Souveraineté numérique : choisir entre protéger l’Europe ou la livrer aux USA

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Les Horaces sont un cercle de hauts fonctionnaires, hommes politiques, universitaires, entrepreneurs et intellectuels apportant leur expérience à Marine Le Pen, fondé et présidé par André Rougé, député français au Parlement européen.

 

Menacer d’interdire X et TikTok en France, telle est la proposition du ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, porte-voix fidèle de la doxa bruxelloise. En ce domaine, la Commission européenne et ses relais au gouvernement jouent, hélas, un double jeu aussi hypocrite que liberticide : instaurer une censure à géométrie variable afin de taire les voix qui leur déplaisent, tout en laissant sciemment des puissances étrangères contrôler nos infrastructures et accaparer nos données stratégiques. En effet, deux dossiers brûlants passés inaperçus du grand public menacent directement notre indépendance numérique.
Le premier concerne le Data Privacy Framework, véritable braderie des données personnelles orchestrée par la présidente de la Commission européenne. Le second est celui de la certification du nuage (cloud) européen, qui, dans sa version actuelle, pourra soumettre nos données stratégiques aux lois d’espionnage américaines.
C’est donc la vie des citoyens et la souveraineté de l’État qui sont directement touchées, bien plus gravement que par une suspicion d'ingérence sur des propos en ligne.

Une menace pour nos données

Depuis les révélations d'Edward Snowden, en 2013, sur la surveillance de la NSA américaine, nous savons que les États-Unis s’arrogent le pouvoir d’espionner leurs alliés jusque dans leur droit, en premier lieu grâce au FISA Act. La section 702 de cette loi permet de surveiller les communications des étrangers sans autorisation judiciaire. Il a d’ailleurs été révélé que les États-Unis avaient espionné des dirigeants européens, dont Angela Merkel, et tenté de pirater l’Élysée, en 2012.
Malgré l'invalidation, par la Cour de justice de l’Union européenne, de deux précédentes tentatives similaires, la Commission européenne a adopté, en juillet 2023, le Data Privacy Framework. Ce nouveau système d'échange de données entre les États-Unis et l'Europe, fondé sur l’idée que les données des Européens sont autant en sécurité aux États-Unis qu’en Europe, sape la souveraineté française. À titre d'exemple, en janvier 2024, la CNIL a dû accepter que le Health Data Hub, centralisant les données de santé des Français, soit hébergé par Microsoft.

La certification du cloud européen : un enjeu stratégique

Plus de 70 % des données des entreprises françaises sont hébergées par des géants américains Amazon (AWS), Microsoft (Azure) et Google (Cloud). Les plus grands acteurs européens, comme SAP et Deutsche Telekom, ne représentant que quelques pourcentages. Nombre d’acteurs français stratégiques, attirés par les promesses des technologies cloud, sont ainsi passés aux cloud des GAFAM, comme Airbus, Veolia, la SNCF ou Air liquide. Il y a peu, c’est EDF qui envisageait de confier rien moins que les données de maintenance de ses centrales nucléaires au cloud d’Amazon.
La certification EUCS (European Cybersecurity Certification Scheme) devait garantir que les clouds européens soient enfin protégés des lois extraterritoriales. Mais en février 2024, sous la pression de l’Allemagne, des Pays-Bas et de l’Irlande, cette exigence a été retirée, rendant ainsi les données sensibles des entreprises françaises – projets industriels, infrastructures critiques, santé – vulnérables.

La souveraineté numérique française : une priorité, un impératif

La maîtrise de nos données étant une question de sécurité nationale et de compétitivité économique, la France devrait donc se battre pour obtenir d’abord le retrait du Data Privacy Framework, ensuite une certification cloud européenne stricte à même de garantir que les prestataires protègent les données contre toute ingérence étrangère et, enfin, un soutien renforcé aux acteurs français et européens du cloud.
Nos données de santé, nos secrets industriels et nos infrastructures critiques doivent rester sous contrôle national. Cette question centrale ne peut être abandonnée à des compromis technocratiques hasardeux ou biaisés par l’influence d’acteurs étrangers. Il en va, en effet, de notre sécurité et de notre avenir : la souveraineté numérique est à la démocratie ce que la souveraineté territoriale est à la nation. Parce qu’il est temps d'agir avant qu'il ne soit trop tard, nous appelons donc à un sursaut national et à un véritable engagement politique pour retrouver l'indépendance numérique de la France qui doit être à la tête du combat pour une Europe de pays souverains.

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Les Horaces
Les Horaces sont un cercle de hauts fonctionnaires, hommes politiques, universitaires, entrepreneurs et intellectuels apportant leur expertise à Marine Le Pen, fondé et présidé par André Rougé, député français au Parlement européen.

Vos commentaires

8 commentaires

  1. C’est peut-être le moment de s’interroger sur l’adéquation des recherches de nos chercheurs et les objectifs stratégiques raisonnables qui ne devraient même pas être divulgués. Le pays n’a plus de frontière, l’Europe non plus tant que la bien pensance censurait les réseaux, tout allait bien. Tout à coup, c’est la cata. On reste admiratifs devant la prévoyance de nos décideurs.

  2. On commence à se réveiller quand les autres ont déjà parcouru des milliers de kms. L’I.A. domine déjà le monde, que ça plaise ou pas.

  3. Comme ils ont raison !
    Cela fait 50 ans que cette protection des données devrait être mise en place.
    Les américains font tout pour capter les données (et secrets) de l’Europe.
    Je ne comprends pas les entreprises qui utilisent Office 365. Toutes leurs données sont sous droit américain.

    • Eh ! Juste un peu de reflexion. Les « data » sont Européennes ? Vous êtes probablement partisan d’un nouveau « Plan calcul » pour nous protéger ?

  4. Oh = être espionné par l’État français ou par les USA, cela change pas beaucoup!
    On ne pourra rien lire, rien voir sans se faire agresser si ce que l’on lit, ou voit ne correspond pas aux volontés de ceux qui se prennent pour des élites. (il suffit de voir comment ils ont annulé les élections en Roumanie parce que le résultat ne leur plaisait pas!)

  5. Compter sur l’Europe et compter sur Macron pour l’indépendance et la souveraineté, en quel que domaine que ce soit, c’est compter sur des serpents pour soudain nous injecter l’antidote du venin qu’ils perfusent depuis 50 ans … il faudra des gens libres, de la vraie droite, et refonder l’Europe des Nations . Nous en serons.

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