Toute honte bue, François Hollande plastronne encore !

Il se voulait Président ordinaire. C’est la seule promesse qu’il aura tenue, et bien au-delà de ses engagements, ignorant, lui aussi, ce qu’est l’ordinaire des Français. François Hollande, en cette matière, aura seulement poussé la "beauffitude" au summum de la caricature.

Son mandat achevé dans un rejet sans précédent du politique et des "élites" gouvernantes, les partis blackboulés et le sien littéralement pulvérisé par sa faute, il n’a même pas pu se représenter et, sans rien voir venir, s’est fait damer le pion par le petit génie qu’il avait installé dans la place.

Plus fort encore, aveuglé par son désir naïf de séduire en permanence "la grande presse", il s’est confessé quotidiennement à deux journalistes du Monde qui en ont fait un livre, Un Président ne devrait pas dire ça..., pensant que ce déballage indécent favoriserait sa réélection ! François Hollande a toujours préféré le monologue devant les journalistes au dialogue social.

C’est plus fort que lui : il faut qu’il pose, qu’il joue l’avantageux en feignant d’être modeste. Quand il n’a plus de micro, il prend la plume, parcourt la France des supermarchés puis celle des ronds-points, se raconte à qui veut l’entendre… gilets jaunes ou étudiants, tout est bon. C’est ainsi qu’il se produisait, mercredi dernier, devant ceux de Sciences Po. Quand on peut se targuer d’une telle réussite, il est normal de donner des leçons, non ?

Interrogé, la veille, dans Le Soir (quotidien bruxellois), il déclare ainsi, à propos des gilets jaunes, qu’il a rencontrés à plusieurs reprises : « Ce mouvement a traduit une volonté de prise de parole et des revendications, dont beaucoup traduisent un besoin de reconnaissance et de dignité pour lesquelles il faut maintenant trouver un débouché. » Il a vite oublié ce que le pays doit à sa politique désastreuse, notamment, durant son quinquennat, une hausse du chômage de 18 % dans la catégorie A et 24,7 % dans les trois catégories A, B et C. Voilà pour le volet social. Quant au volet fiscal, ce fut le matraquage systématique qui a conduit à l’actuelle exaspération.

Ce 6 février, donc, François Hollande était censé traiter de « L’Avenir de la social-démocratie en France et en Europe ». Mais Monsieur "petites phrases" a ses démons qui le démangent : la pipelette en lui n’est jamais en sommeil, alors il s’est, une fois de plus, posé en frondeur pour dézinguer à tout va. S’en est pris à l’actuel patron du PS, Olivier Faure ! Comme écrit Sophie Coignard dans Le Point : « Il oublie simplement que c'est lui, François Hollande en personne, qui a contribué, depuis l'Élysée, à la liquidation du PS, dont Olivier Faure n’a hérité que des ruines à peine fumantes. »

Sur la crise actuelle, il avait tout vu venir : « Comme Président, je savais que la question du prix des carburants était très sensible. Je sentais bien que cette question pouvait être, si je puis dire, inflammable. » On se tord de rire… Il a juste oublié que la taxe carbone, c’est lui !

Enfin, Sarkozy dans le viseur, Hollande fustige son prédécesseur qui ose donner des conférences rémunérées. Pas lui ! Pas ça ! Sauf qu’il s’est fait prendre : une première conférence à Séoul, en octobre 2017. Il a reversé l’essentiel à sa fondation, a-t-il dit.

Combien ? Et la fondation, c’est qui ? C’est bibi ?

Mieux que cela. La Lettre de l’Expansion nous apprend que François Hollande a créé, en ce début d’année, une SARL unipersonnelle nommée RDPA, pour Réflexions, débats, perspectives et analyses, spécialisée dans le secteur des arts et du spectacle vivant. Comme il est peu probable qu’il prépare un tour de culbuto au Cirque d’Hiver, celle-ci a pour objet de « participer à des colloques, des conférences, des séminaires ou des réunions internationales ». Généralement très bien rémunérées. S’y ajoutent "la rédaction, l'édition, la promotion et la vente de tous types d'ouvrages ou autres créations intellectuelles".

Allô, Julie, si tu m’entends…

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Marie Delarue
Journaliste à BV, artiste

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