Thomas Pesquet : vers l’infini et au-delà !

Thomas Pesquet

Cela s’est passé hier soir, en pleine nuit, vers les 4 heures du matin. 3 heures sur le méridien de Greenwich (que les anglais nous imposèrent au détriment de celui de Paris) mais 22 heures sur les eaux du golfe du Mexique car, faut-il le rappeler, la Terre est ronde et elle tourne ! Le commandant Thomas Pesquet nous est revenu de son odyssée spatiale. Six mois à flotter dans l’espace... dans l’espace réduit de la Station spatiale internationale. On ne peut qu’imaginer le plaisir qu’il a dû ressentir en respirant les embruns marins puis les effluves du plancher des vaches. À sa place, on serait même tentés de brouter de l’herbe terrienne en meuglant de ravissement tout en se trouvant péniblement écrasés par les retrouvailles avec la pesanteur terrestre.

Six mois dans l’espace, cela doit vous changer un homme !

Michel Jonasz l’avait chanté : « Unis vers l’uni [...] On s'balade dans l'atmosphère sur une sphère »... et on l’observe dans l’ISS dans une révolution copernicienne. De son hublot, Thomas Pesquet a dû être subjugué par sa beauté comme être effrayé par sa fragilité lors des incendies de l’été qui furent si puissants qu’il put les observer de sa hauteur cosmique.

Nous n’allons pas bouder notre plaisir pour le retour de l’enfant prodige. La France déliquescente sait encore produire des hommes de cette envergure. Il faut le reconnaître, Thomas Pesquet est notre meilleur représentant en orbite. Bien sûr, il y a toujours des esprits chagrins. On peut déjà entendre la petite voix aigrelette des écolos indignés : « Que de vaines dépenses alors que la misère rôde sur la planète ! Cramer 100 tonnes de propergol pour s’envoyer en l’air et, une fois arrivés à destination, jouer au petit chimiste et au petit physicien. Quelle honte ! » Très cohérent avec leurs déclarations précédentes comme celle du maire de Poitiers, Léonore Moncond'huy :  « L'aérien ne doit plus faire partie des rêves d'enfants aujourd'hui. » Qu’en dira Sandrine Rousseau ? Lao Tseu - à moins que ce ne soit Confucius - pourrait lui répondre : « L’idiote regarde le doigt quand on lui montre la Lune. » Regarder le doigt de trop près, c’est se le fourrer dans l’œil, tandis que regarder la Lune, c’est se donner un but à atteindre. Ce but n’est pas qu’une esthétique aventureuse. Beaucoup de retombées qui ne seront pas radioactives mais bénéfiques pour la science et, donc, pour toute l’humanité. Elon Musk peut avoir tous les défauts d’un démiurge autant génial que dément, il contribue à sa manière à l’aventure humaine avec son entreprise SpaceX d’où est issu le système Blue Dragon. C’est ce que l’Histoire retiendra.

Demain, Thomas Pesquet décrochera la Lune, base de lancement pour la conquête martienne afin de répondre à une des questions essentielles : la vie y est-elle apparue et, si c’est le cas, sa structure est-elle similaire à la nôtre ? Toujours aller voir là-bas si nous y sommes - nous ou des briques de nous - et enfin savoir si nous sommes seuls ou bien accompagnés... ne serait-ce que par des bactéries archaïques.

Alors, commandant Thomas, continue ta trajectoire vers l’infini et au-delà.

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