Sous OQTF, il est assigné à résidence… dans la maison qu’il squatte !

squat clé maison

Merveilleuse administration française ! À chaque jour son lot de décisions stupides, de quiproquos inimaginables. Tous les matins, dans un quelconque organe de la tristement célèbre PQR, on trouve, à bien y regarder, une bonne raison de rire jaune. L’histoire du jour nous est donc livrée par Le Dauphiné libéré, récemment devenu célèbre pour avoir révélé ce que personne ne voulait, ne pouvait plus dire : les meurtriers du jeune Thomas étaient venus « planter des Blancs ». Cette fois, l’organe de presse de la région Auvergne-Rhône-Alpes nous révèle un magnifique fait divers. Sous les assauts combinés de la police et de la Justice, un couple de quinquagénaires, Éric et Isabelle (les prénoms n’ont pas été changés), ont eu une drôle de surprise, le 24 octobre dernier.

Squatteurs sous OQTF

Dans la maison construite dans les années 70 par Eric et son père à Poisy, en banlieue d’Annecy, les deux Savoyards ont découvert, un beau matin, que des squatteurs s’étaient installés. Les gendarmes ont été prévenus et, contrairement à ce qui arrive trop souvent, ils ont pu expulser rapidement les squatteurs et les envoyer en garde à vue. Mais hélas, peu après avoir changé les serrures, Éric et Isabelle ont retrouvé la maison dont ils avaient hérité à nouveau squattée. Quatre étrangers sous OQTF s’étaient à nouveau appropriés leur bien. Ce qui avait, miraculeusement, fonctionné une fois (et que l’on appelle, sous d’autres cieux, la justice) ne fonctionnera pas deux : il n’y a rien à faire pour expulser ces braves gens. C’est, en quelque sorte, mieux que cela, ou pire ; comme on voudra : l’un des quatre occupants illégaux est assigné à résidence… dans la maison qu’il squatte !

Il a fallu attendre le 7 novembre, lorsque Éric et Isabelle, revenus avec un huissier pour faire constater l’occupation, ont trouvé la maison vide et ont enfin pu faire le nécessaire pour s’assurer que leur maison soit enfin protégée. Évidemment, les portes et les toilettes sont hors service, la maison est dans un état déplorable et sent le tabac… mais bon, ainsi va la vie, après tout. En France, quand on n’occupe pas sa maison, les squatteurs n’ont peut-être pas tous les droits, mais ça y ressemble tout de même fortement.

Incurie des services de l'État

Interrogée par Le Dauphiné libéré, la préfecture de Haute-Savoie, qui a courageusement mis en demeure le squatteur de bien rester au domicile d’autrui, et de n’en surtout pas bouger, s’explique : « Les services préfectoraux qui ont rédigé la mesure n'avaient pas vu, dans l'urgence de la rédaction, qu'il s'agissait d'un squat. » Eh bien, voilà, tout s’explique. C’est l’urgence, quoi, vous comprenez, j’espère. De même qu’il est interdit de défendre sa maison (on se souvient de l’histoire de ce brave homme qui avait été condamné pour séquestration parce qu’il avait arrêté un cambrioleur à son domicile), l’incurie des services de l’État peut tout simplement obliger un squatteur à occuper son squat afin de se mettre en conformité avec la loi.

Les squatteurs, eux, sont dans la nature. Cette obligation de quitter le territoire français qui leur a été notifiée, jadis ou naguère, n’est que de pure forme, on le sait bien. Ces quatre invités de la France sont désormais, on le suppose, à la recherche d’un nouveau havre de paix inoccupé. Alors, comme on chante dans Starmania, « si vous allez danser, ne rentrez pas trop tard… », de peur de retrouver les serrures changées et quatre hôtes presque français installés dans votre canapé.

La justice n’est plus une norme, désormais : c’est une règle du jeu, applicable uniquement à ceux qui acceptent d’y jouer. Il ne faut surtout pas s’y résoudre.

Arnaud Florac
Arnaud Florac
Chroniqueur à BV

Vos commentaires

30 commentaires

  1. Et, c’est ainsi aussi, dans l’urgence ? que des enfants, voire des très jeunes enfants, se retrouvent avec une taxe d’habitation à régler… 500, 2000 € bah, « c’est la faute à personne », c’es l’Administration avec un grand A naturellement.

  2. J’aimerais savoir si ce genre d’événement se produit en Corse (qui est toujours en France) ? Ainsi que des fêtes de village perturbées par des assassins armés de couteaux, des viols de femmes, des agressions en tous genres, …
    Ce genre d’affaire se produit peut-être, mais si nous n’en entendons jamais parler, c’est peut-être que le règlement du problème passe sous les radars de la police ou de la « justice ».
    J’aimerais entendre l’avis des sinistres de l’intérieur de de la justice.
    En tout cas, les Corses ont mon total soutien sur ce sujet.

  3. Donc, travailler dans l’urgence n’est pas le for des services préfectoraux annéciens. Normal car d’ordinaire, les procédures s’étalent sur des mois et des mois…

  4. Pour le VRP de l’UE, et son gouvernement, les propriétaires doivent disparaitre ! Tous les moyens sont bons pour les décourager, y compris cette nouvelle armée d’occupation, l’armée des OQTF ! Ou un enfant de 6 ans qui reçoit plus de 700 euros de taxe d’habitation à payer.

  5. Y’en a marre du « gouvernement des juges » ! Il n’y a pas eu de référendum pour nous proposer sa mise en place. La gauche l’a imposée en faisant croire que c’était une bonne chose. Y’en a marre de ceux qui « s’autorisent à penser dans leur milieu autorisé ! » (Coluche)

  6. La fonction publique qui agit comme un automate, à l’époque de l’ordinateur roi, dont les services ne communiquent pas entre, et aussi aveugle que la justice en lambeaux.

    • Vous ne croyez pas si bien dire: une gendarmerie ne s’occupe, pour ces délits de droit commun, que de ses propres dossiers créés dans on territoire. Exemple: on vous cambriole chez vous, vous déposez une main courant en gendarmerie; puis vos objets volés sont retrouvés par un promeneur, quelque part dans un talus hors de votre circonscription. Personne ne vous le dira, faute de communication entre gendarmeries de circonscriptions différentes!

  7. il faut surtout s’occuper des associations qui leur trouve les maisons à squatter et qui les aides à falsifier la déclaration edf et à changer les serrures.

    • Plus un sou aux associations. Elle devraient toutes s’auto-financer. L’Etat n’a pas à les financer. Il y a d’autres priorités pour l’utilisation de l’argent des Français étant donné le montant abyssal de notre dette. Les petits ruisseaux font les grandes rivières.

      • Vous avez mille fois raison ! Cessons toutes ces subventions qui pompent l’impôt des Français sans leur consentement. L’impôt n’est pas prévu pour cela mais pour oeuvrer en faveur des Français et d’eux seuls !

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