Au mois de septembre, une campagne de promotion de la vaccination chez les adolescents sera donc menée conjointement par le ministère de la Santé et Skyrock, dont on nous dit qu’elle est la radio des jeunes. Rien n’est moins sûr ! Les affiches sont ringardes au dernier degré : quand un adolescent clame qu’il est « anti-vax », un autre personnage, emprisonné dans une bulle, lui susurre à l’oreille, tel un Jiminy Cricket revisité à la sauce Véran, qu’il est donc « pro-virus ». Manipulation tellement grossière qu’elle en serait risible si elle n’était si mensongère et, à ce titre, scandaleuse.

Cette affiche à l’esthétique ratée suggère donc que si on est « anti-vax » - l’option anti-passe n’est même pas évoquée pour mieux faire accroire qu’anti-passe et anti-vax sont des positions interchangeables –, on est donc pro-virus : autant dire pour la guerre, la famine, l’invasion de sauterelles et Tchernobyl en même temps. Toujours plus loin dans l’Absurdie, histoire de faire perdre, un à un, tous ses repères à une jeunesse pourtant en construction. Et toujours plus loin dans l’instrumentalisation politique honteuse d’une maladie virale : l’anti-vax est pro-virus, le patriote est raciste, l’homme blanc est sûr de lui et dominateur - et, à ce titre, coupable a priori.

La vaccination est présentée ici comme un enjeu éthique, conférant un positionnement social, voire identitaire, à une jeunesse fortement fragilisée : ce n’est plus un enjeu de santé ou un acte médical. Le camp du bien est celui des pro-vax, assimilés aux pro-passe (eh oui, nous aussi, on peut jouer au sale jeu des amalgames !), il a succédé aux antiracistes, auxquels avaient eux-mêmes succédé les grétinistes.

Dès lors, tout naturellement, pour renforcer ce phénomène de « meute » auquel il est si difficile d’échapper quand on est adolescent, un bandeau surmonte l’affiche : « Toi aussi, mentionne un ami à toi « pro-virus ».

 

Mentionner signifiant donc, ici, dénoncer, clouer au pilori, le « pro-virus » doit être montré du doigt pour mieux être désigné à la vindicte populaire. Pour la prévention du harcèlement scolaire, on repassera, chapeau l’artiste ! Manipulation bien crasseuse, d’autant plus sale qu’elle s’attaque à de jeunes adolescents.

Mensonge, également.

Lundi matin, au micro de Sonia Mabrouk, sur Europe 1, le professeur Éric Caumes, pourtant grand zélateur du vaccin, reconnaissait, après tant d’autres, que l’immunité collective par le vaccin est un inatteignable. Cet objectif revendiqué par Olivier Véran, il y a à peine un mois, devenu vérité médicale d’État est donc une chimère, l’un des arguments en faveur de la vaccination de toute la population, prétexte au passe sanitaire, s’effondre.

Doit-on, alors, vacciner les adolescents au moins pour leur bien, comme c’est le cas des vaccinations contre la polio ou la variole ?

Sur le plateau de Pascal Praud, lundi matin, le Pr Jean-Michel Claverie s’est violemment insurgé contre la vaccination des enfants contre le Covid-19, car « l’immunité qui est naturellement acquise par les enfants est de meilleure qualité, plus durable et plus générale parce qu’elle ne repose pas uniquement sur un composant du vaccin […] C’est une immunité qu’on acquiert au niveau des muqueuses, ce qui est très important pour les maladies respiratoires. »

 

Et pour ceux qui n’auraient toujours pas compris : « Vacciner les enfants pour ne pas avoir à vacciner les 80 ans […] c’est comme demander aux gens qui ne font pas de vélo de porter un casque ! » Ça va sans dire, mais ça va visiblement mieux en le disant !

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06 septembre 2021 à 19:45

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