Tests salivaires : la cacophonie se poursuit

test salivaire

Dans quelques années, on rira (ou pas) de cette gestion chaotique de la pandémie lorsqu’il sera temps d’en tirer des conclusions. À cette liste de nouvelles injonctions vient donc s’ajouter la question des tests salivaires. Le ministre de l’Éducation nationale indiquait, sur BFM TV, qu’« entre 50.000 et 80.000 tests salivaires » allaient être effectués avec pour objectif d’en pratiquer 300.000 par semaine à l’école. L’histoire ne disait pas (encore) de quelle manière ils allaient être effectués, compte tenu du manque de personnel affecté.

Or, une « notice pour l'organisation du recueil salivaire dans les écoles » relayée sur Twitter par Guislaine David, porte-parole du syndicat SNUipp-FSU, met en lumière les intentions du gouvernement.

La note précise donc que l'encadrement de ces tests sera « assuré par les personnels de l'Éducation nationale ou des collectivités territoriales ». Ainsi donc, tandis que l’école connaît de plus en plus de difficultés à remplir son rôle d’instruction, que le niveau scolaire est en dégringolade, les professeurs devraient rogner sur leur temps de cours pour prélever les tests eux-mêmes. Est-ce vraiment leur rôle ? Dans une interview accordée au Parisien, Guislaine David s’interroge : « Cela pose une foule de questions sanitaires : est-il prévu des équipements de protection ? Un nettoyage des locaux servant aux tests où les enfants auront émis une multitude de postillons? Quelles consignes d'aération pour empêcher l'aérosolisation [NDLR : le virus « voyage » dans l'air au travers d'aérosols] ? »

Jugée plus adaptée à « un public qui est plus fragile et parfois plus réticent au test nasopharyngé et aux désagréments qu'il peut provoquer », dixit Jean Castex, cette méthode des tests salivaires ne suscite pas l’accueil favorable espéré. Pour tempérer la polémique, le ministère de l’Éducation nationale se veut rassurant et préfère évoquer le « volontariat » : « Le directeur académique peut demander un renfort à l'ARS. » Une dernière question reste cependant en suspens, dans la mesure où ces prélèvements sont soumis à une autorisation parentale, quid des élèves qui ne seront pas dépistés ? Seront-ils mis de côté ? Interrogée par le Figaro, Guislaine David poursuit : « Imaginez, sur une classe de 28 élèves, huit n'ont pas l'autorisation de se faire tester. Comment voulez-vous qu'un professeur quitte sa classe pour aller s'équiper, faire passer les tests. Qui va s'occuper des huit enfants restants ? »

Iris Bridier
Iris Bridier
Journaliste à BV

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