fleurissent à tous les coins de rue mettraient en péril les salons de coiffure traditionnels, accablés par cette concurrence et les normes et charges qui pèsent sur eux alors même que les barbiers « à 10 balles » en seraient exemptés.

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38 commentaires
Chez les femmes, une technique réussie exige beaucoup de compétence et d’expérience acquise sur plusieurs années. Idem pour la coupe. Pour les hommes, une simple tondeuse suffit.
Est-il besoin d’alerter les autorités? Les dites autorités ne veulent « pas voir », ce que tous les français constatent. Coiffeurs ou pas tous les français se posent cette simple question « Comment se fait-il que ces coiffeurs prolifèrent comme cela ne s’est jamais vu en matière commerciale?
Les coiffeurs traditionnels dénoncent « Ils ne sont pas déclarés ». Fausse information ? Qu’en est-il exactement ? Toujours est-il qu’ils sont extrêmement souples dans leurs horaires. Qu’impose la réglementation ?
Nous avons la nette impression que c’est la chienlit dans le secteur. De là à supposer des trafics , donc tolérés donc de la complicité administrative voire politique…. Ce qui ne serait pas étonnant lorsque nous observons l’énorme tolérance à propos des consommateurs de drogues. Il n’y a vraiment que quelques gendarmes pour sanctionner quelques automobilistes peu chanceux.
Le locataire élyséen a soutenu de manière officieuse l’installation de l’entreprise américaine UBER en 2014 en tant que ministre des finances . Ce faisant , il a torpillé la puissante corporation des taxis parisiens , tout en privilégiant l’embauche de très nombreux jeunes banlieusards . Les coiffeurs traditionnels vont-ils connaître le même sort et être remplacés par d’autres jeunes ?
Les énarques ne comprennent absolument rien à l’économie. Son principe fondamental totalement incontournable est celui de la loi de l’offre et de la demande. Cette dernière a toujours été contestée par les socialistes. Le problème c’est que dans une économie les gens sont libres de choisir leur fourniseur. On me dira qu’en l’espèce les fournisseurs, ici les coiffeurs « Uber », ne respectent pas la loi et que, par conséquent, ils ne devraient pas exister. On peut tenir le même raisonnement pour les ménages, pour l’étudiant qui donne des cours de soutien scolaire, pour le retraité qui tond la pelouse, etc. car tous ces gens travaillent au noir. Va-t-on alors traduire en justice des gens qui ne cherchent qu’à améliorer un ordinaire souvent modeste ?
En réalité le problème est ailleurs. Comment les règles, les normes, les taxes, les charges sociales et autres joyeusetés ont-elles abouti à ce que le travail au noir devienne une activité, non seulement rentable, mais qui est en train de détruire le commerce légal. Autrement dit, l’administration par son logiciel n’est pas autre chose q’un vulgaire pousse au crime !
J’en veux pour preuve la fierté, bien mal placée, de Mme Vautrin, sinistre de la santé, qui explique fièrement que depuis que l’on a mis le paquet de cigarettes à un prix prohibitif, les ventes s’effondrent. Ce faisant, Madame Vautrin fait le bonheur des mafias qui exploitent les vendeurs à la sauvette…
» la loi de l’offre et de la demande. Cette dernière a toujours été contestée par les socialistes. » Evidemment, pour eux l’économie ne peut être que dirigée. Par eux, évidemment.
Ben après la « pizza connection » des décennies précedentes, on a aujourd’hui la « Kebabs connection » et la « Barbiers connection », qui servent à blanchir les revenus colossaux des deals structurés de quartiers « sensibles ».
Livraisons de drogues façon Deliveroo par des potes OQTF, Salons clônésaux prix cassés pour attirer le client…
Vous la vouliez, cette France déstructurée, explosée, médiocrisée, Vivrensemblisée…
Ben nous l’avons…
Comme les kebabs de province: comment paient-ils leur Urssaf et le reste en vendant dix sandwiches par jour? Tout ça ce sont des trucs où le fisc ne met jamais sont nez. Comme les éléments du train de vie de jeunes de vingt-cinq ans qui conduisent des Audi à soixante mille euros tout en étant au RSA. La paix sociale avant tout.
et pourtant ces artisans couribuent largement par leur travail à remplir les caisses de l’état et sont souvent controlés par les inspecteurs du travail et le fisc ;ma femme a été coiffeuse combien de lundis passés a faire la comptabilité ou les feuilles de paye ,elle a gardé ses premiers bulletins de salaires ,une sule ligne pour les charges sociales 6% au moment de prendre sa retraite c’etait une page entiere et differente pour chaque ouvriére ,nos enfants comme beaucoup de fils d’artisans ont préferé être salariés
Une fois de plus les gouvernements Macron et ses assemblées continuent de détruire la France et tout ce qui fonctionnait correctement pour satisfaire quelques traines-savates qui veulent tout sans payer.
Ce qui est gratuit – illégalement – pour les uns, est payé par les autres, ceux qui travaillent, cotisent, courbent le dos sous le poids d’une règlementation qui finirait par vous décourager d’être un honnête citoyen.
L’ubérisation, le narco trafic, la fraude fiscale : l’économie noire d’un pays qui va à vau-l’eau, en toute impunité.
Voilà 60 ans que je n’ai plus été chez le coiffeur: un peigne et des ciseaux..je fais ça en 5 min devant un miroir! Des tâches domestiques d’hygiène habituelle comme bien d’autres. On n’est jamais mieux servi que par soi-même!
Une forme comme une autre pour le travail au noir, mais on est en France et nos dirigeants acceptent cette perte et détournement de l’argent alors que le peuple français ne réagit toujours pas.
Voilà les coiffeurs maintenant…
Vu la coiffure arborée par certains, Un plombier ferait parfaitement l’affaire.
La concurrence déloyale devrait être suivie et sanctionnée.
Les coiffeurs ont également été les victimes de la mode. Michael Jordan et quelques autres ont lancé le crâne rasé (ou presque) qui, il est vrai, procure une réelle sensation de bien-être. Vous faites cela vous-même en 5mn avec une tondeuse qui est amortie en deux séances. En cette période difficile, toute économie est bonne à prendre.