[LE GÉNIE FRANÇAIS] Académie française, l’écrin d’un joyau : la langue française

Lisse, fluide, élégante, esthétique, mélodieuse, poétique, charismatique, sexy, classe… Selon plusieurs sondages internationaux, le français est la langue préférée dans le monde, parce que la plus belle. Notre langue serait particulièrement musicale ; elle aurait un « r » imprononçable et des consonnances nasales charmantes à écouter mais impossibles à reproduire et à différencier, comme « en », « in » et « un ». Avec un accent tonique invariablement placé à la fin des mots ou des phrases. Bien sûr, ce n’est pas qu’une question d’oreille. Les personnes sondées y associent, consciemment ou non, le romantisme, la culture, la littérature, les modes, l’Histoire ou la gastronomie.
Oh là là !
Si vous vous trouvez à l’étranger, dites juste « Oh là là » et vous ferez la joie de votre entourage qui vous aura déjà identifié… « typical French » ! « L’eusses-tu cru ? » Plus de 60.000 mots anglais seraient d’origine française. Alors que nous n’utilisons pas 2 % de mots anglais. Quelques exemples : les Britanniques nous ont pris âge, crime, prison, silence… Certains mots ont fait l’aller-retour, comme fleureter (courtiser) devenu to flirt, puis flirter ! Gentilhomme est devenu gentleman chez nos voisins, puis chez nous. Tout ça à cause ou grâce à un Normand, Guillaume le Conquérant, devenu roi d’Angleterre en 1066.
Née du grec, du gaulois… et du latin
Au Ve siècle avant J.-C., nos ancêtres parlent trois langues : le grec, le gaulois et le ligure (du nom d'une communauté nichée dans les Alpes au nord de l’Italie depuis l’Antiquité). En 50 avant J.-C., les Romains envahissent la Gaule avec leur idiome, le latin. En 500, les Francs prennent la place en enrichissant le latin de leurs mots à eux. Ainsi naît le roman.
En 800, Charlemagne impose le latin dans les écoles et les églises : le peuple parlera roman et le latin sera pratiqué par les classes sociales plus élevées. Dans chaque région, on a son roman, ou plutôt son patois. La langue parlée près de Paris se répand plus rapidement : c’est le francien ou français, ou encore françois (prononcer « françoué »).
François Ier impose le français
1539. François Ier impose, par l’ordonnance de Villers-Cotterêts, que les lois concernant la justice, la police et les finances soient rédigées en français, en précisant : « Que [les arrêts] soient faits et écrits si clairement, qu’il n’y ait ni ne puisse avoir ambiguïté ou incertitude, ni lieu à demander interprétation. » Le français devient la langue de l’État, mais la mesure ne concerne pas le parler local. 99 % des Français s’expriment dans leur patois régional : l'artois, le wallon, le normand, le picard, l'orléanais, le champenois, le provençal, le languedocien, le gascon, le limousin, le catalan, etc.
La langue de l’unité de la nation
1634. Sous Louis XIII, Richelieu voit dans la langue une importance fondamentale pour la cohésion de la nation. Pour la protéger, il a la bonne idée de créer l’Académie française. Sous sa coupole seront accueillis les plus grands écrivains et poètes. Ces membres illustres, surnommés « Immortels », veilleront à la qualité et la pureté de la langue dans cet esprit : « La langue française, la langue du roi, la langue de l’unité de la nation, a pour corollaire la pérennité de la réussite du royaume. »
Le premier dictionnaire de l’Histoire serait le Dictionnaire françois édité par l'Académie française en 1694. Pour y figurer, chaque mot doit être entré dans l’usage courant et la langue commune. Cela se résume en ces termes : « la volonté d’être compris de l’honnête homme ».
« La langue de Molière », incarne l’esprit français…
… mais, ironie du sort, Molière, pourtant protégé du roi, ne peut entrer à l’Académie à cause de son statut de comédien et de sa réputation de bouffon. Quant à La Fontaine, il laisse longtemps le roi froid ou indifférent avant que, finalement, il n’accepte son entrée sous la Coupole.
La Révolution supprime l’Académie
Premier conflit entre chapeaux (partisans des Lumières) et bonnets (défenseurs du catholicisme) : l’Académie, avec son dictionnaire, serait contraire à l’esprit républicain, et déjà taxée de conservatisme. Elle est supprimée par la Convention en 1795. Puis réintégrée par Napoléon, qui dote ses membres d’un habit vert et d’une épée.
La Coupole se montre pourtant ouverte aux évolutions. En 1980, Marguerite Yourcenar, Hélène Carrère d’Encausse en 1990 et onze autres femmes sont élues. Puis le président sénégalais Léopold Senghor et l’écrivain franco-libanais Amin Maalouf, l’actuel secrétaire perpétuel. Et si c’était grâce au courage, au bon sens, à l’érudition de ces conservateurs – qui ont défendu bec et ongles notre langue – que celle-ci est récompensée par le monde qui s’accorde sur sa beauté ?
Les féministes et l’écriture inclusive
Révolutionnaires d’aujourd’hui, les féministes se moquent de la beauté du français et, malgré son interdiction, tentent contre toute logique d’installer l’écriture inclusive... considérée pourtant comme illisible par une majorité des Français. Essayez donc de la lire à voix haute ! Et quoi de plus agaçant que ces ministres qui se croient obligés de préciser sans cesse « les Françaises et les Français », comme cela se fait au début d’une allocution publique. Depuis quarante ans, nos élites, à commencer par le gouvernement de Jospin, sur la féminisation des noms de métiers, n’obéissent plus aux recommandations de l’Académie française. Les progressistes préfèrent ignorer qu’« un pays, un peuple, une nation, c’est d’abord une langue ».
Écoles françaises de journalisme
Incroyable mais vrai ! Aucune école de journalisme ne donne des cours de français. On peut s’en étonner, dans la mesure où leurs élèves se préparent à exercer un métier public dont la langue sera le premier instrument. On ne compte plus les fautes des professionnels des médias autant que de l’administration, qui appauvrissent notre vocabulaire et massacrent la syntaxe chaque jour.
Un seul exemple : la préposition « en » remplace abusivement presque toutes les autres (à, au, de, du, sur…). Ils disent donc ou écrivent : « En début » mais plus « au début » ; « en matinée » mais plus « le matin », « l’événement en une » au lieu de « à la une », « en caisse » mais plus « à la caisse », « l’animateur en plateau » au lieu de « sur le plateau », « en chaussée extérieure du périphérique » au lieu de « sur la chaussée », « en deuxième partie de journée » au lieu de « l’après-midi », « en surface » au lieu de « à la surface » ; « en solidarité avec » au lieu de « solidaire de ». Et cætera !
Et que nos animateurs prennent donc exemple sur les radios franco-africaines qui parlent un français châtié ! Le français, plus belle langue du monde ? Jusqu’à quand ?

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32 commentaires
C’est de l’humour noir?
Les Français d’aujourd’hui – je ne parle pas des Français de papier – parlent en public comme en privé un margouillis teinté d’accent faubourien qui écorche les oreilles de ceux qui ont connu un autre temps. Leur vocabulaire trop souvent ordurier est limité, les liaisons inexistantes, les accents aigus et graves mélangés ou ignorés, les conjugaisons fantaisistes, sans parler de l’orthographe et de la grammaire – inconnus au bataillon.
Maurice Druon qui se plaignait déjà de ces ravages auprès de ses pairs il y a 25 ans s’était vu répondre que « ce n’est pas nous qui avons commencé ». En effet, c’est à l’Education nationale que les Français doivent ce beau résultat, mais l’Académie n’a rien fait pour endiguer le flot.
Ceci dit, il est vrai qu’à l’étranger où je vis, l’accent français est toujours apprécié et je me garde bien d’informer mes concitoyens de la triste réalité concernant ma langue maternelle.
Et alors donc du coup, en fait, genre j’veux dire…
Avez-vous remarqué que les parleurs des médias ne font plus les liaisons ? Euro a pris un h aspiré : « cent heuros » ! Pratique, on ne fait plus de liaison mal-t’a-propos… Quant à la confusion entre « près de » et « prêt à », elle est devenue habuelle.
Oui, cela fait des zannées que je me bats contre cette disparition des liaisons. Au supermarché lorsque la caissière me dit que je dois « di heuros », je lui réponds que je n’ai pas « di heuros », mais que par contre, si cela peut faire son affaire, j’ai « dix zeuros »…..A chaque fois je m’attire un regard bovin tant de sa part que des zautres clients !
Poil aux écuelles.
Il est très drôle Monsieur Mélenchon : il parle en général un bon Français pour nous expliquer que la langue française, en tant que Français, ne lui appartient plus, à nous no plus d’ailleurs. N’aurait-il pu faire l’effort de nous expliquer la même chose en Créole véritable ? Nous aurions peut-êre mieux compris.
Quant on voit les nouveaux mots qui arrivent chaque année dans le dictionnaire, nous pouvons trembler.
Arretez de dire « sur Pars, sur Marseille, etc », mais à Paris, à Marseille. A moins que vous ne soyez en avion, of course.
Matamaures : En avion, je verrais mieux « au-dessus de » ou « je survole ».
Toutefois, il me semble que lorsqu’un commercial dit « tel jour, je serai sur Paris, ça peut s’entendre.
» Le Français, plus belle langue du monde….? Jusqu’à quand ?
Oui en effet il faut se poser la question lorsqu’on voit la jeunesse française qui ne sait plus l’écrire ni la parler…! Qui n’a plus de vocabulaire. C’est effrayant. A se demander si l’orthographe et la grammaire font encore partie de l’enseignement scolaire. Le niveau est catastrophique, dissimulé par » certaines consignes » pour la correction et la notation des examens. » Cachez cet illettrisme que nous ne saurions voir » !
Pauvre France !
Vous avez raison. Il sufft de regarder l’orthographe de ceux qui postent des messages…
commettre des fautes dans un message ou un commentaire est légion, mais peut aussi m’arriver parceque taper des lettres sur un clavier çà va vite, bien plus vite que le graphisme de l’écriture manuscrite, et on a pas toujours le temps de se relire – Mais oui vous avez raison l’orthographe aujourd’hui, même chez des gens qui ont des professions qui demandent un bon niveau… c’est en effet ce qui saute aux yeux immédiatement !
C’est effectivement affligeant.
Mais les tout petits pourront différencier une vulve d’un pénis.
J’enrage…
différencier, oui, mais pas les attribuer (à un homme ou à une femme ?)