Scrutin de Brandebourg : battue sur le fil par le SPD, l’AfD progresse encore
Le SPD, le parti social-démocrate au pouvoir, se maintient de justesse dans le Land de Brandebourg, en Allemagne, face à l’AfD, avec 30,9 % des voix, contre 29,2 %, lors des élections régionales de ce 22 septembre. Après la victoire de l’AfD en Thuringe, le 1er septembre, les prévisions de victoire de l’AfD dans ce troisième et dernier scrutin de l’année sont démenties, la formation est freinée dans sa dynamique.
C’est donc le ministre-président Dietmar Woidke, au pouvoir depuis onze ans, qui conserve sa place dans ce Land de l’est de l’Allemagne qui entoure Berlin, bastion des sociaux-démocrates depuis la chute du mur de Berlin ! « C'est une victoire importante pour moi […] car l'un de nos principaux objectifs au début de notre campagne était d'assurer la stabilité », a-t-il déclaré, dimanche soir. Cette victoire est avant tout la sienne, tant il a cherché à dissocier son image de celle du chancelier allemand impopulaire et à centrer sa campagne sur le Land. En témoigne son slogan : « Il s’agit du Brandebourg. » Des services et des conditions de vie optimaux ont été promis face à la hausse des prix de l’énergie, au délitement du système de santé et au réseau de transport de ce territoire rural.
Un redécoupage des forces politiques dans cette région rurale
La liste de l’AfD, contre l’islamisation, pour la maîtrise de l’immigration, une Europe des nations et un arrêt de l’effort de guerre en Ukraine, était menée par Hans-Christoph Berndt : elle fait une remarquable ascension, gagnant 5,7 points depuis le dernier scrutin en 2019. Mais c’est insuffisant, car le SPD a, lui aussi, sensiblement augmenté, à hauteur de 4,7 %. La liste AfD était donnée victorieuse jusqu’au dernier moment. Mais tous les partis, sauf peut-être le BSW, refusaient une alliance avec l’AfD. Même arrivé en tête, il n'aurait pas eu de majorité.
Le BSW, nouveau parti créé en janvier, s’invite sur le podium ! Issu de la gauche-radicale, le parti souverainiste de Sahra Wagenknecht plaide, comme l’AfD, la maîtrise de l’immigration, l’arrêt de l’effort de guerre pour l’Ukraine et la révision de la politique écologique. Il coiffe au poteau le CDU de la coalition gouvernementale à 12,1 % et qui avait remporté les dernières élections en Saxe. Grüne, le parti écolo, n’est qu’en sixième position, derrière Sonstige, et chute de 6,6 points par rapport à 2019 en atteignant le modique score de 4,1 %. L’écologie politique perd ainsi de sa superbe. Linke et BVB/FW se partagent les miettes.
Un désaveu croissant de la politique de la coalition gouvernementale
Déçue de ne pas être arrivée en tête, l’AfD poursuit cependant sa dynamique au niveau des Länder et des municipalités, en particulier à l’est, dans l’ex-RDA. Elle aura 32 sièges sur 88 au Parlement régional. Le parti a surfé sur le mécontentement des habitants d'ex-RDA, particulièrement touchés par la hausse des prix, liée aux sanctions contre la Russie, et le délitement du service public. Sa victoire en Thuringe au début du mois avait déjà pesé sur le gouvernement d'Olaf Scholz pour contrôler le passage aux frontières vers l’Allemagne.
La coalition tripartite, associant le SPD, les écologistes et les libéraux FDP, devrait continuer à gouverner malgré des différends croissants. Un an avant les élections législatives fédérales du 28 septembre 2025, Olaf Scholz sauve sa peau de justesse, mais pour combien de temps ? Dans un contexte de hausse de la grogne populaire, le maire de Munich, Dieter Reiter, l’appelle déjà à se retirer, à l’instar de Biden aux États-Unis. C'est Friedrich Merz, le candidat pour la CDU, qui est plébiscité dans les sondages nationaux.
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Un vert manteau de mosquées
7 commentaires
C’est une très bonne nouvelle, pour les Patriotes et les Souverainistes ! Continuez votre lente Progression ! Un proverbe dis, qui va lentement va surement ! Toutes mes Amitiés, aux Patriotes et aux Souverainistes Allemands ! Je suis moi même un Patriote et un Souverainistes Français ! Hervé de Néoules !
On peut se demander si l’annonce de la fermeture des frontières par le chancelier SPD n’a pas contribué à sauver le SPD ?!
Non, il ne peut pas y avoir de reconduction de la coalition sortante puisque les verts, comme le FDP, sont exclus du parlement de Potsdam, faute d’avoir atteint le seuil éliminatoire de 5%. Il ne subsiste qu’une possibilité : SPD+BSW qui totalise 46 sièges sur 88. Une coalition SPD+CDU ne ferait que 44 sièges, à égalité avec les deux partis d’opposition AfD et BSW. Il n’y a plus, effectivement, que quatre partis représentés.
Le BSW a davantage un avenir politique que l’AFD. Même s’il siège avec LFI au parlement européen, ce parti ressemble davantage au RN. L’AFD tient une ligne proche du Parti de la France, c’est dire à quel point la question identitaire en Allemagne est fondamentale et l’a toujours été. Le cliché de l’allemand hautain est coriace. En tout cas la percée du BSW qui atomise Die Linke est impressionnante.
Et du coup, magique : l’Allemagne a le droit de contrôler ses frontières ! Et si l’Allemagne en a le droit, pourquoi la France ne l’aurait-elle pas ?
Pour l’instant, c’est surtout un coup de communication, et ce « contrôle » est à durée limitée (6 mois), d’où sa compatibilité avec les règles du traité de Schengen. La France a les mêmes droits.
Tout simplement parce que seul le chef en a le droit, pas ses sujets.