[SORTIR CET ÉTÉ] Fêtez six siècles d’amitié franco-écossaise à Aubigny-sur-Nère

Connaissez-vous le seul endroit de France qui a été terre écossaise ? Blottie dans le Berry, au cœur de la Sologne, Aubigny-sur-Nère a été, deux siècles et demi durant, fief des Stuarts de Darnley, et fête cela chaque année à la mi-juillet depuis 1990. Avant d’évoquer ces Fêtes franco-écossaises, populaires et musicales, qui auront lieu cette année du 11 au 13 juillet, jetons un coup d’œil dans le rétroviseur.
Un fief écossais au cœur de la Sologne
À la fin du XIIIe siècle, la guerre de Cent Ans n’a pas encore commencé (elle a officiellement débuté en 1337), mais l’Albion est déjà perfide et unit contre elle la France et l’Écosse, qui signent en 1295 la Vieille Alliance (Auld Alliance en ancien scot). Plusieurs fois durant les décennies suivantes, les clans écossais viennent en aide à la France envahie, comme au XVe siècle à la demande de Charles VII. Pendant son épopée, Jeanne d'Arc est protégée par une garde écossaise. Et en 1423, pour les remercier de ce si précieux concours, Charles VII décide d’offrir la seigneurie d’Aubigny au connétable (équivalent de l’actuel général en chef) de l’armée écossaise et cousin du roi d’Écosse, Jean Stuart de Darnley. Cette prestigieuse famille de sang royal conserve ce fief en nom propre jusqu’à ce qu’il revienne à la couronne française par le traité d’Édimbourg en 1672. L’Écosse, devenue protestante, se rapprochant alors de l’Angleterre, l’alliance militaire avec le lis de France devient en effet caduque.

Acte de ratification du traité de Corbeil par Robert Bruce, le 12 juillet 1326 à Stirling (Archives nationales AE/III/10)

Jeanne d'Arc et sa Garde écossaise, de John Duncan, peintre symboliste écossais (1866-1945).
Mais l’amitié franco-écossaise a survécu à ce divorce officiel, ainsi qu’une disposition de l’Auld Alliance accordant la nationalité française aux descendants de Jean Stuart de Darnley restés installés en France. Cette faveur aurait duré jusqu’à ce que le Parlement britannique abroge, en 1906, la Lettre de naturalité de novembre 1558 en faveur des sujets français résidant en Écosse et, par réciproque, la nationalité française des Écossais installés en France. Et, du reste, côté français, la chose fut considérée comme caduque en 2001 par Hubert Védrine, alors ministre des Affaires étrangères, répondant à une question écrite d'un parlementaire. En 1942, le général de Gaulle, soucieux d'obtenir l'appui britannique dans son combat contre l'occupant germanique, avait qualifié l’Auld Alliance franco-écossaise de « plus vieille alliance du monde ».
Un passé qui a laissé des (belles) traces
De l’ère écossaise d’Aubigny-sur-Nère, il reste des traces visibles dans cette petite ville de 6.000 âmes. Situé en son cœur, le magnifique château des Stuarts, racheté par la ville d’Aubigny au début du XIXe siècle, accueille désormais une école de cornemuse ainsi que le Centre d’interprétation de l’Auld Alliance. Alentour, le centre historique est sillonné par des rues aux nombreuses bâtisses à pans de bois datant du XVIe siècle, dont la Maison du Bailli, la Maison François Ier et la Maison Jeanne d’Arc.
Depuis quinze ans, maintenant, cette amitié multiséculaire est le meilleur des prétextes à une annuelle rencontre festive, au son des grandes cornemuses de « pipe bands » écossais, mais aussi français : les Fêtes franco-écossaises. Le centre-ville devient alors, trois jours durant, un grand camp écossais avec ses boutiques, ses stands d’animations, ses restaurants et sa scène de spectacle en plein air.
Kilts, whiskies et cornemuses
Riche programme encore, cette année, après la cérémonie d'ouverture qui aura lieu vendredi 11 juillet à 18 heures. Un spectacle sera proposé chacun des trois soirs à 21 heures : concert Noon (groupe breton électro-celtique, le vendredi, gratuit), Carlos Nùñez fait sa nuit de la cornemuse (le samedi, 20 euros) et Red Hot Chilli Pipers (pop/rock celtique, le dimanche, 15 euros). Samedi et dimanche, des « pipe bands » sillonneront le camp et le centre-ville, et des parades et démonstrations de cornemuse seront aussi proposées à 15 heures.
Que vous ayez un lointain cousin écossais, soyez un fanatique de musique celtique, attaché aux traditions multiséculaires ou simple curieux, ces Fêtes franco-écossaises méritent votre détour.

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10 commentaires
Je ne sais pas au titre de quel texte, mais, depuis Marie Stuart, les Français ont la nationalité écossaise. Les Écossais sont très fiers quand un Français le leur rappelle…Et sortent leur meilleur whisky !
Étant d’origine bretonne , je sais jouer de la cornemuse , mais comme je suis bien élevé , je n’en joue pas
Vous oubliez le haggis! servi le midi pour ceux qui le veulent durant cette belle fête. Prévoyez de vous garer loin, il y a foule! A la fin du défilé, un groupe de Laotiens vient apporter sa contribution. Il y a en effet une importante communauté à Aubigny. Il y a le musée de l’auld alliance dans le château des Stuarts. J’essaie d’y aller tous les ans.
Si vous passez par Édimbourg, arrêtez-vous au pub Arcade.
Le haggis y est une tuerie.
Mes deux virées en Écosse me laissent un souvenir mémorable. L’Île de Skye ajoute à la magie.
Nous avons mangé et bien aimé le haggis en Ecosse lors des jeux et avions trouvé à nous loger en privé dans un château « hanté ». Les fantômes ne nous ont pas dérangés.!… Les Ecossais adorent les Français. Peut-être plus autant aujourd’hui! Merveilleux souvenirs!
Je dors a Aubigny a chaque fois que je vais voir la famille de mon épouse dans la région , Le logis hotels a proximité de l’église est confortable, la table bonne et le propriétaire sympa, on peux stationner sont véhicule a proximité sans problème ; le restaurant chinois en face de l’ancienne gendarmerie est agréable, très bon et la il vaux mieux réservé pour y manger , c’est toujours plein.
Aubigny est une bonne ville étape pour des we sympa voir passer les vacances pour visité la région avec Bourges au sud , Gien au nord , Sancerre a l’est et la Sologne a l’Ouest.
Pour ceux celles qui aime faire les marchés , emmené une glacière pour les produits régionaux direct producteurs.
Bonne visite aux Fêtes écossaises.
Un souvenir ému des Ecossais, ligne 13 en 1998, une bonne vingtaine d’Ecossais dans le métro, et un me fait un sourire, je lui répond en anglais et il m’a dit que mes yeux (bleu) lui faisaient rappeler des lacs dans son pays, trop top, nous avons parlé quelques stations, bon mon anglais n’est pas top mais bon j’y suis arrivée et nous nous sommes compris, je leur souhaité bonne chance pour leur équipe et eux idem pour la France
Un bel échange que je n’ai jamais oublié !
Une pensée aussi à Sean Connery qui était Ecossais aussi
Jolie village , ma femme y a habité, elle vient du Berry ; les habitants n’oublient pas qu’ils elles des racines écossaise et non aucuns complexe a porter le kilt et joué de la cornemuse.
Fête a voir et revoir , pour les retardataire pas la même de chercher un hôtel dans la région , ils sont déjà tout plein depuis des mois.
Les plus proches devraient êtres Bourges , Vierzon voir Orléans ; quand aux restaurants de très bonnes qualité, il y a le choix , la aussi ce sera difficile d’avoir une table sans réservation.
Les prévisions Météo donne chaleur , soleil pour ce WE , prévoir chapeau , lunette et crème solaire et de l’eau.
Et vous n’oubliez jamais vos quadriges traditionnels en couple, ces REELS (prononcer riile) si entraînant faisant voleter les jupes de tous les danseurs, devenus subitement excellents après 3 whiskies: « Dashing White Sergeant », « Gay Gordons », « The Eightsome Reel» et le « Reel of the 51 ».
Vive l’amitié Franco Écossaise
L’Ecosse est un très beau pays