« Quand trois partis disent la même chose, la logique est de les dissoudre et d’en former un seul »
Quatre mois après le lancement du collectif rassemblant des élus et des adhérents du Rassemblement national, de Debout la France mais aussi des Républicains, Jean-Jacques Édard, maire LR de Cavignac (Gironde), coprésident de Pour la France, fait le point pour Boulevard Voltaire.
Comment est né Pour la France ?
En entendant les discours de diverses composantes de la droite, il m’est apparu que Wauquiez, Le Pen et Dupont-Aignan disaient quasiment la même chose sur des sujets majeurs de société. Marine Le Pen a revu sa copie vis-à-vis de l’Europe. Elle ne parle plus de sortir de l’Europe. Je me suis donc dit qu’il fallait arrêter d’être à trois pour dire les mêmes choses. Quand trois partis disent la même chose, la logique est de les dissoudre et d’en former un seul.
Est-ce avec cette idée que vous vous êtes rapproché du Front national de Gironde ?
C’est en partie pour cela. Il y a aussi eu les résultats des primaires. À gauche, les gens de gauche ont exprimé avec Hamon la volonté d’élire un homme de gauche. À droite, avec Fillon, les gens ont exprimé la volonté d’élire un homme de droite.
Je souhaite rappeler que si Fillon n’avait pas été torpillé en vol pour une chose stupide, cet homme de droite serait probablement Président aujourd’hui. Il avait, en tout cas, de grandes chances. Et tout le monde se fout, aujourd’hui, de l’affaire Penelope. Elle est totalement enterrée.
Comment réagissez-vous aux tensions en haut lieu chez Les Républicains, en particulier entre Wauquiez et Calmels ?
Je pense que Virginie Calmels est déchirée entre Alain Juppé et le parti en sa qualité de numéro 2.
Juppé n’a pas renouvelé son adhésion chez Les Républicains. Il est en train de préparer une campagne multicolore à Bordeaux, certainement avec La République en marche. Un certain nombre des grands pontes vont quitter Les Républicains, comme Bertrand, peut-être Raffarin, Pécresse. Le parti est en train de se droitiser. Ça me va bien.
Nous sommes à un moment où le patron des Républicains a un langage qui fait penser au RPR d’il y a trente ans, des Chirac ou des Pasqua. Pasqua disait : « Nous allons terroriser les terroristes. » Même s’ils sont rigolos, on aime bien entendre ces propos-là. Wauquiez arrive à tenir ce genre de propos.
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